News - 19.12.2018

Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU au Forum de Doha : Comment parer au déficit de confiance qui paralyse le monde ?

Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU au Forum de Doha : Comment parer au déficit de confiance qui paralyse le monde ?

Doha - De l’envoyé spécial de Leaders, Taoufik Habaieb. Dans une séquence fort chaotique que nous traversons, « la marque la plus vendue dans le monde aujourd'hui est la peur. Elle obtient des notations. Elle gagne des votes. Cela génère des clics. (...) La perte de confiance est en train de paralyser toute conversation. Le dialogue est peut-être la ressource la plus précieuse - et de plus en plus rare.» Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, ne pouvait mieux exprimer les enjeux auxquels le monde fait face, avec de plus en plus d’acuité. S’adressant aux 800 participants de haut niveau provenant de 70 pays, lors de la séance de clôture du Forum de Doha (15-16 décembre), (discours) il a pointé du doigt ce « grave déficit de confiance ». « Nous sommes confrontés à d’énormes défis qui ne peuvent être résolus par aucun pays à lui tout seul, ajoutera-t-il. A des problèmes globaux, il faut apporter des réponses globales », affirmera-t-il. L’occasion lui était alors propice de souligner l’importance du Forum de Doha pour promouvoir le dialogue et restaurer la confiance.

Apprendre à ... apprendre

Pour le secrétaire général de l’ONU, « le monde est plus connecté, mais les sociétés sont de plus en plus fragmentées. Les défis se développent, alors que beaucoup de gens se tournent vers l'intérieur. C’est le paradoxe ultime dans le monde d’aujourd’hui». Les batailles d’avenir ne manquent pas et les technologies émergentes peuvent contribuer à les gagner. Pour que le "rythme et les possibilités" de la technologie soient maximisés de manière responsable, il a exhorté à investir dans l'éducation, à offrir une nouvelle génération de soutien aux personnes qui peinent à s'adapter et à la nécessité d'une mobilisation collective, afin que la technologie soit "une force pour le bien”. "Nous avons besoin, a-t-il souligné d'une éducation, non pas pour apprendre à faire des choses, mais pour apprendre à apprendre, car beaucoup de ceux qui sont aujourd'hui dans les écoles et les universités auront des emplois qui n'existent tout simplement pas et qui ne sont même pas envisageables aujourd'hui."

Un vent d’espoir...

Le secrétaire général de l’ONU reste optimiste. Il voit en effet se un vent d'espoir dans le monde entier. Dans le contexte des accords de paix historiques conclus dans la Corne de l'Afrique au cours de l'année écoulée, d'un accord de paix au Sud-Soudan après des années de guerre et d'initiatives et actions en faveur de la paix dans la péninsule coréenne. «Un espoir s'épanouissant ailleurs : engagements pour la paix en Colombie, renforcement de la coopération en Asie centrale, progrès dans le règlement des différends entre la Grèce et l'ancienne République yougoslave de Macédoine... Les missions de maintien de la paix des Nations Unies en Afrique de l'Ouest se sont achevées avec succès après des années de travail. Et bien sûr, des centaines de millions de personnes sont sorties de l'extrême pauvreté à travers le monde au cours des trois dernières décennies. "

Taoufik Habaieb

Keynotes