News - 05.06.2018

Sadri Fegaier: la success story à l'américaine d'un fils d'immigré franco-tunisien

Sadri Fegaier, l’homme qui veut s’offrir Fnac Darty

Autodidacte, Sadri Fegaier dirige, à 39 ans, une société d’assurance valorisée à 1,7 milliard d’euros. Ambitieux, il s’est offert 11,34 % de Fnac Darty où ses méthodes font grincer des dents: c'est ainsi que le quotidien français, « Le Parisien» décrit ce fils d'immigé franco-tunisien. Dans un long article, le journal revient sur son itinéraire. Une succès story à l'américaine. Extraits :

«Fondateur de la SFAM (Société française d’assurances multirisques), il apparaît sous les projecteurs de l’actualité le 6 février dernier. Ce jour-là, il met 330 millions d’euros sur la table et s’empare de 11,34 % du capital de Fnac Darty.

«Deuxième actionnaire du célèbre groupe de distribution, l’homme s’est fait une place derrière l’Allemand Ceconomy (24 % du capital) mais devant Vivendi (11 %) et plusieurs grands noms de la finance comme Natixis, Edmond de Rothschild ou J.P. Morgan.

«Pourtant, lorsque deux mois plus tard il demande à entrer au conseil d’administration de Fnac Darty, il est débouté (...)

«Premier raté pour Sadri Fegaier ? Le jeune patron nie avoir fait pression sur les actionnaires pour décrocher des contrats et préfère se concentrer sur ses autres projets. Présent en Belgique, Espagne et Suisse, il s’attaque cette année aux marchés allemands, portugais et italiens. Pour accompagner cette croissance fulgurante – deux millions d’assurés en plus en 2017 et un bond de 2400 % de son activité en cinq ans ! – il crée mille emplois et prévoit de faire passer son volume d’affaires de 500 millions d’euros en 2017 à « un milliard en 2019-2020 ». Sans compter le nouveau produit grand public qu’il va lancer début juin».

«Son itinéraire a toutes les allures d’une success story. Il n’a que 20 ans en 1998 lorsqu’il a persuadé une banque de lui prêter 50 000 francs (9 650 €). Avec l’aide à la création d’entreprise de 7 700 €, il ouvre à Romans-sur-Isère (Drôme) sa première boutique de vente de mobiles et d’abonnements sous l’enseigne SFR. Dix ans plus tard, il en compte cinq. Qu’il revend à partir de 2005 pour se lancer dans l’assurance tous risques et l’abonnement de téléphones portables. Testée dans ses boutiques, l’idée fait un tabac. « L’arrivée en 2007 des smartphones, toujours plus chers, et la baisse des subventions des opérateurs a facilité notre croissance », sourit-il».

Qu’est-ce qui fait courir le jeune chef d’entreprise ? Sadri Fegaier ne fume pas, ne boit pas, assure n’être « ni matérialiste, ni fêtard » mais « concentré sur l’entreprise ». Sa machine à cash, comme certains ont déjà qualifié SFAM, a déjà séduit Ardian. Basé à New York, ce fonds d’investissement, l’un des plus importants du monde, est entré au capital en février sur la base d’une valorisation de SFAM de… 1,7 milliard d’euros.

Côté études, il l’admet : « Je ne faisais pas d’étincelles. » Inspiré, il a obtenu un BTS en découvrant l’univers de l’assurance. « C’est là que je me suis mis à bosser », confesse-t-il évoquant des parents « modestes et plutôt sévères mais justes » qui lui ont enseigné « les valeurs du travail ». Ses deux passions sont sa famille et ses chevaux»(...)

«Des impôts, « j’en paie beaucoup, dit-il, et c’est inacceptable de faire du fric en France sans y payer d’impôts ». Et du fric, l’élégant patron en gagne et l’assume. A trente ans, sa future femme l’initie à l’équitation. C’est la révélation et un nouveau succès, sportif celui-là. « Aujourd’hui, j’ai trente chevaux, dont un sélectionné en Coupe du monde d’équitation et quatre que je monte en concours », confie-t-il soudain pétillant. Et, côté business, quel sera son prochain coup ? Racheter Fnac Darty ? Un opérateur télécoms ? Sadri Fegaier sourit et lâche : « Je ne m’interdis rien».

«Il s’appelle Hubside et c’est le futur cheval sur lequel mise Sadri Fegaier pour diversifier la croissance de SFAM, son entreprise d’assurance. Hubside prendra le départ dans les prochains jours et veut devenir rapidement la référence de la création express de « sites Internet premium » pour particuliers et professionnels.

«Sa promesse : un site créé en moins de deux minutes à partir de modèles personnalisables, pour un abonnement gratuit ou d’au maximum 15 euros par mois, sans engagement, incluant le conseil après-vente et jusqu’à 1000 Go de stockage de données (de quoi stocker par exemple 1400 films !) sur un serveur installé en France».

«Pour amorcer ce virage, Sadri Fegaier ne part pas de rien. Il a d’abord racheté en juillet 2017 une société spécialisée dans le digital, Actualys, et constitue depuis quelques mois une équipe de designers et développeurs qui compte déjà 70 collaborateurs hébergés avenue Kléber à Paris. Il part aussi d’un constat : « 20 millions de Français voudraient avoir leur site Internet, ne serait-ce que pour mieux sécuriser leurs données Internet que sur Facebook… Et deux millions de professionnels n’en ont pas », détaille le jeune entrepreneur à succès».

Sadri Fegaier. Je parie que ni l'ambassade de Tunisie à Paris, ni nos consulats n'en ont jamais entendu parler.