News - 05.03.2018

La leçon d’espoir que nous envoie Fatma Riahi du Collège de Borj Louzir (Album Photos)

fatma riahi

Au lieu de gloser sur la détresse des jeunes lycéens en pleines friches urbaines et de se lamenter sur le manque de moyens culturels et éducatifs, Fatma Riahi, apporte une belle démonstration de la capacité d’agir. Militante irréductible de la société civile et bloggeuse de renom (Fatma Arabica), elle est doublée d’une enseignante d’éducation artistique. A l’issue de son détachement auprès de l’INLUCC, elle reprend sa mission d’enseignante et se voit affectée au Collège de Borj Louzir, à la Cité Ennassim. Le contexte dans le quartier est sordide : point d’espaces culturels, juste des salles de jeux pour videogames, une vingtaine de cafés et près de 70 points de fastfood. Le quartier se réveille le matin sur les cauchemars des films d’action et courses poursuites qui plongent la nuit dans la violence. Quelles perspectives pour des adolescents qui cherchent pourtant à s’en sortir.

Prenant son courage à deux mains, Fatma Riahi se décide à lancer avec ses élèves un projet culturel. Elle commencera par des exercices de travaux manuels pour concevoir des marionnettes, puis de lancer des spectacles de marionnettes. L’engouement des jeunes est immédiat. C’est un bon signe pour pouvoir démarrer la séquence d’après : aménager une salle de théâtre. Avec le concours de la directrice du collège et le soutien de mécènes, Seifeddine Jelassi, président de l'Assiciation Artiste malgré moi, elle s’y attelle. L’enthousiasme est épatant. Les élèves se mettent à peindre les murs et les nouvelles couleurs chatoyantes qui rompent avec la grisaille administrative maque le changement. Tout se déclenche alors. L’ambiance est fantastique.

Encouragée par l’adhésion des élèves, Fatma Riahi veut capitaliser sur cette dynamique. Qu’est-ce qui serait encore utile ? Une bibliothèque et une salle de révision. L’objectif est double, permettre aux lycéens de réviser leurs cours et de s’adonner à la lecture, mais aussi les prémunir des braquages et du harcèlement des jeunes filles. Une excellente approche. Aux mécènes de la soutenir.

L’exemple du Collège de Borj Louzir, peu coûteux, facile à réaliser, doit inspirer d’autres enseignants, partout en Tunisie.