News - 11.12.2017

L'Ugtt réagit à la fronde des grévistes du secteur financier : 12 syndicalistes suspendus

grève

Il est rare que les hautes instances de l'Ugtt et même ses fédérations sectorielles désavouent une grève. C’est pourtant ce qui passe avec la grève de 5 jours à compter de ce lundi 11 décembre décidée par les agents et cadres des Finances publiques, mais considérée comme «illégale» par la centrale . Le secrétaire général de l’Ugtt ainsi que les responsables de la fédération ont dû monter au créneau pour dissuader les agents de ce secteur d’entrer en grève après l'accord conclu entre la fédération et  le ministère des Finances à propos de la création d’une instance générale de la fiscalité et de et de la comptabilité publique et son inclusion dans la loi de Finances de 2018. Fait rarissime : 12 syndicalistes viennent d'être suspendus pour prévenir d'éventuels actes d'insubordination.

Pourtant, les grévistes campent mordicus sur leurs positions, estimant que leurs revendications ne se limitent pas à ce point, mais «portent également sur l'application des accords signés depuis un certain temps prévoyant l'institution d'une loi qui nous protège dans l'exercice de notre fonction et consacre nos spécificités». Pour son premier jour, le mot d'ordre de grève semble avoir été suivi même si les agents des recettes de Tataouine ne s'y sont pas joints, alors que ceux de Monastir ont suspendu leur grève dans la journée. 

Cette grève qui sera suivie le 16 décembre par celle des professeurs et de l'enseignement de base et secondaire met la centrale dans l'embarras après l'accord conclu avec le gouvernement sur une trêve sociale. En tout cas, ce qui est sûr, c'est qu'après avoir pendant longtemps lâché la bride à sa base, la centrale syndicale a bien du mal à mettre un terme à une fronde qui risque de faire tâche d'huile.