News - 26.12.2017

L’ambassadeur Mohamed Mouldi Kéfi: Un poème pour contribuer à sauver le monde

L’ambassadeur Mohamed Mouldi Kéfi : Un poème pour contribuer à sauver le monde

Après la diplomatie, les conférences et le roman, voilà que l’ancien ambassadeur et ministre tunisien des Affaires étrangères (2011), Mohamed Mouldi Kéfi se met à la poésie ! « Elle est à mon avis en mesure aujourd'hui de sauver le monde du cynisme et du pessimisme dans lesquels il a sombré, nous dit-il. Du Nord Est froid des Etats-Unis où il séjourne actuellement, il partage avec les lecteurs de Leaders, avec ses meilleurs vœux, un poème traitant de l'écologie et des dangers qui guettent l'environnement.

Gaia

Une nuée d'embruns 
Essaim scintillant
Dans la brume du matin

Voltigeant et dansant 
Papillons légers 
Frêles éphémères 
Majestueux vulcains 
Ocellés et diaprés
D'un rouge carmin
S'élevant lentement
Dans les airs
Bercés, poussés 
Vers l'empyrée azuré 
Par les alizés 
Des fonds marins.
Des sylphes et des daims 
Des elfes et des cerfs
Fuient la forêt 
Des fées pas gaies
Bégaient, pagaient
A contre-courant 
Le long des rivières 
Remontant vers la mer 
Et les océans.
Un banc de poissons
Aux ailes argentées 
D'un gris cendré
Les yeux exorbités 
Ballotés par les vents
Chauds du sirocco 
Gisant sur le dos 
Fixant le firmament.
Consumée par le feu
Feue la forêt Amazone 
S'est muée 
En un immense désert 
Et notre planète bleue 
Ne peut plus respirer.
Les incarnats cratères 
Des volcans pointus 
Se sont réveillés 
La couche d'ozone 
A totalement disparu.
Y a-t-il par hasard 
Des ramoneurs quelque part
Pour purifier nos poumons ? 
L'air est malsain
Et nauséabond 
De quoi sera fait demain ? 
Voilà la question ! 
Muses violées, mutilées 
Des corbeaux affolés 
Voilent l'horizon 
Des vautours rapaces 
Des requins voraces 
Égoïstes et cupides 
Vénaux et avides 
Aveugles et sourds 
Devant ce drame
Et les dangers 
Que notre race courte
Insouciants feux-follets 
Attirés par les flammes
Qui vont tous nous brûler 
Dieu se cache la face
Et Gaia agonise 
Des blocs de glace 
Quittent la banquise 
Engrossent la Tamise
Des icebergs acides 
Inondent les continents
La Terre moribonde 
Sera l’Atlantide 
Dont parle la légende 
Et que nous léguerons 
À nos petits - enfants ...
De graciles Néréides 
Des ondines blanc opalescent
Tavelées d'éphélides 
Ondoyant dans le vent 
Des naïades basanées 
Et des nymphes sylphides 
Emportées par les eaux 
Et les nervures des flots
Sombrent lentement 
En maudissant Poséidon,
Des moraines mordorées 
Charriées par des glaciers 
Dansent nonchalamment 
Sur la face moirée de l'océan
Des fées quémandent 
Un peu d'oxygène
Dans cette Géhenne 
Qui nous asphyxie ! 
Tout ce qu'on demande 
C'est le respect de la vie 
Qu'ont-ils donc fait 
De notre coin de paradis ? 
Adieu puissants aquilons ! 
Place aux simouns brûlants.
Mouettes et goélands 
Goémons et azalées 
Ont totalement disparu 
Au fond de ce que fut 
La mer Méditerranée ...
Mohamed Mouldi Kefi