Pourquoi Yadh Ben Achour a-t-il menacé de démissionner

 Suite à un débat houleux, le professeur Yadh Ben Achour, président de l'instance supérieure pour la réalisation des objectifs de la révolution, la réforme politique et la transition démocratique a annoncé la levée de la séance du conseil de cette instance, réunie, mercredi après midi, au Bardo, menaçant de démissionner avant de quitter la salle.

 

Peu avant son départ, le professeur Ben Achour a affirmé que certains membres du conseil de l'instance tentent délibérément de reporter les élections de la Constituante, affirmant qu'en sa qualité de président de l'instance supérieure, il refuse de prendre part à cette opération et rejette cette alternative, car son principal objectif est « de concrétiser la seule volonté du peuple ».

 

Et Ben Achour d'ajouter : « si certains veulent entraver le processus électoral, je suis déterminé à déposer ma démission de la présidence de l'instance supérieure ».

 

Il convient de noter la nomination d'un nouveau ministre à la tête du ministère de l'intérieur a suscité des polémiques dès le début de cette séance.

 

Plusieurs membres du Conseil de l'instance ont rejeté la décision du premier ministre du gouvernement provisoire de nommer Habib Essid à la tête du ministère de l'intérieur, estimant que cette décision n'est pas conforme aux dispositions de l'article II du décret-loi portant création de l'instance supérieure pour la réalisation des objectifs de la révolution, dès lors qu'elle a été prise sans concertation préalable et qu'il s'agit bien de l'un des symboles de l'ancien régime.

 

La question du non-parachèvement de la représentativité des régions au sein de l'instance et l'examen des projets des décrets-lois ont occupé une grande partie des débats qui ont relégué le volet politique au second plan.

 

En réponse aux interventions, M. Yadh Ben Achour annoncé qu'une séance, aura lieu, lundi prochain, entre les membres de l'instance et le Premier ministre, Béji Caïd Essebsi, afin de se pencher sur les questions politiques, indiquant que ces rencontres seront périodiques et qu'un calendrier sera fixé à cet effet.

 

Il a, par ailleurs, indiqué que l'élection d'une Constituante n'est pas une décision arbitraire comme certains le prétendent mais qu'il s'agit bel et bien d'une revendication populaire qui ne peut être reportée, affirmant que « c'est bien le peuple qui a imposé cette date butoir au gouvernement ».

 

Au sujet de la représentativité régionale au sein du Conseil de l'instance, M. Yadh Ben Achour, a relevé que la liste finale des représentants des régions sera fin prête, demain, jeudi, ce qui permettra à l'instance d'entamer son travail, sous peu, avec l'ensemble de ses membres.