Opinions - 08.09.2011

Il est plus que temps de nous remettre au travail !

Prendre un pays en otage n’est pas une solution au nom de la liberté. Si la liberté est bien légitime après 50 années de politiques dirigistes (puis dictatoriales), tout n’est pas permis, car cette liberté mal comprise peut tourner à l’anarchie laquelle peut entraîner une dispersion des énergies de la nation et entraver son développement. L’organisation de la société et le respect des institutions sont  donc indispensables au bien-être de tous les citoyens où qu’ils soient sur le territoire ou ailleurs dans le monde.  

La révolution a apporté un vent de liberté nullement atteint dans l’histoire contemporaine de ce pays et nous pouvons en être fiers. Le tribut à payer a été lourd pour certaines familles de martyrs, mais celui que nous risquons de payer dans le futur risque d’être encore plus lourd au train où vont les choses.
À l'aube de l’Independance, le peuple avait accepté de s'en remettre à un leader. Mais un lel choix peut se révéler dangereux, comme ce fut le cas sous Ben Ali. C'est pourquoi, il faut installer des garde-fous. c'est tout l'intérêt d'un régime démocratique. A condition que le Tunisien en soit digne en respectant les institutions et en évitant d'abuser des droits qui lui sont octroyés. Un Homme seul ne peut rien contre la tyrannie, mais le peuple en entier ne peut rien contre le chaos. 

Aujourd’hui, les institutions de l’État ont perdu la confiance de bon nombre de citoyens. Mais il faut que le Tunisien admette aussi que les changements ont été nombreux, même si rien n’est parfait. Aucun régime au monde ne peut prétendre détenir un modèle de gouvernance parfait, car l’être humain ne l’est pas. Il est indispensable que chaque homme et femme de ce pays se redresse et se mette à bâtir la Tunisie de demain avec fierté et détermination. Le pire ennemi de la nation, ce sont ses enfants. Éduquons-les dans le respect des lois et des institutions, et ne montrons ni l’exemple de la tyrannie ni celui de la lâcheté.  Donnons-nous une chance pour redresser le pays dans la confiance et la dignité. Le monde nous observe, nous analyse et nous attend au tournant. Croire que seule la Tunisie est concernée c’est faire la politique de l’autruche et ne pas assumer ses propres responsabilités. Nous avons la chance d’avoir un Premier Ministre de transition dont la réputation d’homme intègre et compétent est indéniable. Nous devons en faire notre profit. Cette chance en progressant dans l’ordre et la liberté vers une démocratie à la tunisienne dont s'inspire bon nombre de peuples encore opprimés dans le monde. C’est là le sens de la citoyenneté et  de la responsabilité qui nous incombe mes chers compatriotes. Accomplissons nos devoirs et protégeons nos droits dans le respect des lois et des institutions : en un mot, mettons-nous au travail !

Chakib Zouaghi