News - 28.08.2011

Ghannouchi: «Ennahdha comptera bientôt 1 million d'adhérents»

«Le mouvement Ennahdha constitue aujourd’hui, de l’avis de tous, le plus grand mouvement, comptant 30 000 adhérents parmi ses anciens membres qui cotisent chacun à hauteur de 5% de son salaire, d’où vient notre autofinancement. Maintenant que les gens n’ont plus peur de rejoindre nos rangs et que nous ouvrons bientôt l’adhésion, nous compterons accueillir pas moins de 1 million de membres ». C’est ce qu’a affirmé Rached Ghannouchi dans une longue interview accordée à notre confrère Echourouk. Répondant aux questions de Khaled Haddad, il s’est opposé à la tenue d’un référendum et précisé les positions de son mouvement à l’égard de la participation au gouvernement après le 23 octobre, les anciens RCD, la réconciliation, les débats internes, Cheikh Mourou et sa non-candidature à la tête du mouvement. Extraits.
 
Référendum : « L’appel au référendum est une invite empoisonnée adressée à l’opinion publique par une certaine élite qui met en doute la détermination du peuple tunisien, sa maturité et sa capacité à bien choisir ses élus au sein de la première institution représentative dans l’Etat indépendant. Celle-ci veut que l’assemblée constituante naisse poings liés, suspecte dans sa capacité et ses prérogatives et c’est pourquoi il n’était pas surprenant que les partis reçus par le Premier ministre récemment, aient refusé cette proposition ».
 
Gouvernement : «Nous ne décevrons pas les espoirs qui seront placés en nous. Nous préparons actuellement un shadow cabinet, compétent et prêt à assumer les responsabilités qui lui seront confiées, et en même temps, nous cherchons une formule de consensus avec les autres, car nous considérons que pour les conq prochaines années, la Tunisie ne saurait être gouvernée en dehors d’un gouvernement de coalition… La situation du pays est beaucoup plus importante qu’une seul parti puisse l’endosser à lui seul ».
 
Autres partis islamistes et les Salafistes : «Ce sont nos frères et nous essayons de dialoguer avec eux et de coopérer sur la base de nos accords, en s’excusant les uns des autres de ce qui peut constituer nos différences ».
 
Les ex-RCD : «Nous ne devons condamner tous ceux qui étaient encartés au sein de l’ex-RCD. Il y a parmi eux ceux qui avaient été induits en erreur. D’autres, étaient obligés d’y être. La justice se prononcera quant aux symboles qui ont souillé l’histoire de la Tunisie, falsifié les élections et opprimé les libertés ».
 
Réconciliation : «Elle est possible, loin de toute revanche, mais sur la base d’explication, d’excuses et d’indemnisation des victimes…Nous avons besoin d’une réconciliation profonde, sans être faussée, en ouvrant les plaies et les assécher, puis cicatriser. »
 
Courants internes : «Il n’y a pas de luttes au sein d’Ennahdha, entre ceux qui étaient au pays et les autres exilés à l’étranger, mais des débats profonds, ici et là. Nous sortirons de notre prochain congrès qui se tiendra, début de l’année prochaine, avec des positions consensuelles».
 
Cheikh Mourou : «C’est l’un des grands fondateurs du mouvement et y jouit de respect total. Il y a eu quelques divergences, mais nous espérons les surmonter».
 
Relève et nouvelle mission : «Je ne changerai pas d’avis, ni de conviction. J’ai tellement servi qu’il y a aujourd’hui de nouvelles générations à même d’accéder au commadement. Je demeure à la disposition de mes frères, et si je quitte mes fonctions, je ne quitte pas le mouvement… Mon rôle à l’avenir est en tant que vice-président de l’Union des Savants Musulmans».