News - 20.03.2011

Un goût particulier cette année pour la fête de l'Indépendance : Mebazaa appelle à l'union nationale

Première fête nationale célébrée après le 14 janvier, le 55ème anniversaire de l’Indépendance, commémoré dimanche a pris une signification particulière pour les Tunisiens. Savourer pleinement la liberté et se sentir totalement affranchi : un air vivifiant. Modeste dans son organisation et limitée quant au nombre d'invités (le premier Ministre et les membres du gouvernement), mais riche dans ses messages, la cérémonie officielle qui a eu à cette occasion au palais de Carthage, dans la salle où se sont tenus les récentes réunions du conseil des ministres, rompt avec le faste et le lourd protocole d’antan.

S’adressant à la Nation, lors d’une cérémonie organisée au palais de Carthage, le Président de la République par intérim, M. Foued Mebazaa a beaucoup insisté sur l’impératif de cohésion nationale, d’harmonie et de réconciliation, fondement de la concrétisation de la révolution.

Les acquis de la Tunisie, a-t-il indiqué, tels que l'Indépendance du pays et le soulèvement contre le despotisme, ne pouvaient être accomplis sans une union nationale solide et un large et profond consensus des Tunisiens qui ont su surmonter les clivages régionaux et les calculs étroits qui portent atteinte à l'intérêt de la patrie.

Mettant en garde contre les dangers suscités par les événements regrettables survenus dans certaines régions et qui ont été accompagnés par des accrochages entre les habitants d'une même ville, faisant des pertes humaines et des dégâts matériels, M. Mebazaa a prévenu que ces événements ont failli porter atteinte aux acquis et aux objectifs de la Révolution et ont ébranlé les fondements de l'unité nationale.

L'ensemble des Tunisiens sont appelés, dit-il, à préserver l'unité nationale, le consensus et le climat de fraternité et de cohésion qui ont prévalu depuis la Révolution, et qui sont devenus une référence pour toute oeuvre, objectifs et projets devant être accomplis.

"La Révolution du 14 janvier reflète une forte volonté populaire de réaliser l'harmonie et répond aux ambitions de l'Indépendance qui recouvre, ainsi, toute sa dimension et signification", a-t-il soutenu.

Il est impératif aujourd'hui, a-t-il dit, que le principe d'harmonie se développe pour atteindre le niveau d'une réconciliation et soit le symbole de l'étape transitoire que traverse le pays. Il s'agit d'une garantie pour un édifice solide, cohérent et durable permettant de le protéger contre toute forme de régression.

Cette réconciliation, a-t-il encore précisé, permettra de surmonter les dissensions et d'éviter l'impact néfaste sur la démocratie. Elle ne doit pas être au service des personnes ayant commis des exactions à l'encontre du peuple et dont la condamnation a été prononcée par voie judiciaire, a-t-il encore précisé. "La réconciliation nationale doit être fondée sur un préalable, à savoir, rendre des comptes, de manière juste et transparente, préservant ainsi les droits de tous et sauvegardant les intérêts du peuple tunisien."

L'adoption de cette option, en cette phase politique transitoire, est le couronnement d'une édification démocratique solide et un appui au rayonnement de la révolution de la liberté et de la démocratie au plan international faisant de l'expérience tunisienne un modèle en matière de transition démocratique. "Nous veillons à faire réussir cette transition et à se préparer au mieux aux prochaines échéances électorales et réformes politiques", a-t-il affirmé.