News - 16.04.2019

L’ancien ministre de la Justice Amor Mansour va-t-il se lancer à la conquête d'un siège de député... pour commencer ??

L’ancien ministre de la Justice Amor Mansour se lance-t-il à un siège de député... pour commencer ?

La politique a fini par le rattraper et les prochaines élections l’y attirer. Amor Mansour, ancien ministre de la Justice dans le gouvernement d’Habib Essid (janvier - août 2016) remet le pied à l’étrier et lance un « mouvement citoyen » sous un slogan de mobilisation « T7HARREK ». En deux minutes et demie, il en livre la profession de foi dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux. Le programme se concentre sur le rétablissement d’une justice équitable et pour tous, la préservation de la souveraineté nationale, et la restauration de l’Etat de droit, avec la discipline et le respect comme règle de base. Sans oublier de souligner l’importance de l’éducation, du savoir et de la culture. Amor Mansour bat le rappel des Tunisiens autour d’un mot clef : s’accepter mutuellement, et agir ! Un premier pas arracher un siège à l’ARP, puis viser plus haut ? Eclairage.

Le gouverneur en moto

Magistrat de carrière (doyen des juges d’instruction au parquet de Tunis, président de chambre à la Cour de Cassation...), Amor Mansour, 61 ans, est passé gouverneur de l’Ariana en 2015. En quelques mois seulement, il y laissa ses empreintes, en mettant fin autant que possible aux abus d’occupation des domaines public et municipal, de construction anarchique, et autres passe-droits. Promu ministre de la Justice, il retrouvera son univers d’origine, mais n’aura ni le temps, ni le soutien politique, tous deux nécessaires, pour conduire l’œuvre impérativement escomptée. Huit mois seulement après, il en est débarqué avec comme lot de consolation le poste de gouverneur de la capitale. Amor Mansour y remettra son style, n’hésitant pas à enfourcher une moto avec les équipes de sécurité, engagera une vaste campagne contre le commerce informel sur les grandes avenues (Porte de France, etc.), sans y parvenir durablement.

Direction, le Bardo

Cet enfant du Sud (Gabès), natif de Tunis (le 27 janvier 1958), en plein quartier populaire de Halfaouine, silhouette fine, l’élégance affirmée, et le discours séduisant, a contracté la passion de la politique. En revenant sous les projecteurs de l’actualité, à six mois seulement des législatives d’octobre prochain, Amor Mansour ne se contentera certainement pas, bien qu’il ne l’affiche pas, d’un simple « mouvement citoyen ». « Cela dépendra de la réaction des Tunisiens, confie-t-il à Leaders. En fonction de l’adhésion à cet appel, et des bonnes volontés qui voudront bien s’y rallier, nous pourrons alors envisager les formes et étapes à venir ! » Ballon d’essai avant de se lancer pour de bon, ou juste la première marche d’un tremplin qui le portera inéluctablement à la candidature au Bardo ? Amor Mansour en est déterminé. Sous la bannière de quel parti ? N’insistez pas pour lui en tirer le ver du nez. En bon juge d’instruction, il sait esquiver les grandes questions.

T.H