News - 05.05.2021

L'ambassadeur américain Donald Blome: Il n’a pas suivi son père, artiste peintre, et a abandonné le barreau...

Donald Blome: Il n’a pas suivi son père, artiste peintre, et a abandonné le barreau...

Blond aux yeux bleus, jovial et la silhouette bedonnante, l’ambassadeur américain à Tunis, Donald Blome, est ravi de se retrouver pour la troisième fois en poste en Tunisie. Cela remonte en effet aux années 2005-2006 quand il y avait séjourné avec sa famille. Alors jeune diplomate de carrière, se spécialisant dans la vaste région Afrique du Nord-Moyen-Orient, allant du Maroc au Pakistan et l’Afghanistan, il devait perfectionner sa maîtrise de la langue arabe à l’institut installé à Sidi Bou Saïd. Coup de foudre. Il adorera le village, la ville, le pays et ses habitants. Sa carrière diplomatique le mènera au Koweït (2006-2007), au Caire (2009 -2012), à Kaboul (2012-2013), et à Jérusalem (2015-2018). Puis le revoilà de nouveau à Tunis, cette fois en qualité de chargé d’affaires au Bureau extérieur pour la Libye. Avant de retrouver de nouveau la Tunisie, fin 2019, en qualité d’ambassadeur.

Entre ses affectations en poste à l’étranger, Donald Blome, de retour au Département d’Etat à Washington DC, enchaînait des positions de plus en plus élevées. Tour à tour, il sera responsable de bureau pour Israël et directeur adjoint du Bureau des affaires israéliennes et palestiniennes (2001-2004), puis responsable de bureau pour l’Iran, et effectuera des missions à l’étranger, notamment en Jordanie et en Arabie Saoudite. Signe de distinction, William Burns, longtemps le plus haut diplomate américain, connu pour sa grande exigence, avait appelé à ses côtés Donald Blome auprès de lui en qualité de proche collaborateur et d’assistant... Burns connaît bien la Tunisie. Proche de Biden, on s’attendait à ce qu’il soit nommé chef de la diplomatie. Mais, le voilà désigné à la tête de la CIA.

Un choix très différent

Une grande question est souvent posée à l’ambassadeur Donald Blome. Pourquoi ce fils d’un illustre artiste peintre, doublé d’un designer talentueux, de surcroît amoureux des oiseaux et de la nature, a-t-il succombé à la diplomatie, acceptant de servir dans des contrées lointaines ? Ou encore, pourquoi ce jeune avocat promis à une brillante carrière à Chicago a-t-il lâché le barreau ? L’ambassadeur en sourit et se rapproche d’un tableau de peinture accroché au mur de la superbe résidence américaine de Sidi Bou Saïd. Elle est l’œuvre de son père, Donald Armin Blome, décédé en 2014 à l’âge de 84 ans.

Diplômé en beaux-arts, il s’adonnait pleinement à son hobby qui était assorti à un grand don pour l’humour. C’est ainsi d’ailleurs qu’il publiera durant sa prime jeunesse un magazine humoristique. Mais, c’est surtout à la peinture et au design qu’il se consacrera, ouvrant un studio à Chicago, voyageant à l’intérieur du pays et à l’étranger. Follement amoureux de Paris, il en peindra les ponts, les immeubles et les boulevards, sous une palette émerveillée. Artiste, homme libre, ancré avec son épousé dans la nature, il ne pouvait supporter le carcan des bureaux, la rigueur de la diplomatie, la tension dans des postes sous pression. Ses deux fils, Donald et Erick, ne suivront pas ses pas. A se demander d’où donc le jeune Donald a contracté cette «passion» du service étranger...

Des saveurs exceptionnelles

L’ambassadeur ne boude pas son plaisir de se retrouver à Tunis. Lors de son premier séjour en 2005- 2006, il avait emmené avec lui sa femme et leurs trois enfants un peu partout à travers le pays. Tout les a impressionnés. Ils ont tout aimé. Mais, ces derniers temps, avec les restrictions sécuritaires, obérées en plus par celles du Covid, les déplacements deviennent très limités et sous forte escorte. Cela n’enlève en rien le plaisir de la famille Blome de savourer le temps magnifique et le paysage exceptionnel vu de Sidi Bou Saïd. «C’est un pays merveilleux, confie l’ambassadeur à Leaders. D’une richesse, d’une variété et d’une douceur exceptionnelle, ajoute-t-il. La population est accueillante, l’hospitalité est légendaire et la cuisine d’une rare saveur.»

S’il se félicite de voir le couscous inscrit sur la liste du patrimoine universel de l’Unesco alors que  l’harissa y a posé sa candidature, l’ambassadeur Blome a un vœu à émettre. «N’oubliez pas la bsissa (mélange de féculents et céréales aux épices), rappelle-t-il. Elle est absolument savoureuse et nutritive.» Sauf que depuis son poste de commandement à la tête de l’ambassade américaine de Tunis, il a d’autres priorités beaucoup plus importantes et pressantes à gérer.

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