News - 07.04.2020

Comment Ouided Bouchamaoui veut soutenir le télé-enseignement

Comment Ouided Bouchamaoui veut soutenir le télé-enseignement

Soyez-en convaincus : les nouvelles pratiques qu’impose aujourd’hui la réclusion façonneront notre comportement demain et pendant une longue durée. C’est le cas aussi du télé-enseignement. Déjà amorcé par nombreux établissements scolaires et universitaires tunisiens, publics et privés, comme de par le monde, il s’affirme de plus en en une voie d’avenir. Enseignants et apprenants commencent à s’y plaire. Comment alors le soutenir, le promouvoir, et le fondes sur des bases solides ? La question a suscité l’attention de Ouided Bouchamaoui. La lauréate du Prix Nobel de la Paix (2015), l'ancienne présidente de l'UTICA compte s’y investir.

Tout en rappelant que rien ne remplace le contact direct, loin de toute distanciation, et saluant le corps éducatifs, Mme Bouchamaoui se veut opérationnelle dans l’appui au télé-enseignement. C’est ainsi qu’elle lance « un appel à toutes les entreprises, organismes, institutions et personnes physiques afin qu’ils fassent don de tout le matériel informatique qu’ils n’utilisent plus, ordinateurs, smartphones, tablettes et autres ». Regroupé, vérifié, « ce matériel réutilisable, peut être envoyé aux élèves qui en ont le plus besoin dans ce moment de confinement afin que cours soient dispensés à distance, précise-t-elle.

« En fonction de la réponse qu’aura cet appel, ajoute Mme Bouchamaoui, des solutions pratiques seront mises en place afin d’assurer la logistique nécessaire pour faire parvenir le matériel à bonne destination. »

Tout un écosystème

En fait, l’ancienne présidente de l’UTICA pense à tout l’écosystème approprié à créer et promouvoir. Les terminaux que sont les ordinateurs et autres constituent les outils de base. Des imprimantes, des scanners, et des disques durs externes s’y ajoutent aussi, tout comme des abonnements à prix préférentiel à l’internet. Mais, le plus important, c’est le contenu des programmes, leur modernité en terme de conception et d’interaction, le tutorat impliquant pleinement les enseignants, et le système d’évaluation des connaissances acquises. Bref, tout un nouveau dispositif à mettre en place.

Une gouvernance en PPP

Pragmatique et gradualiste, Ouided Bouchamaoui avance pas-à-pas, tout en ouvrant le débat sur cette question cruciale. La gouvernance du système est à réfléchir. En s’inspirant de différentes expériences étrangères, il s’agit de forger le modèle le plus approprié à la Tunisie. Parmi les idées à creuser un partenariat public-privé, impliquant ministères concernées, établissements d’enseignement, enseignants, parents d’élèves, représentants de lycéens et d’étudiants, mais aussi de composantes concernées de la société civile.