News - 22.06.2018

Mohamed Hedi Zaiem: Que cherche l'UGTT ?

Que cherche l'UGTT ?

Depuis maintenant plusieurs mois, une campagne soutenue est menée pour diaboliser l'UGTT, présentée comme principal responsable de la détérioration de la situation économique, politique et sociale du pays. L'apogée a été atteinte avec la suspension de l'accord de Carthage 1 et l'avortement de celui de Carthage 2, en faisant apparaître l'Organisation comme "irresponsable". Son exigence de départ de Youssef Chahed et de son gouvernement est subtilement présentée comme une manœuvre ayant comme justification une volonté de l'empêcher d'ouvrir de supposés "dossiers" compromettants à l'égard de certains dirigeants de la centrale syndicale. A l'opposé, et alors que Nidaa ne sait plus sur quel pied danser, Ennahdha se complait à apparaitre  comme un modèle de sagesse, unique dépositaire de "l'intérêt supérieur du pays", pour la sauvegarde duquel, il est "prêt à toutes les concessions et à tous les sacrifices".

Il est vrai qu'un changement de Gouvernement, à dix huit mois d'échéances électorales majeurs que constituent les élections législatives et présidentielles de 2019, peut apparaître à juste titre comme un non-sens. Comme c'est aussi un non sens que de demander à un gouvernement en place, et qui a déjà mis en œuvre sa propre politique -qui n'est en fait pas la sienne-, de mettre en œuvre le contenu supposé du défunt accord de Carthage 2. Et à supposer qu'il puisse le traduire en mesures concrètes, qu'il ait la volonté et les moyens de le faire  -ce dont on peut sérieusement douter- les résultats mettront plusieurs années à se concrétiser.

A notre avis, l'exigence par l'UGTT d'un remaniement profond du Gouvernement, y compris le départ de YC n'est pas dicté par un rejet  de la personne, mais plutôt par le rejet de la politique qu'il incarne.

Le nouveau Programme d'Ajustement Structurel

L'économie tunisienne est aujourd'hui exsangue. Je n'ai pas besoin de dire un mot sur les causes apparentes, ni de répéter les dernières statistiques catastrophiques, parce que je ne veux pas en rajouter à nos "experts" qui les répètent en boucle. Le pays survit grâce aux bonnes performances de l'agriculture et aux perfusions, dont principalement celles procurées, directement et indirectement, par le Fonds Monétaire International (FMI), qui en retour propose sa thérapie, taillée selon toujours le même modèle depuis des décades, moyennant de petits ajustements par-ci et par-là selon les cas, et qui ne touchent en fait que le dosage et le rythme du traitement, selon la situation particulière de chaque pays. Or cette thérapie est en fait la substance essentielle de ce que le Gouvernement appelle "Grandes Réformes". Cette politique est la première grande matière de discorde entre l'UGTT et la Gouvernement. L'attitude du Syndicat peut paraître irrationnelle pour un observateur expéditif ou superficiel.
Nous connaissons "l'allergie" naturelle et universelle des syndicats et des mouvements politiques "de gauche" à ce genre de thérapies. Les ingrédients les plus spectaculaires, et les plus contestés, sont:

  • la réduction des subventions aux produits de base et à certains services essentiels; et
  • la privatisation de la plupart des entreprises publiques, dont en particulier celles qui souffrent de déficits chroniques.

Face à ces deux trains de mesures, l'UGTT veut, pour reprendre le jargon de la Centrale syndicale, faire respecter certaines "Lignes Rouges", dont je retiendrai deux importantes:

  • Les inévitables "sacrifices" ne doivent pas être supportés, comme toujours, essentiellement par les travailleurs;
  • Le secteur public ne doit pas être démantelé.

Quelle est en fait la logique de ces deux "lignes rouges"?

