News - 29.07.2011

Ces indicateurs qui ont fait perdre le sommeil à Caïd Essebsi : moins 3% de taux de croissance…

«En étudiant les derniers indicateurs que m’a transmis hier, le ministre des Finances, j’ai perdu le sommeil », a confié le Premier ministre, M. Béji Caïd Essebsi, aux représentants de l’Utica et de l’Ugtt. « Je m’attendais à une croissance nulle, et je me suis préparé à m’y résigner en me disant 0% de croissance, ca se rattrape. Mais, à ma grande surprise, je découvre qu’on en est à  moins 3%. Comment s’y faire, surtout avec 700 000 chômeurs dont 170 000 diplômés ? »

Sans donner dans l’alarmisme, le chef du gouvernement ne cache pas son inquiétude profonde et surtout son désarroi quant à la création d’emplois et la relance économique. A ses yeux, la sérénité du climat social est primordiale, ne serait-ce que pour préserver l’existant et éviter l’arrêt de l’appareil de production. « Les protestations sociales et grèves sont légitimes et acceptables, mais nous devons en faire bon usage. Personne ne doit surenchérir et mettre en péril la crédibilité de l’UGTT, de l’UTICA et du gouvernement. C’est notre seule force et nous devons puiser dans la concertation et le sens du compromis, les fondements de notre action commune pour la réussite de la transition démocratique ».

Abordant l’endettement extérieur, il n’hésite pas à dire combien il souffre du mauvais procès que certains essayent de faire au gouvernement : « d’un côté on nous réclame d’investir et de créer des emplois, notamment à travers de grands projets d’infrastructure, et d’ailleurs les bailleurs de fonds sont prêts à le faire, et de l’autre, on crie au surendettement, n’hésitant pas à nous accuser de vouloir hypothéquer les générations futures, voire de vendre la Tunisie ».

M. Abdessalem Jerad, lui, mettra rapidement du baume sur le coeur : « si vous contractez des crédits pour investir à Sidi Bouzid, Gafsa, Siliana et d’autres régions similaires, dans des projets prioritaires, n’hésitez pas à le faire et le plus rapidement possible. L’Ugtt est avec vous et soutient vos démarches, lui affirme-t-il. Nous avons besoin d’investissements et d’ailleurs nous soutenons les efforts du gouvernement auprès des investisseurs étrangers et menons nous-mêmes nos campagnes à l’étranger dans ce même sens ».

Béji Caïd Essebsi apprécie. Ce qui l’encourage à aller plus loin, en s’engouffrant dans cette brèche d’entente sociale ouverte par l’accord social conclu entre l’Ugtt et l’Utica :«cette paix sociale, inestimable, gagne à se prolonger en paix politique générale pour nous permettre de réussir les élections du 23 octobre ». Optimiste, il y croit fermement : « c’est notre unique chance de réussite ».

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