News - 14.05.2020

Nadia Chaabane, Latifa Lakhdhar & C° : Quid de la garde des enfants pendant ce déconfinement ?

Nadia Chaane, Latifa Lakhdhar & C° : Quid de la garde des enfants pendant ce déconfinement ?

Le Décret gouvernemental n° 2020-208 du 2 mai 2020, portant fixation des prescriptions de confinement ciblé a initialement stipulé que les mères ayant des enfants de moins de 15 ans étaient maintenues en confinement et interdites de retour au travail.

À l’appel de collectifs de femmes et dans l’urgence, le gouvernement a fait volte-face et est revenu sur cette décision discriminatoire, qui, outre son caractère misogyne, occultait deux réalités :

la présence des femmes sur le marché du travail et son caractère indispensable dans certains secteurs de l’économie tunisienne qui ne pourraient fonctionner sans elles (les hôpitaux, la grande distribution et le commerce, les usines, …)

l’existence de familles monoparentales où les femmes seules ont à leur charge les enfants et les familles où les deux parents sont contraints de travailler et ne peuvent faire garder leurs enfants en bas âge.

En revenant précipitamment sur sa décision pour réparer un dommage (décret gouvernemental N° 2020/257 du 3 mai 2020), le gouvernement a ignoré le second dommage, celui que le dispositif faisait courir aux enfants de moins de 15 ans de famille monoparentale ou dont les deux parents ne peuvent s’arrêter de travailler. Ils sont livrés à eux-mêmes, avec toutes les conséquences possibles, en raison de la fermeture de tous les établissements d’accueil : garderies, jardins d’enfants, écoles et collèges.

Aussi, nous demandons au gouvernement de prendre les mesures nécessaires afin d’assurer le rôle qui lui incombe en tant que garant de la protection de l’enfance :

la mise en place d’un dispositif adapté dans les écoles et jardins d’enfants pour accueillir les moins de 15 ans dont les parents travaillent à défaut le versement d’une prime qui peut leur permette de les faire garder à domicile.

Nous rappelons que la prise en charge des enfants relève de la responsabilité collective et pas seulement des parents.

Premières signataires par ordre alphabétique

Faten Abdelkefi, militante associative

Samia Abid Chaabane, orthophoniste

Azza Bach-Hamba, enseignante universitaire

Monia Bennasr Ayadi, constituante 

Souleïma Bey, traiteur

Latifa Bouslama, médecin vétérinaire 

Nadia Chaabane, constituante

Alya El May, enseignante universitaire

Asma Gharbi, juriste

Fatma Gharbi Ep Masmoudi, constituante 

Zeineb Guehiss, cadre retraitée et militante associative

Zakia Hamda, agitatrice artistique

Salwa Harrazi, enseignante à la retraite et militante associative

Dorra Jrad, urbaniste

Lamia Kerrou, professeur de l’enseignement secondaire

Nefissa Wafa Marzouki, constituante

Olfa Meziou, universitaire

Leila Mleika Abdeljaoud, enseignante

Samia M'timet, ingénieure

Nedra M’timet, fonctionnaire

Latifa Lakhdhar, universitaire et ancienne ministre de la culture

Alia Toumi, universitaire et conseillère municipale

Amira Yaakoubi, médecin