News - 05.05.2021

Saied, puis Mechichi bientôt à Rome et Lamorgese, après l’Aïd, à Tunis

Luciana Lamorgese - Hichem Mechichi - Kais Saeid

Trois grands rendez-vous tuniso-italiens significatifs sont prévus après l’Aïd d’ici fin juin, à Tunis, puis à Rome. C’est ainsi que le président Kais Saïed est attendu en visite officielle à Rome à l’invitation de son homologue Sergio Mattarella. Outre sa proximité immédiate de la Tunisie et son rôle actif au sein de l'Union européenne, l'Italie assure cette année la présidence du G20. La date de la visite n'est pas encore officiellement annonçée, mais au menu des entretiens, nous indique-t-on, des discussions politiques, la situation dans la région et la coopération bilatérale. En filigrane, la lutte contre la migration clandestine, sujet de forte préoccupation en Italie et en Europe. Un traitement purement sécuritaires, ne saurait à lui seul constituer la bonne risposte, affirment d'une même voix les deux capitales. Plus que l'aide au développement, à la création d'entreprises et d'emploi, ainsi que des programmes de maintien au pays natal, c'est tout un nouveau concept de la question migratoire qui est à forger avec l'Italie, mais aussi l'Union européenne.

Rome confirmera à cette occasion son soutien à la Tunisie, dans sa transition démocratique, son développement, sa lutte contre la migration clandestine ainsi que le terrorisme. De nouveaux crédits seraient annoncés, apprend Leaders de bonne source romaine. Parmi les nouvelles idées en cours d'élaboration, un partenariat entre des firmes italiennes et tunisiennes pour opérer ensemble en Libye. De grandes entreprises italiennes sont en effet à la recherche de techniciens et ingénieurs tunisiens pour renforcer leurs équipes qui seront déployées en Libye.

Quelques jours ou semaines après (en attendant la confirmation de la Kasbah), c’est au tour du chef du gouvernement, Hichem Mechichi de s’envoler à Rome y effectuer la visite initialement prévue le 8 décembre dernier, dans la suite de celle à Paris et reportée en raison de l’infection du Covid du ministre de l’Economie, Ali Kooli. A l’époque, il devait rencontrer Giueseppe Conte, alors président du conseil ministres italiens. Depuis le 13 février dernier, c’est Mario Draghi lui a succédé. Economiste de renom, gouverneur de la Banque centrale italienne puis celle européenne, il a su reprendre en main une situation économique et sanitaire très délicate.

Le terrain balisé par les président Saïed et Mattarella, il appartiendra alors à Mechichi et Draghi d’aller au fond des dossiers. Puis, ouvrir la voie à leurs ministres respectifs pour échanger des visites de travail.

Mais, d’ores et déjà, et avant ce ballet de déplacements entre Tunis et Rome, c’est la ministre italienne de l’intérieur, Luciana Lamorgese qui donnera le la, en se rendant à Tunis le jeudi 20 mai courant. La troisième, depuis le 27 juillet dernier. Elle n’y viendra pas seule. Comme lors de sa dernière visite le 16 août 2020, elle sera accompagnée de la Commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson (Suédoise). La démarche est bien européenne.

Par ailleurs, et en sa qualité de président en exercice, depuis le 1er janvier, du G20, l’Italie organise une série de manifestations et de réunions ministérielles. C’est ainsi qu’elle réunira le 29 juin prochain dans la ville de Matera (au sud), une réunion conjointe des ministres des Affaires étrangères du Développement, des pays membres. Dans un geste significatif, la Tunisie y a été conviée et une invitation a été remise aux deux ministres concernés.

L’agenda est rempli... Les caisses sont vides. A la diplomatie de jouer... utilement.