Hommage à ... - 07.10.2019

Joseph Roger Bismuth qui nous quitte : le citoyen patriote

Joseph Roger Bismuth n’est plus : le citoyen patriote

Il est parti discrètement sans bruit, l’homme courtois qui adorait sans limite la Tunisie et les tunisiens, l’homme sage qui vénérait la coexistence entre les fidèles sans distinction de religion ou de race.

Il aimait son pays qu’il n’avait jamais quitté, allant jusqu’à toujours refuser toute autre nationalité que la tunisienne. Sa communion avec la patrie était totale.

Visionnaire, très écouté dans les sphères internationales, il insistait toujours sur l’exception tunisienne de tolérance, d’entraide et d’amour du prochain. Il disait : «La Tunisie est une société cosmopolite, modérée, ouverte au progrès et où l’antisémitisme n’a pas de place».

Le début du parcours atypique de ce pionnier est époustouflant: poussé par la misère et la pauvreté, il quitta le banc de l’école à 14 ans pour le métier d’ouvrier de bâtiment. C’était en 1940, le début des années de misère et de souffrance de la 2ème guerre mondiale. Le jeune garçon se levait à 5h et rentrait à 20h, et faisait la navette quotidienne à pied entre Kheiredine et Tunis (imaginez l’effort et l’épuisement de l’enfant).

Cette obsession de «travailler dur» sera sa recette et son leitmotiv pour arriver au sommet.

Il apprit vite le métier sur le terrain, avec audace et rigueur, il s’imposa par le sérieux et la droiture et gagna vite la confiance de tous.

Autodidacte, il s’exprimait en anglais ou en français parfait. Nostalgique, les souvenirs de jeune entrepreneur, au tempérament battant, sont les hôpitaux, les écoles et les lycées construits à l’aube de l’indépendance du pays par son entreprise de bâtiment.

En symbiose avec son personnel, il était toujours aux côtés des uns et des autres pour témoigner sa sollicitude.

Après le 14 janvier 2011, la solidarité exceptionnelle et l’esprit de famille au sein du groupe, ont permis de continuer sans contestation ni grève l’odyssée du groupe.

Grâce à ses bonnes relations dans le monde entier, il a souvent joué l’ambassadeur de bons offices, pour dissiper un malentendu ou éviter un conflit. Il militait pour les justes causes de la Tunisie : «Je suis solidaire de ma patrie peu importe le pouvoir en place».

L’homme sage et généreux nous a quitté mais son souvenir restera à jamais ancré dans la mémoire de ceux qui ont eu le privilège de le côtoyer.

Nos sincères condoléances à la famille.

Repose en paix cher Patriote.

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