Opinions - 13.03.2022

Nouredine Ben Mansour : La fin de la mondialisation

Nouredine Ben Mansour : La fin de la mondialisation

Les guerres changent de plus en plus de visage. Les nouvelles guerres ne sont plus menées entre les États individuels. Au contraire, les conflits se déroulent de plus en plus dans des situations asymétriques, les structures privatisées se sont battues. Il existe également une menace croissante de guerres pour les ressources naturelles telles que les matières premières, de l'eau ou de la nourriture. Ces aspects sont déjà dans de nombreux endroits. L'accent mis sur la privatisation croissante des la guerre et sur le rôle des innovations techniques et les conséquences associées, car le développement technologique signifie aussi que les guerres changent de visage. Comment va devenir le monde après la fin de l’invasion russe actuelle et la pandémie de Corona virus ? Pourrons-nous voir prochainement une fin réelle de la mondialisation ? Une hostilité est entrain de s’amplifier qui pourrait être la cause directe de la création d’un nouveau monde surtout économique où on verra dans l’avenir de multipolarité qui donnera naissance des blocs économiques et commerciaux bien répartis : un en Asie et en Chine ; le deuxième aux Etats Unis et en Amérique Latine ; le troisième en Europe. Les pays en développement resteront toujours en état de division ou exactement des pays non unifiés qui était toujours leur malheur.

L’humanité en grande partie a vécu depuis quelques années dans une perspective de l’histoire ; qui par le temps s’est avérée une fausse perspective qui s’est imposée dans une grande mesure depuis quelques décennies. C’est en fait la mondialisation. Cependant, cette perspective sur l'histoire de la mondialisation ne s'est imposée qu'au cours des deux dernières décennies. Plusieurs ont cru qu’il s’agit d’un processus continu et va toucher tous les aspects de la vie sans exception. Au début, et plus exactement au commencement de la dernière décennie du vingtième siècle de nombreux stratèges ont bien cru qu’avec la fin de la guerre froide et l’effondrement du socialisme dans la majorité des anciens pays socialistes ; une nouvelle ère a pris place où l’humanité serait plus libre dans ses mouvements et ses relations à travers le monde sans aucune réelle restriction. L’ère de la liberté des mouvements des personnes et des biens de toutes sortes. Un nouveau processus complètement différent de tous les précédents. Il s’agit d’un processus global. La politique mondiale s’est dirigée vers d’autres cieux où plus exactement la naissance de la mondialisation. Ce nouveau mode-model économique appuyé ; surtout ; par les américains a pris ; en force ; place dans le monde. C’est  la mondialisation qui était dans l’ensemble un important vecteur de développement économique et aussi de création de la richesse dans divers domaines sans exception. En général la mondialisation a commencé au début de période moderne et a pris de l’ampleur dans ces dernières décennies.

En fait quelles que soient les critiques envers l’importance de la mondialisation on ne peut pas nier complètement son importance dans le développement et la création de la richesse malgré qu’il s’agit d’un modèle relativement imparfait et inégalitaire. Le manque d’alternative crédible était le plus important handicap du développement de la dite mondialisation. Plusieurs crises ont eu lie au temps de l’actuelle mondialisation : crises sociales, crises pétrolières ; crise de liquidités ; crises de souverainetés ; crises sanitaires  et aujourd’hui la crise économique initiée par le corona virus et la guerre russo-ukraine.

Nous sommes de nouveau dans une nouvelle situation qui n’est pas encore claire ; une situation qui pourrait devenir dans un court temps une vraie catastrophe surtout économique pour les pays en développement lesquels sont encore liés aux puissances postcolonial. Cette vérité n’est pas venue brusquement mais c’est une conséquence de plusieurs phénomènes qui ont pris place depuis quelques années ; la crise économique initiée par le Covid 19 et actuellement la guerre russo-ukrainienne sont des facteurs importants qui ont bien accéléré l’apparition de cette nouvelle situation dans laquelle le monde s’est figé pleinement. Aussi on peut dire que l’actuelle situation n’est pas venue brusquement mais au contraire elle a émis des signes que seuls les vrais stratèges ont pu les  détecter et ont réagi en temps réel. Un facteur important a eu lieu à savoir l’arrivée de la mondialisation laquelle  a été si fatale pour les pays fragiles ou mal dirigés. Cette  réalité  a été accentuée a touché tous les pays à différents degrés, sans importance de taille.