Quand on passe en revue les conflits historiques qui ont émaillé les relations entre pouvoir et syndicat depuis l'indépendance, on se rend compte que ces conflits ont en grande partie porté sur des conceptions différentes de sortie de crise. Historiquement, ces crises se sont toujours  manifestées par une détérioration de la situation des finances publiques et surtout de celle des paiements extérieurs. L'UGTT s'était alors dressée -à tort ou à raison, de manière rationnelle ou par réaction "instinctive"- contre le fait de faire supporter au "peuple" les conséquences de telles situations. Janvier 2011 est venu avec l'espoir d'une nouvelle donne, où les laissés pour compte -catégories sociales et régions- auraient droit à la parole et aux bénéfices que la Révolution était supposée apporter. Force est de constater que c'est le contraire qui s'est produit. Alors que le pouvoir d'achat de la quasi-totalité des tunisiens se détériore continuellement de manière dramatique, que la " classe moyenne" se rétrécit de jour en jour, ceux qui  détiennent d'une manière ou une autre un certain "pouvoir", défendent leurs positions, et en conquièrent à la faveur de l'anarchie régnante, de nouvelles. Les périodes de grandes crises ont toujours été les périodes les plus propices à l'accumulation anormale de richesse et l'émergence d'une classe de  "nouveaux riches".

La Centrale syndicale s'oppose de manière radicale -et apparemment contre toute logique- à la privatisation de certaines entreprises publiques. Ces entreprises -souvent très déficitaires- constituent de plus en plus un lourd fardeau pour les finances publiques, alors qu'elles devraient être une ressource pour lui. Ce déficit est dû à la conjonction de plusieurs facteurs, et doit être relativisé: sureffectifs, prix des produits et services en deçà du coût réel, défaut de paiement d'organismes publics et de certaines franges de consommateurs, … ne sont en fait que le reflet du fait que le pouvoir politique a toujours voulu faire jouer à ces entreprises un rôle "social" par certains aspects similaire à celui de la caisse de compensation. Une réforme du modèle économique de ces entreprises est inévitable et possible. Mais on préfère se rabattre sur le facile et le lucratif: liquider simplement ces entreprises en les privatisant. Ce choix -qui est celui de nos bailleurs de fonds- traduit l'absence d'une vision claire et faisable d'un nouveau modèle pour ces entreprises, car ce genre de modèle suppose d'abord un certain génie, denrée plutôt rare chez nos dirigeants, et ensuite l'adhésion des principaux acteurs. Cette adhésion réelle -et non de façade- est en fait l'objectif des différents "rounds de Carthage", et n'a pas pu être obtenue.

Pour prendre une image, on peut comparer une entreprise publique à un lopin de terre hérité des grands parents et délaissée, au point de se transformer en un  terrain vague dépotoir de déchets. Ce lopin constitue pour la famille une réserve pour les situations de détresse. Au lieu de s'en occuper pour le préserver et l'entretenir, on le laisse se délabrer. Et plus il se délabre, plus il apparaît comme logique et rationnel de le liquider à un prix d'autant plus bas que l'on se trouve effectivement en détresse financière. Et les loups sont là pour cueillir le fruit ainsi muri. Le Gouvernement n'en a cure. La privatisation des entreprises publiques comporte deux bénéfices de court terme: soulager le budget de l'Etat en se débarrassant du fardeau constitué par les éternelles subventions, et apporter un ballon d'oxygène constitué par le revenu provenant de la vente de ces entreprises. Le long terme est une autre chose. Un économiste de mes amis disait à juste titre: pour un gouvernement, le long terme c'est la date des prochaines élections.

De l'Accord de Libre Echange Complet et Approfondi (ALECA) avec l'Union Européenne

L'autre choix stratégique auquel l'UGTT s'oppose est le projet d'Accord de Libre Echange Complet et Approfondi (ALECA) avec l'Union Européenne.

