Tahar Bekri : Balata au cœur !
L’armée israélienne a bombardé le camp de réfugiés de Balata, en Ci-Jordanie, en Palestine occupée. Balata, aux environs de Naplouse, ce sont 26000 Palestiniens réfugiés sur leur propre terre, depuis 1948 ! Un camp avec un petit dispensaire, des ruelles exigües et des petits marchands de fortune. Pris en charge par les Nations-Unies. Certains jeunes, comble de l’ironie, sont obligés d’aller travailler pour construire les colonies !
Je n’oublierai jamais le chorale des enfants et leur cours de musique, leur petit piano, leurs voix innocentes, leurs sourires, leur désir de chanter, d’aimer la vie. Je n’oublierai jamais leur accueil, le thé offert, les paroles timides, leur joie d’être ensemble.
Je n’oublierai jamais leur enseignant, les leçons de vie, je cachais une larme et ils me donnaient di courage.
Je n’oublierais jamais, la beauté de l’art opposé à la l’injustice, à la tragédie de l’Histoire, à la spoliation de la terre, à la colonisation, à la surdité du monde, sa cécité. Ils voulaient juste chanter, la beauté du monde, contre les bruits des bottes, le roulement des chars. Ils voulaient écouter les notes de piano, non les fracas des obus.
Naplouse à côté, aux demeures imposantes, vidées de ses habitants où pousse l’herbe, Naplouse aux savonneries ancestrales, en arrêt, Naplouse aux stigmates des balles sur le mur. Naplouse où j’avais une lecture de poésie dans l’ancienne maison de la poète Fadwa Touqan.
Naplouse la résistante, la meurtrie.
Je n’oublierai jamais Balata بلاطة
Tahar Bekri