News - 30.10.2020

Sihem Bouzgarou: Ils sont tous les mêmes…

Avec les tragédies qui se succèdent et qui, malheureusement se ressemblent…

Par Sihem  Bouzgarou - Avec les tragédies qui se succèdent et qui, malheureusement se ressemblent, nous devons procéder à une introspection pour essayer de déterminer les causes de cet état des choses et dégager les responsabilités de chacun !

Qui devons-nous incriminer en premier lieu ? Les parents qui ont probablement consenti des sacrifices pour attribuer à leur rejeton la somme nécessaire afin qu’il franchisse les frontières clandestinement ? Le père et la mère qui n’ont pas inculqué à leurs enfants l’amour de la patrie ? Qui ne leur ont pas appris à se prendre en charge, à assumer leurs responsabilités, à compter sur soi et à entreprendre ! Leur reprocher de leur donner de l’argent de poche afin qu’ils se pointent du matin au soir dans un café minable duquel ils sont devenus un pilier, en attendant que l’État-Providence (qui est mort de sa plus belle mort, depuis belle lurette) leur attribue un poste dans une administration croulant sous un effectif de plusieurs milliers d’âmes, le plus souvent inutiles ?

Ou faut-il accuser l’école publique qui a failli à sa mission d’éduquer des citoyens dotés de tolérance d’esprit critique et libre ? Ou sont-ce plutôt les enseignants, hommes et femmes, qui sont responsables du pourrissement de l’enseignement à cause de leur appartenance idéologique, leur manque de tolérance, de leur âpreté au gain, leur cupidité et leur absence totale de conscience professionnelle ? Combien d’élèves, de collégiens, de lycéens, et même d’étudiants se sont-ils, en effet, trouvés confrontés à ce genre de situation ? Personnellement, j’incrimine, en premier lieu, ceux qui ont ouvert la porte au terrorisme et aux terroristes de tout genre en affirmant qu’ils « ne viennent pas de Mars » que ce sont des « jeunes précurseurs d’une culture nouvelle et innovante » et en prétendant que les terroristes qui se sont réfugiés dans les maquis de Mont Chaambi ne sont « que des athlètes pratiquant du sport » !

Et surtout je reproche aux nouveaux prophètes qui se sont érigés en donneurs de leçons tutélaires de la parole divine dans le monde d’ici-bas, de privilégier une lecture littéraliste du Coran négligeant l’historicité et les circonstances de la révélation induisant les charlatans de tous bords à reconduire des dénominations, des jugements et des condamnations à l’époque actuelle, alors qu’en fait, il s’agit d’événements conjoncturels qui ont été révélés dans un lieu précis à un moment donné de l’histoire !

Par ailleurs, je blâme spécifiquement les gouvernements occidentaux qui ont soutenu et financé le parti islamiste, en Tunisie ! Ils ont même décerné au président de ce parti des prix prestigieux (Chatham House, Londres, le Fonds Ibn Rushd, Berlin). Ils l’ont reçu avec les honneurs, ont avalé les couleuvres qu’il leur a servi et sont demeurés sourds à nos appels et à nos mises en garde ! Maintes fois, des intellectuels tunisiens ont affirmé que les militants d’Ennahdha ne sont pas du tout différents de leurs homologues algériens, ou égyptiens, qu’ils sont passés maîtres dans l’art de la dissimulation et du mensonge, qu’ils sont mus par la takya les autorisant à mentir pour obtenir ce qu’ils veulent, sachant que la fin justifie les moyens. Que des deux côtés de la Méditerranée nous menons le même combat contre le terrorisme ! Peine perdue, il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre ! Il n’y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir !

En conclusion, je dirai que je n’ai pas du tout honte d’être tunisienne simplement parce que je ne m’identifie nullement à ce terroriste, il ne me représente en aucune façon et nous n’avons pas les mêmes valeurs ! Je suis une humaniste qui prône l’amitié entre les peuples, la tolérance et la compréhension mutuelle !

Sihem Bouzgarou