Au moment même où le sort du gouvernement Youssef Chahed se décidait à Carthage, un nouveau round de négociations entre la Tunisie et l’Union Européenne dans le cadre de l'ALECA démarrait à la Kasbah.  "Quarante ans après la mise en place du programme de coopération entre la Tunisie et l’Europe, la situation a beaucoup changé dans le pays, encore plus depuis 2011. Cette profonde mutation, accélérée durant les sept dernières années, a fait naître un contexte nouveau et des attentes nouvelles que l’Union européenne ne semble pas avoir suffisamment pris en considération. Bruxelles continue à user des mêmes paradigmes et ordonnancer les négociations sur l’ALECA sur la même approche désuète. « Officiellement, les intentions sont nobles, relève un économiste tunisien. En fait, l’Europe veut trop tirer sur la corde en sa faveur. La vision même ne tient pas compte de la nouvelle donne, en Tunisie et au sein de l’UE. L’Europe est des plus protectionnistes ."  

Les inquiétudes les plus sérieuses portent sur l'impact très grave que le projet d'accord risque d'avoir sur le secteur agricole. Lors d'un séminaire organisé le mois dernier par le Laboratoire de Recherches PS2D de la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de Tunis, le représentant de l'Union Tunisienne de l'Agriculture et de la Pêche (UTAP) a étayé cette menace en précisant que 250 000 agriculteurs risquent d'être rayés de la carte, et que trois secteur sont menacés simplement de disparition: la céréaliculture, le secteur des viandes rouges et celui des produits laitiers.

Je suis aussi de ceux qui croient qu'aucun développement durable pour notre pays n'est possible sans une agriculture prospère et viable. Liquider des secteur vitaux, même s'ils sont moins compétitifs, au profit de productions destinées à la consommation de l'Europe, même si c'est plus lucratif, relève de la courte vue et  risque de mettre le pays sur un orbite très instable et très dangereuse. A la moindre crise, non seulement on se retrouverait avec des excédents de produits "invendables" et on se retrouverait sans ressources pour importer à l'Europe des produits destinés à couvrir nos besoins vitaux. On peut en rajouter beaucoup sur les impact très négatifs sur l'environnement, les ressources naturelles -dont en premier l'eau-, l'équilibre sociétal et la sécurité du pays. Il faut préserver l'agriculture et en faire une activité qui fasse vivre dignement ceux qui s'y attèlent, et ce en dehors de toute logique de compétitivité. L'agriculture est une assurance-vie pour un pays. Comme, il faut préserver l'environnement et refuser toute orientation qui risque de le menacer de manière irréversible,  même si les bénéfices à court terme sont réels en termes d'emplois ou de recettes en devises.

De l'Attitude des Principaux Acteurs

Le nouveau Programme d'Ajustement Structurel -habillé en programme de "grandes réformes"-, d'une part, et le projet d'accord avec l'ALECA, d'autre part, constituent aujourd'hui les deux piliers des orientations en matière de développement économique du gouvernement. On peut considérer que le premier constitue le volet court et moyen terme, et a essentiellement des objectifs de "sauvetage". Mais son contenu a inéluctablement des impacts structurants de plus long terme. Le second constitue un véritable choix de société qui va engager l'avenir du pays. Les changements qu'il suppose vont bouleverser de manière difficilement réversible la société. Youssef Chahed, en tant que chef du gouvernement, et en personne, s'est engagé de manière qui semble difficilement réversible sur l'un et l'autre. Pour ce qui est de l'accord avec l'union européenne, il l'a clairement déclaré lors des entretiens de haut niveau qu'il a eus à Bruxelles, le 24 avril dernier, et a annoncé que cet accord sera signé en 2019. On comprend dès lors, que ceux qui contestent ces choix fondamentaux, l'UGTT en tête, s'attachent avec insistance au départ de Youssef Chahed devenu le symbole et l'icône de la politique contestée.

