News - 07.05.2019

La Tunisie veut accélérer la conclusion d'un accord de libre-échange avec le marché commun d'Amérique latine (Mercosur)

La Tunisie veut conclure un accord delibre-échange avec l'ensemble économique d'Amérique latine (Mercosur)

Le ministre des Affaires étrangères, Khémaïes Jhinaoui effectue depuis lundi 6 Mai une visite officielle de deux jours en Argentine en réponse à celle effectuée par son homologue argentin, Jorge  Fory dans notre pays le 2 avril dernier. Au cours de cette visite, la première d'un ministre des affaires étrangères tunisien dans ce pays depuis 25 ans, Khémaïs Jhinaoui a conclu deux accords de coopération avec son homologue, le premier visant à renforcer l’égalité hommes/femmes et le second, la coopération bilatérale; ainsi que deux mémorandum d’entente, le premier concernant le domaine social et le second, la coopération entre le Cepex et son pendant argentin.

Le ministre a appelé l'Argentine à appuyer les efforts déployés par notre pays en vue d'élargir le champ de ses partenaires économiques notamment avec les membres de Mercosur dont l'Argentine assure actuellement la présidence en vue de conclure un accord de libre-échange avec cet ensemble économique de l'Amérique du sud.   

Le ministre Jhinaoui à la Nacion : identifier de nouveaux projets de coopération

«Ma visite en Argentine vise à approfondir les relations bilatérales, de coopérer dans la recherche scientifique et l'agriculture, et de consolider une association très active dans le domaine de l'industrie pharmaceutique. Mais aussi, d’étendre notre marché des phosphates et des engrais en Argentine. Nous souhaitons identifier un certain nombre de projets bénéficiant aux entreprises des deux pays.» C’est ce qu’a déclaré le ministre des Affaires étrangères Khemaies Jhinaoui, au quotidien argentin, La Nacion, le plus grand d’Amérique latine. Sous le titre de «La Tunisie et l'Argentine se rapprochent avec la signature d'accords de coopération» notre confrère de Buenos Aires écrit en introduction: 

«Après avoir déclenché une série de soulèvements connus sous le nom de "printemps arabe", la Tunisie était immunisée contre l'instabilité politique qui entraînait des dictateurs dans d'autres États arabes, comme en Égypte, ou en les plongeant dans le chaos et la guerre civile, comme en Libye et en Syrie.

Le séisme politique qui a débuté avec l'immolation d'un vendeur de rue en décembre 2010 et s'est achevé avec le départ du président Ben Ali a cependant ralenti plusieurs semaines plus tard l'économie du pays, qui à présent commence à émettre des signes de reprise.

Dans le but de consolider cette expansion et de renforcer les relations internationales, le ministre tunisien des Affaires étrangères, Khemaies Jhinaoui, est arrivé en Argentine pour signer une série d'accords avec le gouvernement de Mauricio Macri, dont un dans le domaine social et un autre dans le domaine de la coopération technique, une autre sur la condition de la femme et la dernier entre deux agences pour promouvoir et renforcer les exportations. » Extraits de l’interview :

Comment se porte la Tunisie aujourd'hui après avoir été l'avant-garde du "Printemps arabe"?

Pour être honnête avec vous, nous n'aimons pas beaucoup le nom de Printemps arabe. La Tunisie a été le déclencheur d’un mouvement profond. Nous avions les ingrédients sociaux d’un changement majeur. Depuis plus de 60 ans, l'éducation est obligatoire pour tous les enfants. Depuis plus 60 ans aussi, la Tunisie accorde à la femme des droits égaux comme aucune autre société arabe et nous avons développé une grande classe moyenne. Cette revendication n’était malheureusement pas un modèle à exporter. C'est pourquoi je pense que le changement dans mon pays a été beaucoup plus en douceur que dans d'autres.

Comment va l'économie tunisienne?

En 2011, quand les jeunes se sont levés, ils ont demandé liberté et dignité. Aujourd'hui, il existe une large base de liberté, ils peuvent s'exprimer et il n'y a pas de restrictions. Malheureusement, le développement économique n’a pas encore atteint le niveau requis pour répondre aux besoins de ces jeunes et leur donner une vie meilleure. C'est l'une des dettes de cette transition. Et le gouvernement est conscient de ce défi, crée plus d'emplois, rend la Tunisie plus propice aux investissements, fait du pays et de sa position stratégique un lien commercial avec l'Europe et d'autres États africains.