News - 08.03.2011

Selon un nouveau sondage, la majorité desTunisiens n'ont jamais entendu parler d'un parti politique

39% pour, 40% contre et 21% sans opinion. Les  Tunisiens sont partagés sur la démission de M. Mohamed Ghannouchi, selon un sondage réalisé par EMRHOD Consulting, un bureau d’études de marché et de sondage d’opinion,  entre le 28 février et le 5 mars auprès d’un échantillon représentatif de 1021 personnes âgés de 18 ans et plus.  Par contre, ils ont une bonne opinion de son successeur, M. Béji Caïd Essebsi (53% d’opinions favorables contre 17% de défavorables et 30%  sans opinion).

S’agissant de la notoriété des partis politiques, c’est le Mouvement Ennahdha  qui se détache nettement avec 29,0% suivi du PDP de Néjib Chabbi  avec  12,3%  et ettajdid 7,5%, confirmant ainsi les résultats d’un précédent sondage réalisé par Sigma. Cependant,  61,4% des Tunisiens n’ont jamais entendu parler d’un parti politique tunisien.

A la question de savoir quel est le parti politique le mieux placé pour contribuer au développement du pays, c’est Ennahdha qui arrive (sans surprise, étant le parti le plus connu) en tête avec 14,6% alors que 74,7% ne se prononcent pas.  Quant aux personnalités politiques jugées les plus aptes à diriger le pays, c’est M. Mohamed Ghannouchi qui arrive en tête avec  9% suivi de MM. Béji Caïd Essebsi  (6,1%), Rachid Ammar (4,2%) et Ferhat Rajhi (3%). Enfin, la majorité des Tunisiens (82%) se montrent optimistes quant à l’avenir de la révolution.

S’il y a un enseignement  qu’on peut tirer de ces résultats, c’est que le demi-siècle de dictature et de parti unique ont laissé des traces qu’il sera difficile d’effacer en quelques  mois au niveau des mentalités. et des comportements Le pourcentage de Tunisiens n’ayant jamais entendu parler d’un parti politique est  révélateur d’une inculture politique inquiétante. Les deux mois de débats dans les médias n’ont fait qu’exacerber les passions au lieu d’initier les Tunisiens à la politique et de favoriser l’émergence d’une véritable culture démocratique. Mais rien n’est perdu, puisqu’il reste quatre mois aux partis et  aux hommes politiques de se faire connaître et aux média  de rectifier le tir en faisant preuve de sens pédagogique plutôt que de privilégier le spectacle.

Télécharger les résultats complets du sondage