Le monde a bien connu dans cette dernière décennie plusieurs problèmes et difficultés. Un certain ralenti du commerce international se fait ressentir et certains pays commencent à s’inquiéter économiquement. On a bien remarqué la détérioration de la croissance économique et aussi du commerce mondial qui n’est plus qu’auparavant. Ces nouvelles circonstances ne sont pas des faits d’aujourd’hui. En 2015 il a été constaté clairement ce ralentissement économique entre les pays et ce selon une étude du FMI et de la Banque Mondiale arrivait clairement à une conclusion importante stipulant que les échanges mondiaux de biens n’avaient augmenté que de peu soit 3 pour cent par an depuis la crise financière de 2007 qui a secoué en premier lieu les USA.

On ne doit pas oublier la rhétorique du président Trump « l’Amérique d’abord » qui était une cause directe freinant la mondialisation dans plusieurs pays. Tous les pays ont commencé à se demander sur l’avenir de leurs économies. Un repli a été envisagé qui s’oriente vers une nouvelle sorte de patriotisme économique. Une nouvelle sorte de rideau de fer mais plus ouvert que l’ancien du temps de la guerre froide entre le bloc de l’union soviétique et le reste de l’Europe.

Les politiciens et les responsables de plusieurs pays se sont tournés vers tout ce qui est national car pour eux la situation mondiale dans son ensemble n’est plus sûre et certaine. Depuis quelques années on a commencé à se douter de l’importance et l’efficacité de la mondialisation. Sa certitude est mise en doute. En contemplant  la situation mondiale de prés on constate clairement et sûrement surtout du point de vue politique ; économique et aussi géostratégique que la mondialisation piétine ou autrement elle a émis d’importants signes d’essoufflement. Le commerce mondial se ralentit ; l’échec du cycle de Doha de l’OMC et sans oublier l’échec des négociations sur l’accord de libre échange transatlantique entre les USA et l’Europe. 

Il semble qu’il serait pratique de bien définir et de préciser les nouvelles réalités qui peuvent surgir dans les années à venir, surtout en période de cette crise économique internationale, avant d’entamer la phase de changement, c'est-à-dire quelle stratégie ou quelles stratégies seraient valables pour ces dites années.

Aussi on ne doit pas oublier que depuis un bon moment une nouvelle économie a commencé de s’installée timidement et a commencé à bousculer certains principes qui étaient autrefois la base de toute action économique. Ceci c’est ancré depuis l’apparition de la crise financière de 2008 mais a commencé de prendre de l’ampleur par l’arrivée de Covid 19 et qui va s’accélérer par les faits de la guerre russo-ukrainienne. Cette vérité a obligé le monde économique de bien chercher une autre voie, une nouvelle voie plus douce en tant que mode de vie. La question qui se pose aujourd’hui avec insistance est comment rendre l’économie plus respectueuse à l’être humain ou autrement comment diviser la richesse entre tous les peuples du monde tout en préservant la priorité aux peuples pauvres. Sans une politique publique ciblée dans l’intérêt général le monde ne serait jamais prospère et les inégalités seront toujours du jour.

