News - 25.03.2022

Les anciens de l’IDN planchent sur l’économie bleue en Tunisie

Les Anciens de l’Institut de Défense Nationale

Elaborer une vision nationale pour la mer en tant que levier économique et stratégique : c’est le thème choisi par l’Association des anciens de l’Institut de Défense nationale) (Aaidn) pour le séminaire qu’elle organise ce samedi 26 mars. Créée en 2015, elle regroupe les auditeurs parmi des officiers généraux et supérieurs à la retraite, et de hautscadres de l’Etat provenant d’horizons professionnels variés et complémentaires, qui se proposent de mettre, leurs longues expériences et leurs compétences au service du pays. Tout récemment, son premier président, Béchir Mejdoub a passé le témoin à Nabil Ben Smida.

Le programme du séminaire comprend une série de communications qui seront présentées notamment par Asma Sehiri Laabidi, secrétaire générale à la Mer (Présidence du gouvernement), HassineBezzainia, colonel major à la marine nationale, retraité, Mounir Mejdoub, Ezzeddine Kacem et Salem Miladi. A la clef, il s’agit de passer en revue l’action de l’Etat en mer, l’intégration de l’économie bleue dans les politiques publiques et les expériences similaires.

Il s’agit de débattre de questions à portée stratégique en rapport avec l’économie bleue, comme:

Quelle place occupe la mer dans l'économie nationale ?

Quels sont les enjeux de l’économie bleue pour la Tunisie ?

Quelles sont les menaces qui pèsent sur notre espace marin et côtier ?

Comment intégrer les objectifs et les prérequis de l’économie bleue durable dans les politiques sectorielles ?

Argumentaire du séminaire

De nos jours, le concept de « l’économie bleue » prend de plus en plus d’importance dans l’économie mondiale. Les stratégies de développement économique des différents pays dotés de cette ressource hautement stratégique, en font un levier de croissance et de développement durable. Selon la définition de la Banque Mondiale, l'économie bleue peut être définie comme : « l’utilisation durable des ressources océaniques en faveur de la croissance économique, l’amélioration des revenus et des emplois, et la santé des écosystèmes océaniques ».

D’une manière générale, l'économie bleue englobe tous les secteurs et toutes les industries liées à la mer ou au littoral, qu'ils relèvent directement du milieu marin (comme le transport maritime, l’exploitation des ressources de la mer ou la production d'énergie en mer) ou du milieu terrestre (comme les ports, les chantiers navals ou les infrastructures côtières). L’économie bleue comprend, d’un coté, des secteurs traditionnels comme la pêche, l'aquaculture, le tourisme côtier, le transport maritime, les activités portuaires et la construction navale. D’un autre coté, elle impulse et développe des secteurs innovants comme la protection de la biodiversité marine, les énergies marines renouvelables, la biotechnologie marine, etc. Le concept d’économie bleue se base sur la nécessité de concilier le développement économique et social avec l’impératif écologique de protection l’environnement et du patrimoine marin en général. Pour certains observateurs, la couleur bleue est la couleur qui représente le mieux notre environnement : en effet, le ciel est bleu, les océans sont bleus et notre planète, vue du ciel, est elle aussi bleue.

En Tunisie, la mise sur agenda de« la question de la mer » ou de la « stratégie maritime » a mis du temps pour émerger en tant que question politique et économique importante nécessitant l’élaboration d’une politique publique dédiée. Il est vrai que le domaine de « l’action de l’Etat en mer » a toujours était traité à travers des commissions spécialisées, ad-hoc, mais avec le temps, et vu le caractère multidimensionnel et complexe de la question, ce cadre est devenu insuffisant. Le passage à un traitement stratégique et holistique de la question maritime est devenu une ardente obligation. Le décret gouvernemental n°2019-144 du 18 février 2019 portant création d’une commission ministérielle  et d’un secrétariat général des affaires maritimes est certainement un socle fondateur pour l’élaboration des politiques publiques cohérentes mais toutefois il reste insuffisant.

Nous pensons que la Tunisie doit utiliser d’une manière intelligente et efficiente sa ressource stratégique maritime. A l’instar de pays comme Malte, la Grèce, l’Italie ou la France dont l’économie bleue participe d’une manière conséquente dans la constitution de leur richesse nationale. Par conséquent, notre pays doit se doter d’une stratégie maritime intégrée et forte afin de profiter pleinement de notre position géostratégique.

Notre séminaire s’intègre pleinement dans le cadre de cette problématique globale.

Notre objectif est d’aider à clarifier les enjeux de cette stratégie et à tracer une vision ambitieuse et commune qui peut fédérer l’action de l’Etat et de l’ensemble des acteurs concernés par cette stratégie. Nous estimons que notre séminaire intervient dans un timing très opportunavec les nouvelles orientations du gouvernement pour   l’élaboration du plan de développement 2023-2025qui s’appuiera notamment sur les transformations mondiales et régionales, les équilibres globaux, les grandes réformes, l’investissement privé et l’amélioration du climat des affaires, tout en tenant compte de la préservation et de la protection de ce milieu marin et de l’impact des changementsclimatiques. Ce nouveau plan de développement à l’horizon de 2025 doit tenir compte de la vision stratégique pour la Tunisie à l’horizon de 2035, comme première étape de la vision stratégique pour la Tunisie 2056.