News - 25.04.2011

La violence dans les stades : ne pas céder à la tentation d'un arrêt du championnat

«De telles scènes ne risquent pas de se reproduire Tunisie ». C’est ce que les Tunisiens se sont dit, il y a quelques semaines lorsque les supporters égyptiens ont envahi le terrain, interrompant le match El Zamalek-Club Africain disputé au Caire, pour le compte de la Coupe de la Ligue africaine.  Certes, la violence était devenue, depuis quelques années, monnaie courante dans  nos stades, mais l’envahissement des terrains était une ligne rouge que personne n’osait franchir. C’est chose faite depuis le retour du championnat, il y a dix jours. Plus, ces scènes tendent à se banaliser. Après les supporters béjaois, c’est au tour de ceux de Bizerte de « s’illustrer », en interrompant un match à la 20ème minute,  alors que le Club Sfaxien menait au score par trois buts à zéro. Pour l’occasion, nos "tifosi", n’ont pas seulement égalé leurs homologues cairotes, ils les ont même dépassés en s’en prenant indifféremment aux joueurs adverses, au service d’ordre, aux stadiers et même à l’équipe de Nessma, y compris son matériel de tournage.

Comment en est-on arrivé là. A l’unisson et la main sur le cœur, les dirigeants cabistes soutiennent mordicus que les « vrais » supporters bizertins n’y sont pour rien,  rejetant la responsabilité sur les « moundassin » (traduisez intrus, infiltrés). Un alibi d’autant plus commode qu’il est difficile à prouver. A vrai dire la répétition de ces débordements traduit l’incapacité da la majorité de nos clubs, car il y a heureusement des exceptions, à encadrer leurs supporters. L’expérience des stadiers ayant montré ses limites, parce que leur formation demande du temps, la présence du service d’ordre se révèle nécessaire au moins jusqu’à la fin de la saison. Car la peur du gendarme est  la seule dissuasive pour le moment. Mais en aucun cas, il ne faudrait arrêter le championnat. Sa reprise a été le signe d’un retour à la normale. Sa suspension, une deuxième fois, aurait des effets néfastes sur le moral de la population, compte tenu de la place que le football et les autres disciplines sportives occupent dans la vie des Tunisiens et ceci sans compter les retombées économiques (à titre d'exemple, le manque à gagner pour le promosport, principal pourvoyeur de fonds des clubs serait de 1,5 million de dinars par mois, soit 5 millions d'ici à la fin de la saison).