Béji Caïd Essebsi en mission d’apaisement aux sommets de la Mecque
La Mecque – De l’envoyé spécial de Leaders, Taoufik Habaieb. Président en exercice de la Ligue des Etats arabe, depuis le sommet de Tunis en mars dernier, le président Béji Caïd Essebsi n’a pas la tâche facile aux trois sommets qui se tiennent dès ce jeudi soir, 30 mai à la Mecque 2019. Dénonçant les attaques perpétrées contre ses installations pétrolières et les actes de sabotage visant des navires dont 2 tankers qui lui appartiennent, au large de Fujairah, aux Emirats, l’Arabie saoudite a demandé - et obtenu - la convocation d’un sommet arabe extraordinaire. Précédé d’un sommet des pays membres du Conseil de Coopération du Golfe (6 pays), et précédant la tenue ce vendredi 31 mai du 14ème sommet ordinaire de la Conférence de la Coopération islamique (57 pays), cette démarche insistante de l’Arabie saoudite vise à obtenir une ferme condamnation de l’Iran accusée d’être à l’origine des attaques. Trois sommets qui se tiennent sur fond de menaces sécuritaires risquant de déclencher une guerre entre Téhéran et Washington et affectant toute la région du Golfe.
Les Etats-Unis accusent directement l'Iran
En visite mercredi à Abu Dhabi, le conseiller américain à la sécurité nationale auprès du président Trump, John Bolton, en visite mercredi à Abou Dhabi, a déclaré tenir l'Iran pour responsable du sabotage, mi-mai, de quatre navires dans le Golfe. Le timing de cette visite n'est pas fortuit, devant susciter une vive réaction des pays du Golfe contre Téhéran et préfigurant un déploiement militaire américain massif dans la région.
D'emblée, le ton est donné
Dès son arrivée jeudi après midi à Jeddah, avant de rallier la Mecque, le président Béji Caïd Essebsi a pu mesurer la détermination saoudienne à dénoncer ces attaques. A l’aéroport même, il a été invité à visiter un stand spécialement aménagé, exposant des drones armés et des fusées lancées par les agresseurs. Entrant dans le pavillon d’honneur, il devait passer devant une série de panneaux de communication exposant diverses cartes et photos relatives à ces attaques. Le ton est donné.
La grande séquence du sommet arabe extraordinaire se déroulera ce jeudi soir, un peu après minuit, heure de la Mecque (2 heures de décalage en avance par rapport à Tunis.), au Palais Essafa, sou haute sécurité. En sa qualité de président en exercice de la Ligue des Etats arabes, le président Caïd Essebsi aura à ouvrir les travaux et prononcer un discours très attendu par ses pairs. La position de la Tunisie, dont la diplomatie est connue par sa modération et son sens de l’apaisement servira sans doute de vecteur pour le reste des débats. Même si tout semble indiquer que le projet de la déclaration finale du sommet extraordinaire est déjà tout ficelé, comme l’aura souhaité l’Arabie saoudite. Les chefs d’Etat arabes n’auront qu’à l’entériner.
La diplomatie saoudienne entend capitaliser sur cette déclaration, pour arracher vendredi au sommet islamique, au moins une ferme mise en garde adressée à l’Iran. Téhéran n’a pas encore dit son dernier mot. Tous les observateurs présents à la Mecque suivront sans doute avec attention la position de l’Iran.
Taoufik Habaieb
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