Success Story - 05.05.2018

Zina Zidi : La chouchoute de Shems FM

Zina Zidi : La chouchoute de Shems FM

Elle cartonne chaque matin sur Shems FM. Le journal parlé, le concentré «Festival» à 9h30 dans la matinale de Hamza Balloumi et ses interventions ponctuées au cours de l’émission lui valent une large audience. Zina Zidi fait partie de ces nouvelles étoiles montantes de l’audiovisuel tunisien. D’origine sahélienne et née au Kef, mariée et mère d’un enfant de trois ans, la jeune journaliste de 31 ans, animatrice et intervieweuse de la matinale de Shems FM depuis trois ans, voue une passion presque sans limites à sa profession, qu’elle rêvait déjà enfant d’exercer. Ayant également fait ses preuves sur la première chaîne nationale en tant que chroniqueuse, la jeune femme s’est également essayée à la presse écrite chez Akher Khabar au début de sa carrière, avant d’opter définitivement pour la radio, seul univers qui lui est familier. Portrait.

Née en 1986 au Kef, Zina Zidi a grandi et débuté sa scolarité dans la même ville, jusqu’à l’obtention de son baccalauréat. Une enfance qu’elle dépeint comme heureuse et passée au sein d’une famille soudée mais dont la fratrie de quatre enfants présente autant de similarités de caractère que de disparités de parcours : son frère de 24 ans fait actuellement ses premiers pas en tant qu’officier à la marine nationale, sa plus jeune sœur passe son bac cette année, et sa seconde sœur de trois ans son cadet est hôtesse.

Premiers pas dans l’audiovisuel

Lorsqu’elle déménage à Tunis pour suivre une formation de journaliste à l’Ipsi, lorgnant dès son enfance une dynamique carrière dans le journalisme audiovisuel, elle fait l’expérience de l’indépendance et la découverte de la capitale, avant d’être rejointe par sa famille quelques années plus tard. « C’est à la fin de mon cursus que j’ai fait la découverte de deux grands pays du monde arabe. Je garde un merveilleux souvenir d’un voyage que j’ai effectué en 2010 à Gizeh où j’ai désiré achever ma formation dans une école de journalisme établie là-bas mais sans que mon projet ait pu finalement aboutir. C’est là que j’ai fait mes premiers micros-trottoirs en solo, en freestyle. Plus sérieux et engageant a été mon départ en Libye où je suis partie, juste avant l’obtention de mon diplôme, en tant que collaboratrice d’une boîte de production fondée par Zouhaïr Latif et collaborant avec la BBC», raconte-t-elle.

 

Ce dernier avait en effet remarqué ses brillantes prestations de reporter de terrain lorsqu’elle était en stage début 2011 à Radio Jeunes, lesquelles l’ont persuadé que le talent naissant de Zina pourrait enrichir l’équipe qu’il avait constituée pour partir avec lui en Libye. Et c’est au cours de cette expédition que Zina a fait ses premières armes : partie à Tripoli en passant par plusieurs autres villes en septembre 2011 non sans la forte désapprobation de sa mère appréhendant l’inconnu et  l’instabilité de la situation, elle y rencontre au plus fort de la crise par laquelle passait ce pays des officiels libyens, des membres de factions armées rebelles, interviewe des personnalités et des militants traqués par le régime de Kadhafi et forge la maîtrise qui est aujourd’hui la sienne de l’investigation de terrain.

« Je ne me vois plus ailleurs qu’à la radio… »

«Après trois semaines laborieuses d’enquête et de reportage, je suis rentrée en Tunisie pour intégrer l’équipe d’Express FM dont la rédactrice en chef de l’époque, Najoua Rahoui, estimait que j’avais le profil idéal pour présenter les infos», se rappelle Zina. Convaincue par la proposition, Zina Zidi accepte d’explorer cet univers nouveau où elle n’a pas tardé à se familiariser avec les studios, les enregistrements, le travail de rédaction côté desk pour être enfin rompue à la présentation des informations autant qu’à l’exercice de la chronique politique.

«Mais au bout de deux ans, l’équipe d’Express FM a commencé à changer et quant à moi, cherchant encore ma voie à un âge où il ne m’était pas encore possible de me fixer, voulant sans cesse découvrir et collaborer avec de nouvelles équipes, j’ai présenté ma démission en 2013 puis je me suis présentée à l’équipe de direction de Shems FM où on m’a tout de suite acceptée en CDD d’une année», explique-t-elle. Un choix qu’elle ne regrette pas puisqu’il dure depuis aujourd’hui presque cinq ans. C’est au sein de cette chaîne qu’elle considère avoir réellement entamé sa carrière de présentatrice, l’équipe lui ayant rapidement, en raison des preuves qu’elle avait déjà faites chez Express FM, confié la mission de présenter les informations du matin et de mener des interviews politiques à des heures de grande écoute.

Durant cette première année néanmoins, Zina a surtout occupé la tranche horaire allant de 18h à minuit, en passant par le desk et le terrain. Aujourd’hui en CDI, c’est elle qui est à l’antenne, seule, pour présenter la matinale qui commence à 6h. Déjà nostalgique d’une expérience loin d’être encore finie, son visage s’illumine de gaieté au rappel des chroniques décalées intitulées «Shems Bande» auxquelles elle contribuait et dont l’idée était de présenter sous un jour nouveau, presque ludique parfois, un fait traité habituellement d’une façon trop large et convenue par les médias.

« … mais ne ferme pas la porte à la télé ! »

En tant qu’intervieweuse, elle retient prioritairement dans sa mémoire des entrevues marquées davantage par leur contenu que par l’identité, la popularité, la qualité de la personne interviewée. Ainsi évoque-t-elle avec plus d’intérêt et de fierté l’entretien qu’elle a eu avec Mehdi Zaoui, ancien gouverneur de l’Ariana, au sujet d’attaques terroristes y ayant eu lieu que ceux, pourtant plus écoutés, qu’elle a pu avoir avec les actuels président de la République et chef du gouvernement.

«Le souvenir le plus marquant que je garde de ma carrière encore courte reste cependant celui où, pendant la manifestation du 1er mai 2014 organisée par l’Ugtt, j’ai été attaquée dans le dos et bousculée alors que j’étais enceinte, narre-t-elle sans pourtant s’émouvoir de cet incident qui a partout été jugé choquant. Le plus étonnant est que l’enquête ouverte à ce sujet n’est pas encore close !»

Accro à la radio, la jeune maman dont l’événement évoqué n’a heureusement pas compliqué la grossesse assure qu’elle ne compte toutefois fermer aucune porte à un éventuel retour à la télévision, mais à condition que cela ne perturbe pas sa carrière établie à la radio, à laquelle elle ne compte pas renoncer. «Après avoir participé à l’émission Chokranala el houdhour sur Watanya 1 pendant une saison, en 2015, je continue à recevoir des propositions, dont une récente de Watanya 2 et une autre de Carthage+. Mais elles ne m’ont pas convaincue. Pour garder une vie privée stable, il faut que les contraintes horaires que m’imposent, d’une part, mon rôle de mère de famille et, d’autre part, mon poste à Shems FM soient respectées…En revanche, il se pourrait que je sois moi-même en train de préparer quelque chose, un projet de mon cru, pour la télé, dit-elle d’un air malin. Mais pour l’instant, je ne peux en dire davantage !»

N.B