News - 17.04.2018

La grève des enseignants : les parents d'élèves protestent contre le syndicat sur la place Mohamed Ali

La grève des enseignants dans les lycées : les parents d'élèves protestent contre le syndiicat sur la place Mohamed Ali

Il était temps. Les parents d’élèves ont fini par réagir aux grèves à répétition des professeurs et aux dérives de leur fédération, en manifestant en masse mardi en compagnie de leurs enfants sur la place Mohamed Ali. Un spectacle inhabituel en ces lieux, mais qui est révélateur du ras-le-bol des Tunisiens face aux dérives de cette fédération de l'enseignement secondaire qui, à force de tirer sur la corde, a fini par s'aliéner et les parents et les élèves.

Selon le reporter de Tap qui était sur place, les parents d'élèves qu'il a interviewés ne décoléraient pas contre les enseignants et leur obstination «à se servir de leurs enfants comme otages pour contraindre le ministère à se plier à leurs exigences alors que le pays traverse une crise économique aiguë». Ils n'ont pas de mots assez forts pour dénoncer la rétention des notes par les enseignants, ainsi que la suspension des cours dans tous les collèges et les lycées »qui peuvent avoir des répercussions graves sur les résultats scolaires et le moral des élèves et des parents». Ils ne comprennent pas la colère des enseignants alors «qu'ils bénéficient de salaires confortables alors que le nombre de chômeurs n'a jamais été aussi élevé».

D'autres parents d'élèves qui ont préféré rester avec leurs enfants devant le lycée de la rue de Marseille à Tunis. Ils ont exprimé leur solidarité avec le ministère de l'Education dont ils «comprennent» les positions tout en faisant part de leurs inquiétudes face à la poursuite des grèves. Ils ont également formulé l'espoir de voir  toutes les parties s'asseoir à la même table, et essayer de trouver dans un climat apaisé, des compromis.

Invité de Mosaïqufm, le ministre de l'Education, Hatem Ben Salem a évalué le coût  des revendications du syndicat à 506 millions de dinars. Il a ajouté que « le discours sur la mère des victoires et les promesses d'une victoire prochaine est inacceptable, parce que le plus grand perdant en l'occurrence, ce sont nos enfants. Le ministère est une institution tunisienne et non israélienne pour qu'on parle de victoire».

Quant à Lassaad Yacoubi, égalà lui-même, il a annoncé dans une séquence vidéo diffusée sur les réseaux sociaux que «la suspension des cours est un grand défi  et une épopée historique  menée par les enseignants du secondaire».