En contraste, Ennahdha la seule autre force stable sur la scène politique (avec l'UGTT), exprime un attachement total au maintien de Youssef Chahed. Au niveau du discours, cet attachement est justifié, comme nous l'avons dit au début, en invoquant la nécessaire stabilité. Dans ce jeu, Ennahdha se complait à apparaitre  comme un modèle de sagesse, unique dépositaire de "l'intérêt supérieur du pays", pour la sauvegarde duquel, il est "prêt à toutes les concessions et à tous les sacrifices". En fait, et en filigrane, Ennahdha veut montrer aux partenaires extérieurs qu'elle est la seule organisation apte à sauvegarder leurs intérêts et à assurer la mise en œuvre de leur programme. Point.

Si la position de l'Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat est somme toute compréhensible, on comprend mal l'attitude de l'Union Tunisienne de l'Agriculture et de la Pêche, qui dénonce les graves conséquences du projet d'accord sur le secteur agricole d'un côté, et apporte son appui au maintien de Chahed, de l'autre. Altitude, en contradiction avec les intérêts de ses adhérents, qui ne peut s'expliquer que par un alignement politique de sa direction.

L'UGTT a été de toutes les batailles décisives depuis la lutte contre le colonisateur, contre les dictatures de Bourguiba et de Ben Ali,  jusqu'aux évènements  de décembre 2010 et  Janvier 2011. Lors de ces évènements, nous savons l'important rôle d'encadrement et de protection qu'a joué cette importante organisation lors des manifestations populaires dans les régions. Elle a toujours fini par être l'ultime rempart contre les dérives et les errements. Elle n'est pas un syndicat au sens restrictif du terme et ne le sera jamais. Cette dualité a été le résultat forcé d'une situation historique dominée toujours par un parti unique. Et même après la révolution, le côté politique s'est maintenu et parfois même renforcé face à la crainte de voir la scène politique dominée par une tendance monocolore propice au retour de la dictature sous d'autres formes.

Comme toute organisation de masse, elle a sa bureaucratie, ses brebis galeuses, ses corrompus et ses profiteurs, mais de là à "jeter le bébé avec l'eau du bain", il y a à redire. Devant la campagne de dénigrement dont elle est l'objet, et pour laquelle il va falloir s'attendre à ce qu'elle s'amplifie, il est important que l'Union sorte de son mutisme et mette le débat sur la place publique. On occupe le peuple par des débats secondaires qu'on s'ingénie à monter en épingle, alors que les citoyens ne sont pas du tout au courant que nous sommes entrain de négocier un accord stratégique et vital avec l'Union Européenne, par exemple. Certains ont le beau jeu qu'on les attaque sur le plan de leurs références culturelles ou religieuses, pourvu que cela fasse oublier d'aller fouiller pour quels intérêts majeurs et inavoués, ils travaillent.

De l'urgence d'un nouveau projet

Si les forces de progrès ne s'emploient pas à proposer une alternative audacieuse, mobilisatrice et réaliste,  qui ne soit pas une réédition du discours instinctif de rejet et de rupture de la "gauche traditionnelle", je vous promets que les prochaines élections seront remportées par un amalgame de populistes de tous bords. Ces derniers n'ont aucun programme, à part de dénoncer les dérives réelles des autres, la supposée "lutte contre la corruption", et la quête d'une "propreté" chimérique de la classe politique. Et pour les oreilles non initiées de l'écrasante majorité des tunisiens, ils le font de la de la manière la plus "savoureuse": l'audace verbale de l'extrême, frôlant souvent l'insulte et le lynchage. Et cela fait carton face au supposé discours rationnel du Gouvernement, et au non-discours du reste. On sera alors reparti pour un nouveau tour d'errements, qui cette fois-ci serait fatal.
Face au rejet pur et simple, j'appelle à reconnaître deux vérités.

D'abord, l'ajustement est inéluctable

L'économie tunisienne est aujourd'hui exsangue. Les tunisiens doivent comprendre que le pays s'est appauvri -et , avec lui, les tunisiens dans leur ensemble - et qu'il ne sera pas possible de maintenir le niveau de vie que nous avons connu auparavant, sans passer par une période d'ajustement, c'est-à-dire un ensemble de réformes destinées à assainir les finances publiques, rétablir les grands équilibres économiques, rationaliser l'action gouvernementale et remettre le pays au travail.

