News - 04.03.2018

Le nouveau Gouverneur Marouane El Abbassi: Ma mission à la tête de la Banque centrale de Tunisie

Marouane El Abbassi: Mission, moderniser

Il était grand temps! La désignation de Marouane El Abbassi à la tête de la Banque centrale de Tunisie (BCT) intervient à un moment crucial, tant pour le système monétaire tunisien que pour l’Institut d’émission lui-même. Si les missions de la BCT demeurent d’actualité, sa modernisation s’impose en urgence. Depuis sa création le 19 septembre 1958, cette prestigieuse institution qui force le respect a sans cesse rempli, en toute indépendance, un rôle de premier ordre dans la stabilité financière et des prix, apportant son soutien aux objectifs de développement économique. Ses pères fondateurs, Hédi Nouira, assisté par Mansour Moalla, puis les gouverneurs successifs, ont su lui donner la dimension qu’elle mérite. Citée en exemple de rigueur, elle a été le moule de générations entières et une référence à l’international.

En s’apprêtant à célébrer cette année son soixantième anniversaire, la Banque centrale de Tunisie a besoin d’un nouvel élan. Son nouveau gouverneur, le 13e depuis feu Hédi Nouira, dispose de tous les atouts pour mener à bien cette tâche. S’il est trop tôt de lui demander les axes qu’il fixe pour cette relance, il est clair que le maître mot ne peut être que la modernisation et le renforcement institutionnel comme il l’a déclaré à Leaders. Une nouvelle page s’ouvre.

Pourquoi j’ai dit oui !

Quand on demande au nouveau gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Marouane El Abbassi, pourquoi a-t-il accepté, dans ce contexte particulier, d’assumer ces fonctions, on sait d’avance que sa réponse ne sera pas classique. Certes l’amour de la patrie et le devoir de la servir l’habitent, comme de nombreux autres patriotes. Mais, il y a d’autres raisons qui ont présidé à sa décision.

«J’ai grandi, dit-il à Leaders, dans une Tunisie qui a porté sous Bourguiba un double projet. Celui de l’ascenseur social par l’éducation et le mérite et celui du développement économique et social. Aussi, ai-je vu mon père, professeur de sciences doublé d’un agriculteur, qui le matin cultivait les esprits et l’après-midi les champs agricoles dans une zone semi-aride, non loin de Tunis. Jamais je ne l’ai vu prendre un seul jour de congé. S’il était là aujourd’hui, il ne m’aurait jamais pardonné que je me dérobe de mon devoir et dire non.»

«Je dois ajouter aussi que ceux qui m’ont précédé à la tête de la BCT sont des personnes de grand renom, qui ont servi le pays avec compétence et abnégation. En prenant mes fonctions, et en  rencontrant les équipes, j’ai trouvé des compétences de haut niveau qui, malgré le manque de moyens et les difficultés, se déploient utilement.»

Interrogé sur ses priorités pour le renforcement des capacités institutionnelles, le gouverneur El Abbassi souligne, d’une part, la nécessité d’accélérer la modernisation de la BCT et, d’autre part, l’importance de la mise en place d’un système d’information et d’un dispositif de cartographie du risque.

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