News - 17.05.2025

Arts et métiers en Tunisie: à la recherche du temps perdu

Arts et métiers en Tunisie: à la recherche du temps perdu

Par Imed Houcine

Prompt à Grok: Pouvez-vous me générer un article de type académique de titre : Arts et métiers en Tunisie: à la recherche du temps perdu (inspiré de l’œuvre de Marcel Proust), de longueur autour de 1000 mots, et qui critique l’enseignement supérieur des arts et métiers en Tunisie, qui a raté plus de 20 ans d’expérience et a échoué à enseigner les arts et métiers comme le Conservatoire National des Arts et Métiers CNAM en France qui a réussi cet enseignement, alors qu’en Tunisie cet enseignement est resté identique à celui des beaux-arts.

Grok: Voici un article académique d’environ 1000 mots rédigé dans un style formel et critique, inspiré par le titre À la recherche du temps perdu de Marcel Proust. Il explore les lacunes de l’enseignement supérieur des arts et métiers en Tunisie, en le comparant au succès du Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM) en France.

Introduction

Dans À la recherche du temps perdu, Marcel Proust explore la mémoire, le temps et les occasions manquées, une métaphore qui résonne profondément lorsqu’on examine l’enseignement supérieur des arts et métiers en Tunisie. Depuis plus de deux décennies, cet enseignement semble figé dans une stase nostalgique, incapable de s’adapter aux exigences modernes de l’industrie et de la technologie. Alors que le Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM) en France, fondé en 1794 par l’abbé Henri Grégoire, a su évoluer pour répondre aux besoins contemporains tout en honorant son héritage, la Tunisie, elle, demeure enlisée dans un modèle obsolète, trop proche de celui des beaux-arts, au détriment d’une véritable formation aux arts et métiers. Cet article propose une critique de cette stagnation, en soulignant les opportunités perdues et en comparant les trajectoires divergentes de ces deux systèmes éducatifs.

Le CNAM: un modèle d’adaptation et de réussite

Le CNAM incarne un paradigme d’enseignement supérieur qui allie tradition et innovation. Créé dans le sillage de la Révolution française pour «perfectionner l’industrie nationale», il s’est imposé comme une institution multidisciplinaire, offrant des formations allant du niveau baccalauréat aux diplômes d’ingénieur, en passant par des certificats professionnels. Sa devise, Docet omnes ubique («il enseigne à tous et partout»), reflète une mission d’accessibilité et de pertinence. Avec plus de 150 centres en France et à l’étranger, le CNAM a su intégrer des pédagogies innovantes, collaborer avec les entreprises et répondre aux besoins du marché du travail, notamment dans les domaines de l’ingénierie, de l’informatique et de la gestion.

Cette réussite repose sur plusieurs piliers: une flexibilité dans les modalités d’enseignement (cours du soir, formation à distance, alternance), une mise à jour constante des programmes pour intégrer les avancées technologiques, et une synergie entre théorie et pratique. Par exemple, les partenariats avec des institutions comme l’IMSET en Tunisie montrent comment le CNAM exporte son expertise, offrant aux diplômés tunisiens de BTS une voie vers des qualifications supérieures. Ce dynamisme contraste fortement avec l’immobilisme tunisien, où l’enseignement des arts et métiers reste prisonnier d’un cadre désuet.

L’enseignement tunisien: un écho des beaux-arts

En Tunisie, l’enseignement supérieur des arts et métiers n’a pas su se libérer de l’héritage des beaux-arts, un domaine axé sur l’esthétique et la créativité individuelle plutôt que sur les compétences techniques et industrielles. Si les écoles des beaux-arts, comme l’Institut Supérieur des Beaux-Arts de Tunis, ont une histoire riche et produisent des artistes talentueux, elles ne répondent pas aux besoins d’une économie moderne exigeant des ingénieurs, des techniciens et des professionnels polyvalents. Les institutions tunisiennes qui prétendent former aux arts et métiers, telles que certaines écoles techniques ou professionnelles, se contentent souvent de programmes rigides, hérités d’un passé colonial ou post-indépendance, sans réelle adaptation aux réalités actuelles.
Au cours des vingt dernières années, alors que le monde assistait à une révolution technologique – intelligence artificielle, automatisation, économie numérique – la Tunisie n’a pas su réformer ses curricula pour intégrer ces disciplines. Les cours restent théoriques, déconnectés des exigences pratiques des industries locales, comme le textile, l’agroalimentaire ou la mécanique. Cette stagnation évoque les souvenirs proustiens d’un temps révolu, où l’on se complaît dans la contemplation du passé plutôt que dans la construction de l’avenir.

