News - 28.10.2018

Les enjeux de la visite de Caïd Essebsi à Merkel ce lundi à Berlin lors du G20 Compact with Africa

Beji caid essebsi et angela merkel

Tirer meilleur profit de l’initiative Compact With Africa lancée par le G20 en 2017 sous la présidence allemande et attirer plus d’investissements en faveur du secteur privé : c’est la mission que s’assigne le président Béji Caïd Essebsi, en se rendant ce lundi 29 octobre à Berlin. A l’invitation de la Chancelière Angela Merkel, il y retrouvera les dirigeants des principales institutions financières internationales et régionales, ainsi que les chefs des dix autres pays africains associés à ce projet. Conçu en deux moments forts, le premier prendra forme d'entretiens entre les dirigeants de l'Allemagne et des pays africains associés et aura lieu à la Chancellerie. Le second, sera une conférence d’affaires, présence de chefs d'Etat et dirigeants des institutions financières, groupant investisseurs et porteurs de projets à Axica Kongress, avec grandes compagnies internationales, notamment allemandes et des représentants du secteur privé. Le programme est bien chargé.

Les onze pays associés qui ont chacun signé une adhésion individuelle au G20 Compact with Africa sont : le Benin, la Côte d’Ivoire, l’Egypte, l’Ethiopie, le Ghana, la Guinée, le Maroc, le Rwanda, le Sénégal, le Togo et la Tunisie.

Lagarde, Yong Kim, Adesina, Faki… : un casting de caution et d'appui

Le président Caïd Essebsi aura en effet l’occasion de rencontrer notamment Christine Lagarde, directrice générale du FMI, Jim Yong Kim, président de la Banque mondiale, Dr Akinwumi Adesina, président de la BAD, le président de la Commisles dirigeants d’importants fonds d’investissement et de grandes compagnies ainsi que ses pairs dans les pays associés. Aussi, le président autrichien, Alexander Van der Bellen fera le déplacement à Berlin, en prévision du Sommet G20 Digital qui se tiendra les 17 et 18 décembre prochain.

Dix-huit mois après le lancement de cette initiative les 12 et 13 juin 2017 à Berlin (en présence de Caïd Essebsi), et à un mois de la fin de sa présidence du G20 dont le prochain sommet (XIIIème) aura lieu en Argentine les 30 novembre – 1er décembre 2018, l’Allemagne s’emploie sous la férule active de sa chancelière Merkel, à faire le point sur l’avancement des projets initiés et apporter un appui substantiel à leur réalisation, mobilisant bailleurs de fonds et investisseurs privés. ‘’Le casting choisi n’est pas fortuit, souligne à Leaders depuis Berlin, une source allemande. Montrer sur une même photos les patrons du FMI, Banque Mondiale et BAD, notamment autour de Merkel et de 11 chefs d’Etat entend donner un signal fort de cet engagement individuel et collectif en faveur des pays bénéficiaires. »

Rattraper le retard et attirer plus d’IDE

La rencontre de Berlin prend ainsi une importance toute particulière dont la Tunisie doit pleinement bénéficier. Il faut dire que si notre pays est celui qui a présenté le plus de projets (25 sur 183 au total), durant la période allant de 2015 à fin juin 2018, selon le rapport de suivi, il n’a pas encore vu les investissements directs étrangers affluer à la hauteur de ses ambitions. C’est pourquoi, valoriser les réformes entreprises, promouvoir le nouveau code des investissements avec les incitations attractives mises en œuvre et concrétiser le droit de rapatrier sans retard les capitaux investis et les dividendes générés, constituent des atouts majeurs lors de cette conférence.

Leoni, un témoin de la performance du site Tunisie

Une séquence sera d’ailleurs consacrée lors de la conférence d’affaire aux témoignages d’investisseurs étrangers, chaque pays étant invité à présenter un cas spécifique. Pour la Tunisie, ça sera Leoni, le géant allemand de l’industrie et numéro 1 mondial de la fabrication de câbles et fournisseur des plus grandes marques automobiles qui a célébré il y a un an son premier siècle d’existence et son 40e anniversaire en Tunisie où il totalise 16 500 employés, avec d’autres milliers d’emplois pour les années à venir.

Aide publique et soutien au secteur privé

Sur le plan bilatéral, l’Allemagne fait preuve d’un soutien effectif et continu en faveur de la Tunisie, et la concertation entre les deux pays est renforcée. Tout récemment, le minsitre des Affaires étrangères, Khemaies Jhinaoui s'était rendu le 17 octobre courant à Berlin, rencontrer son homologue allemand Heiko Maas, ainsi que le conseiller diplomatique de la chancelière Merkel, et le président de la Commission des Affaires étrangères au Bundestag.

Aussi, l’aide publique, avec notamment 3 tranches successives 200 millions d’euros de crédits soit 600 millions d’euros au total, fournis à travers la KFW, l’appui au secteur privé ne cesse de s’accroître. De son côté, le ministre fédéral allemand, de la Coopération économique et du Développement, Dr. Gerd Müller dont le département a consacré une enveloppe totale de 1.7 milliard d’Euros injectée dans de multiples projets était en visite à Tunis, les les 10 et 11 octobre courant. Ce déplacement a été marqué par la signature de 6 accords destinés au secteur privé à travers différentes activités de formation professionnelle dans les domaines du textile habillement, l’industrie laitière, le tourisme écologique et culturel. Aussi, la déclaration d’intention «partenariat pour l’emploi » visant la création de 7450 emplois et la formation de 260 mains d’œuvres qualifiées dans le secteur automobile à l’horizon de 2020, le lancement d’un partenariat « Solidaire emploi », offrant par nombre d’entreprises allemandes d’un quota d’emplois, étaient parmi les points d’orgue de cette visite.

Taoufik Habaieb

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