La mode économique d’aujourd’hui qui est protestée par certains économistes surtout les anglophones est la nouvelle économie sociale dont sa base s’appuie sur la solidarité entre les uns et les autres mais aussi entre les peuples. Cette nouvelle orientation a été prise par certains économistes qui insistent sur le fait que le monde actuel n’est plus vivable c'est-à-dire invivable et de là il faut rapidement trouver le remplaçant. C’est une action qui est encore à ses débuts et bien protestée par les hommes d’affaires influents et les monopoles car pour eux c’est une nouvelle sorte de socialisme ennemi farouche de leur actuelle économie ou autrement c’est une affaire qui peut doucement et lentement faire une tache d’huile et si on la cercle pas elle risque de faire revenir le socialisme mais dans une autre forme plus réaliste et plus solidaire. Cette nouvelle orientation est dictée essentiellement par le début de la fin de la mondialisation qui n’a plus d’avenir pour plusieurs spécialistes en économie.

L’avenir et de partout ne serait plus comme autrefois où le monde était régi par une seule super puissance. Fini le temps de l’impérialisme direct. L’humanité actuelle ne peut plus supporter ou accepter les anciens dogmes de certaines puissances surtout que le monde est devenu un monde multi-pôles. La réalité économique actuelle soulève des difficultés sans précédent. L’économie est dans une situation contradictoire. Il faut répondre activement aux besoins immédiats et pressants et de restaurer des bases solides pour la croissance d’autre part. Cette dualité a créé de la confusion ce qui a aggravé la situation dans une partie du monde.

Nous vivions dans une ère de changement décisif dans la vie économique des pays tout en créant de nouvelles situations, positives et négatives. Tout le monde ne croit ni aux américains ni aux russes. On se méfie et on veut un monde nouveau avec plus d’égalité et de justice. La conséquence de la situation actuelle s’est ressentie rapidement et on est entré dans une nouvelle étape dans la vie de toute l’humanité où la responsabilité sociale et environnementale est devenue une partie intégrale des occupations quotidiennes. Une nouvelle économie qui va prendre place, serait en totale rupture avec tous les enseignements de l’économie actuelle. Elle ne reconnait plus les anciennes théories économiques qui étaient autrefois les seuls véritables apports. Dans un futur avenir les pays dans la plupart des régions vont devenir plus solidaires. Le monde bouge autrement.

Avec la fin de la guerre froide on se souvient bien de la crainte d’un conflit nucléaire entre le bloc soviétique et l’OTAN que le monde a vécue mais cette crainte a refait surface depuis que Poutine a annoncé quelques jours après l’invasion de l’Ukraine qu’il avait mis en état d’alerte les armes de dissuasion russes. Il est à noter il y aurait plus de 1399 armes nucléaires dans le monde dont une dizaine d’armes nucléaires sont sur le sol allemand.

Aussi et sans doute La démondialisation a été bien accélérée par la crise financière mondiale de 2008 qui a dévoilé un bon nombre  de faiblesses de la mondialisation. Ce qui est toujours frappant est le rôle croissant du secteur financier dans l'économie mondiale, après sa libération des contraintes nationales, que des décisions d'investissement infructueuses du secteur financier d'un pays peuvent conduire à la destruction de l'économie mondiale. L’économie mondiale est sous le joug de certaines puissances qui contrôlent au long l’évolution et les transactions de l’économie. La fuite des capitaux et de l'argent spéculatif a également été un facteur de déstabilisation sans mécanismes nationaux efficaces pour la contrôler. Les pays du tiers monde sont toujours les premières victimes de la mondialisation. De plus, la migration des secteurs économiques importants  vers des pays à main-d'œuvre bon marché et à faible protection de l'environnement, comme la Chine, qui est effectivement devenue une usine pour le monde, a conduit à une industrialisation en déclin dans plusieurs pays.

Mais ce qui est étrange en ce moment de crise est que certains politiciens du clan des libéraux idéologiques croient fermement que la mondialisation ait diminué mais elle ne peut pas être stoppée complètement. Pour cette catégorie de penseurs la situation actuelle est un défaut temporaire qui sera sûrement dépassé tout de suite après l’arrêt de la guerre russo-ukrainienne. Pour eux la mondialisation est en difficulté parce qu’elle lui manque d’autres paramètres tout en insistant sur le rôle négatif des interventions des Etats forts ; les subventions ; les barrières commerciales et les inégalités sociales.

Nouredine Ben Mansour  
ING