Success Story - 28.10.2011

Inès Allani, 1ère auditrice tunisienne en Polynésie Française, une aventure de Carthage à Tahiti

Ce n’est pas parce que l’on est issu d’une famille dont le nom est lié à l’un des plus grands groupes de l’électroménager en Tunisie que l’on doit s’endormir sur ses lauriers. La jeune Inès Allani le démontre. A 24 ans à peine, elle a déjà derrière elle un beau parcours plein de défis relevés. Après sa maîtrise en sciences comptables à l’IHEC, la jeune fille opte pour un Master Grande Ecole dans l’une des plus anciennes écoles de commerce de France, la Rouen Business School, faisant partie des étudiants de la première promotion du double Master en management et expertise comptable de cette prestigieuse école.

La voilà ensuite auditrice stagiaire en asset management à Neuilly dans le premier cabinet d’audit du monde et à sa grande surprise, le milieu d’auditeurs demeure toujours très masculin. En tailleur noir, l’uniforme de rigueur, Inès travaille sans relâche à des heures impossibles et avec une hiérarchie impitoyable mais elle s’accroche jusqu’au bout avec un profond désir de réussir. Son caractère cosmopolite la pousse ensuite à rechercher une nouvelle expérience dans d’autres environnements de travail. Sa candidature est alors acceptée pour une offre de stage dans un autre des big four cabinets d’audit mondiaux, à l’autre bout du monde, Tahiti, en Polynésie Française. 22 heures de vol de Paris et 12 heures de décalage horaire ne suffisent pas à la décourager. Elle débarque donc en février 2011 pour participer à l’audit des plus grandes entreprises de ce territoire français d’outre-mer. Malgré toutes ses recherches, point de Tunisien sur l’île. Elle se fait donc ambassadrice de charme de la Tunisie, parlant de son histoire, de son peuple dont le monde découvrait alors la bravoure. Le drapeau tunisien bien en évidence sur son bureau, elle symbolisait, pour tous ses collègues, la force et le courage du soulèvement populaire et Inès a du mal à décrire toute sa fierté d’être Tunisienne.

Pourtant, le dépaysement est de taille. De Neuilly, où elle travaillait, à Tahiti où il n’est pas rare de voir des employées se pavaner dans les bureaux en paréo, elle s’étonne et découvre une société à deux vitesses constituée d’un côté d’une petite classe de Français métropolitains, travaillant au rythme parisien, mais menant une vie de pachas, et des locaux, qui ont gardé le rythme de vie nonchalant des îles, mais qui peinent à survivre. Tout ceci aux côtés d’une grande population de Chinois bien implantés, surtout dans le commerce.

Après cette expérience internationale, la jeune Inès Allani prévoit de terminer son diplôme qui lui donnera une double casquette, celle du management d’entreprise et celle de l’expertise comptable. Un jour, elle prévoit bien d’intégrer l’entreprise familiale, «mais il faut d’abord que je me prouve à moi-même que je suis capable de réussir seule», dit-elle, un état d’esprit que ses parents, et particulièrement sa mère, l’encouragent fortement à poursuivre. Pour finir, Inès Allani se trouve être aussi une grande amatrice de voyages, membre de l’association d’amitié tuniso-japonaise et aussi une sportive accomplie puisqu’elle vient d’obtenir un diplôme en plongée internationale et de participer à un triathlon et un marathon. Ses arrière-grands-pères maternel et paternel, qui s’étaient illustrés dans le commerce des tissus dans la jeune Tunisie indépendante, ont de quoi être fiers: la relève de leur lignée d’entrepreneurs tunisiens est assurée.

A.B.H.