Une partie des acteurs -le Gouvernement en tête- ne voient de solution que la thérapie FMI, d'autres proposent d'aller "chercher l'argent " là où ils croient qu'il existe. A titre emblématique, la réforme du système fiscal, est nécessaire mais ne résoudra que transitoirement le problème. Elle peut être une des mesures destinées à rendre plus équitable le coût social de l'ajustement, si en même temps elle ne contribue pas à décourager l'initiative et le travail. Plus fondamentalement, le développement réel de ce que l'on appelle l' "Economie Sociale et Solidaire"  peut constituer une orientation importante. Malheureusement, cette option manque encore d'élaboration et reste à la recherche d'un concept réaliste et novateur à la fois. Il faut comprendre que pour l'écrasante majorité des tunisiens, le slogan "sauver l'économie tunisienne" n'a aucune portée. Pour ceux qui ont atteint le fond, il importe peu que le bateau coule, ils n'y ont rien à perdre. A ceux là, il va falloir inventer un discours qui les remobilise, et mettre concrètement en œuvre des mesures qui montrent que ce discours n'est plus là pour les berner en attendant que l'orage passe, et que " revienne Halima à sa vielle habitude".

L'Europe est notre premier partenaire sur tous les plans, et le restera

L'Europe est notre premier partenaire sur tous les plans, et le restera. Des centaines de milliers de Tunisiens sont maintenant européens, et leur nombre ira en grandissant. Je suis de ceux qui croient que notre avenir sera en grande partie lié à l'Europe, mais pas de n'importe quelle manière. Au moment où, en Europe même, des voix se sont élevées, et d'autres suivent contre les choix imposés à leurs sociétés par la Commission Européenne, il est légitime de nous demander si c'est à cette Commission de nous imposer notre modèle de développement.
Le malheur, c'est que de modèles, ce gouvernement n'en a aucun qui soit la base de toute discussion avec un partenaire extérieur quel qu'il soit.
Il est important de signaler que cette vision du rapport avec le monde en général et l'Europe en particulier, ne relève ni de l'isolationnisme, ni de la traditionnelle logique de rupture et de la confrontation. Le combat contre l'hégémonie des institutions européennes en Europe elle-même est paradoxalement porté à la fois par des forces politiques rétrogrades et xénophobes, et des forces de progrès. Alors que les premiers s'inscrivent en dehors de l'histoire, et font du rejet de l'autre leur fonds de commerce, les seconds se battent pour des rapports plus équitables entre les peuple, pour le respect de la diversité culturelle et des droits de l'homme. C'est avec ces forces de progrès que le nouveau monde est à construire.

En Tunisie, cette orientation se heurte certainement à une situation d'urgence insoutenable.
Quand un corps saigne, l'urgence est d'arrêter l'hémorragie. Pour le pouvoir en place, l'identification du mal profond, qui est derrière l'hémorragie et qui la rend chronique, et les mesures plus "structurelles" pour l'éradiquer peuvent attendre. Le génie d'un gouvernant est de faire en sorte que la prise en charge de l'hémorragie ne fasse pas oublier le mal profond, ou mieux qu'elle ne contribue pas à le rendre encore plus profond. La survie d'un pouvoir politique est malheureusement plus tributaire de l'arrêt de l'hémorragie que de la mise en place d'une thérapie de long terme. C'est probablement là le principal défi auquel fait face la Tunisie aujourd'hui, et on comprend ceux qui se débattent, de manière instinctive parfois,  pour que ça change. Ceux-là doivent aujourd'hui contribuer à l'arrêt de l'hémorragie et simultanément proposer et se battre pour un  projet de progrès.  

Mohamed Hedi Zaiem