News - 17.03.2020

Kais Saied décrète un couvre feu en Tunisie de 18h à 6 heures du matin, pour deux semaines au plus, si...

Kais Saied décrète un couvre feu en Tunisie de 18h à 6 heures du matin, pour deux semaines au plus, si...

Le ton martial lui sied tout naturellement. Le président Kais Saïed a décrété un couvre feu sur l’ensemble du territoire tunisien de 18 heures jusqu’à 6 heures du matin, à partir de ce mercredi 18 mars. Sa décision il l’a justifiée par l’impératif de réduire les déplacements en vue de contribuer à faire barrage à la propagation du virus Covid-19. Dans une adresse télévisée à la nation, prononcée depuis son bureau au palais de Carthage, tard dans la soirée du mardi, vers 21H 30, le chef de l’Etat a affirmé que toutes les dispositions ont été prises afin de faire respecter le couvre feu, décidé à l’issue de consultations menées avec toutes les parties concernées. Le visage ferme et la voix métallique, Saïed, en chef de guerre servi par une bonne scénarisation télévisuelle, a argumenté en à peine 12 minutes, la portée de sa décison. Son discours déterminé, proclamé à partir d'un haut lieu du pouvoir sous la symbolique de l'Etat, et sa décision résolue, soigneusement préparée, rompent avec les atermoiements du chef du gouvernement, desservi en plus par une image télévisuelle chahutée.

Tout au long de la journée, le président Saïed s’était en effet entretenu avec le président du parlement, les ministres de la Défense, de l’Intérieur et de la Santé. Lundi, il avait reçu le chef du gouvernement ainsi que les dirigeants de l’UTICA et de l’UGTT.

Le président de la République a indiqué que toute décision de pareille envergure ne saurait atteindre ses objectifs sans une adhésion citoyenne spontanée et totale. Se voulant rassurant, il a affirmé que cette pandémie pourrait être enrayée et vaincue grâce à la discipline des Tunisiens et leur civisme. « Il ne s’agit que de quelques jours à sacrifier, voire deux semaines, au plus, si nous faisons tous preuve de vigilance et de discipline. »

Abordant les dommages affectant l’économie nationale et mettant à rude épreuve les entreprises et les salariés, le président Saïed a exhorté l’ARP à adopter les mesures législatives appropriées d’indemnisation, de secours et de soutien. Par ailleurs, le président de la République a estimé qu’il est du droit de l’Etat tunisien de demander aux institutions financières internationales une compréhension légitimement sollicitée de la situation qu’endure la Tunisie. Sans préciser la portée de cette compréhension, le président Saïed fait sans doute allusion à un soutien financier non-concessionnel, des prêts bonifiés, voire un moratoire dans le service de la dette contractée.