News - 28.01.2011

La Tunisie à la "une" des médias internationaux

Jamais, sans doute, on n'avait autant parlé de la Tunisie dans les médias étrangers et surtout en termes aussi élogieux. Depuis près d'un mois, notre pays fait l'ouverture des médias arabes. Hassanein Heykal (avec l'érudition et le talent qu'on lui connaît) , Azmi Bichara, Borhan Ghalioun, Abdelbari Atwan, tout ce que le monde arabe compte comme penseurs, politologues ou journalistes saluent le courage et la maturité du peuple tunisien. Comme s'ils étaient pris de remords d'avoir manqué de flair au début  des évènements, nos confrères français se sont rattrapés depuis la fuite de Ben Ali. Avec une belle unanimité, ils évoquent "la révolution du jasmin" avec parfois des envolées lyriques étonnantes. Il  fallait entendre Edwy Plenel, Jacques Julliard, Luc Ferry et même Philippe Sollers. Partout, le même élan de sympathie et d'admiration pour  la révolution tunisienne et les mêmes attentes pour les promesses dont elle est porteuse pour le monde arabe. Les moins dithyrambiques ne sont pas les journaux qui avaient pris l'habitude d'épingler l'ancien régime tunisien pour ses atteintes répétées aux Droits de l'Homme, comme  Libération, Le Monde ou le Canard Enchaîné. A leur façon, ils ont contribué au combat du peuple tunisien.  

Parallèlement, des émissions spéciales ont été consacrés à cet évènement.  Ainsi, l'excellent magazine de France 2, "Envoyé spécial" nous a gratifiés jeudi soir d'un reportage poignant sur un épisode méconnu de la révolution : la répression féroce  qui s'est abattue sur une ville qui résume à elle seule les privations et les  souffrances qu'a  dû endurer une bonne partie de la population tunisienne pendant plus de deux décennies, Kasserine.

Pendant  la semaine qui a précédé la chute du régime, une équipe du magazine a vécu avec les habitants de la ville,  les filmant lors des manifestations ou de l'attaque contre la prison ; s'attardant sur les scènes de fraternisation avec l'armée (ici, comme ailleurs, l'armée a joué le rôle de force d'interposition entre les manifestants et la police, ce qui a permis d'éviter un véritable carnage), la capture des snipers, la chute du régime, les scènes de joie et le retour au calme. Un document de grande  importance sur ce qu'un commentateur a appelé «la première grande révolution du XXIème siècle».