Les occasions manquées: un retard de plus de deux décennies

Le «temps perdu» de l’enseignement tunisien des arts et métiers se mesure à l’aune des opportunités manquées. Pendant que le CNAM développait des partenariats internationaux et des formations en alternance, la Tunisie n’a pas investi dans une refonte structurelle de son système éducatif. 

Les diplômés tunisiens, souvent limités à des formations de niveau intermédiaire (BTS ou licences professionnelles), se retrouvent mal préparés à concurrencer sur un marché globalisé. Là où le CNAM forme des ingénieurs capables de concevoir des systèmes complexes, la Tunisie produit encore trop de profils cantonnés à des tâches d’exécution.
Ce retard est d’autant plus criant que la Tunisie dispose d’un potentiel humain et économique considérable. Avec une jeunesse éduquée et une position stratégique en Méditerranée, le pays aurait pu devenir un hub régional pour les industries technologiques. Pourtant, l’absence de vision à long terme et de coordination entre le ministère de l’Enseignement supérieur, les entreprises et les institutions éducatives a conduit à une fossilisation des pratiques pédagogiques. Les rares initiatives, comme le partenariat avec le CNAM via l’IMSET, restent marginales et ne compensent pas l’absence d’une stratégie nationale cohérente.

Une critique systémique: entre bureaucratie et manque d’ambition

Plusieurs facteurs expliquent cette inertie. D’abord, la bureaucratie tunisienne, héritée d’un système centralisé, freine toute tentative de réforme rapide. Les processus décisionnels sont lents, et les programmes académiques, une fois établis, deviennent intouchables, même lorsqu’ils perdent leur pertinence. Ensuite, le manque d’investissement dans les infrastructures – laboratoires modernes, équipements technologiques – limite les possibilités d’enseignement pratique, un domaine où le CNAM excelle grâce à ses ateliers et ses collaborations industrielles.

Enfin, il y a une question d’ambition. Alors que le CNAM s’est donné pour mission de «former les métiers de demain», la Tunisie semble se contenter de préserver un statu quo, confondant héritage culturel avec immobilisme. Cette approche a conduit à une forme de «provincialisme éducatif», où l’enseignement des arts et métiers reste ancré dans une vision étroite, loin des standards internationaux.

Vers une rédemption du temps perdu?

Pour sortir de cette impasse, la Tunisie pourrait s’inspirer du CNAM sans pour autant le copier aveuglément. Une première étape consisterait à diversifier les filières, en introduisant des spécialisations en technologies émergentes (robotique, énergies renouvelables) et en renforçant les liens avec le secteur privé. L’alternance, qui permet aux étudiants d’acquérir une expérience professionnelle tout en étudiant, devrait devenir la norme plutôt que l’exception. De plus, une décentralisation des décisions éducatives permettrait aux institutions régionales de s’adapter aux besoins locaux, à l’image des centres du CNAM disséminés en France.

Cependant, cette transformation exige une volonté politique et un investissement financier que la Tunisie, confrontée à des crises économiques récurrentes, peine à mobiliser. Le défi est donc double : surmonter les contraintes matérielles tout en changeant les mentalités pour faire de l’enseignement des arts et métiers un levier de développement plutôt qu’un vestige du passé.

Conclusion

En écho à Proust, l’enseignement supérieur des arts et métiers en Tunisie apparaît comme un temps perdu, une occasion gâchée de préparer les générations futures à un monde en mutation. Contrairement au CNAM, qui a su évoluer avec son époque tout en restant fidèle à sa vocation originelle, la Tunisie s’est enfermée dans un modèle obsolète, trop proche des beaux-arts et éloigné des réalités industrielles. Si le pays veut retrouver ce temps perdu, il devra entreprendre une réforme profonde, inspirée par des modèles comme le CNAM, mais ancrée dans ses propres aspirations. Faute de quoi, les arts et métiers tunisiens resteront une madeleine trempée dans le thé de la nostalgie, savoureuse mais incapable de nourrir l’avenir.

Cet article adopte une tonalité académique et critique, tout en intégrant des références implicites à Proust pour refléter le thème du «temps perdu». Il met en lumière les différences entre les deux systèmes éducatifs et propose des pistes pour une réforme en Tunisie.

Dr, Ing. Imed Houcine
Enseignant-Chercheur
Institut Supérieur des Arts et Métiers de Kairouan