Blogs - 04.06.2010

Non à la naturalisation des joueurs étrangers

C'est finalement, le Français Bertrand Marchand, 57 ans, qui sera le nouveau sélectionneur de l'équipe nationale de football. Il sera secondé par Sami Trabelsi. Je ne sais pas s'il a été choisi parce qu'il était le plus qualifié des entraîneurs pressentis, ou parce qu'il était le moins cher. Celui qui semblait tenir la corde jusqu'à hier, le Bosniaque, Vahid Khalilhodzic demandait 50000 euros, soit un peu plus de 90000 dinars, un montant exorbitant pour un entraîneur sur le retour. Ce qui est sûr, c'est que Marchand a au moins un avantage de taille sur les autres, sa bonne connaissance du football et des footballeurs tunisiens pour avoir entraîné successivement le Club Africain pendant deux saisons, en 2004 et 2005 puis l'Etoile Sportive du Sahel avec laquelle il remportera la Champion's League africaine en 2007 et accèdera aux demi finales de la Coupe du Monde des clubs, la même année. Un avantage non négligeable quand on sait que le "Onze National" va entamer dans quelques semaines les éliminatoires de la Coupe d'Afrique des Nations. L'homme a des qualités indéniables. C'est un bon formateur. Il l'a démontré à Guinguamp où il a révélé un certain Drogba. Mais on lui reproche souvent ses erreurs de managériat et une certaine frilosité dans ses choix tactiques.

Après un passage à Qatar en tant qu'entraîneur d'El Khour, Marchand revient donc en Tunisie par la grande porte. Son séjour dans notre pays l'a beaucoup marqué au point de souhaiter y retourner, c'est pourquoi, ce poste de sélectionneur, il en rêvait depuis le départ de Lemerre, au point d'avoir accepté de revoir à la baisse ses prétentions pécuniaires...et de proposer la naturalisation de 2 joueurs français, le Lensois, Yohan Démont qui est marié à une Tunisienne et le Marseillais Fabrice Abriel (?!) en guise de "cadeaux de mariage". Ces derniers viendraient renforcer la sélection nationale, à l'instar d'une petite principauté acculée à naturaliser à tour de bras moyennant espèces sonnantes et trébuchantes. La Tunisie a, aujourd'hui, moins besoin de mercenaires que de joueurs qui jouent avec leurs tripes et d'un entraîneur qui sache galvaniser ses joueurs, les aider à affiner leur technique, à discipliner leur jeu etc... Le recours aux étrangers se justifie d'autant moins qu'aujourd'hui, notre pays dispose d'un vivier de joueurs de talent, des graines de champions s'ils sont bien encadrés. Par contre, Marchand serait bien inspiré de nous parler de son programme et de nous dévoiler les ambitions qu'il nourrit pour l'équipe nationale... puis de se mettre au travail.

Hédi