News - 30.10.2018

Sommet de Lugano 2018, quel suivi ?

Sommet de Lugano 2018, quel suivi ?

« Les jeunes sont notre avenir. Merci à l’Université de Lugano d’avoir pensé à eux. » Par ces mots, l’ambassadeur de Suisse en Tunisie, M. Etienne Thévoz, a inauguré une enrichissante réception ce lundi 29 octobre, dans sa résidence à Carthage. La rencontre s’inscrit dans le prolongement de la 1ère édition du Sommet  Méditerranée - Moyen Orient (MEM) qui s’est tenu au mois d’août à Lugano, en Suisse. Cet événement avait permis à 150 jeunes change-makers du Moyen-Orient et de la Méditerranée de débattre pendant plusieurs jours des défis auxquels leur région est actuellement confrontée. Les discussions ont été engagées non seulement entre les jeunes, mais aussi avec des décideurs politiques et économiques, des universitaires et des représentants de la société civile.

L’invitée d’honneur de la première édition était la Tunisie et le recteur de l’Université de la Suisse italienne, Boas Erez, a donc été invité à Tunis pour en tirer un bilan et présenter les enjeux du sommet et lancer la prochaine édition. Le 2e sommet aura lieu de nouveau, en août 2019, grâce au travail de l’université tessinoise et le patronage des autorités fédérales suisses. « Le travail de préparation a été bien intense, mais tout a fonctionné et nous avons donc décidé de répéter l’expérience - a souligné le recteur - Nous sommes convaincu de la pertinence de l’approche suivie.» Le choix des jeunes participants s’est fait notamment à travers le travail du réseau diplomatique du pays helvétique: « On craignait quelques blocages en raison de la présence de jeunes de 30 pays et cultures différents - avoue Boas Erez -  et effectivement nous avons eu des remarques ou des petits problèmes. Cependant, la bonne volonté de tous a permis de faire marcher les choses. »

À la réception de ce lundi ont assisté aussi plusieurs éminents participants au MEM, comme le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Marouane Abassi. Le sommet de cet été fut l’occasion de mettre en lumière la Tunisie et sa jeunesse, et de rendre l’hommage à son processus de transition démocratique et de dialogue politique depuis 2011. Si l’on s’en tient aux avis recueillis pendant la soirée, l’événement a été un grand succès. « Le MEM nous a permis de connaître d’autres réalités, tel que la Palestine ou la Turquie, à travers une expérience sociale qui est allée bien au-delà des enjeux académiques » affirme Nouha Belaid, qui encourage des autres jeunes à participer dans l’avenir à ce fructueux sommet. « J’ai été touché par l’engagement et les bonnes intentions des participants - ajoute Maher Bayahi - Les gens se sont éloignés de leur familles et de leur travail juste pour être là, à réfléchir à des solutions. Ça donne de l’espoir. »

Maintenant, c’est aux jeunes de traduire dans la réalité ces bonnes propositions. Il reste évidemment à voir si les sociétés et les environnements politiques seront prêts à les aider. Si ces jeunes peuvent devenir les leaders de demain, on ne le sait pas encore, mais le sommet de Lugano a probablement réussi dans son rôle de think tank international.

Omar Cartulano