News - 06.12.2017

Ultime Requiem de Johnny

Ultime Requiem de Johnny

Vieux nostalgiques, jeunes rockeurs, baby boomers, soixante-huitards où jeunes issus de la génération Y, on a tous eu, vu, entendu un air, une chanson  de Johnny Hallyday, une fois au moins par hazard. Icône de son vivant, Johnny Hallyday 74 ans est décédé mardi 5 décembre après avoir combattu un cancer du poumon durant près d’un an.

Il ne serait pas exagéré de parler d’un mythe fondateur, une figure qui réunit depuis les années 60 tous les français, quelque soit leur appartenance religieuse, politique ou intellectuelle. Johnny, c'est 1000 titres, 110 millions de disques vendus. 183 tournées, 27 rentrées parisiennes et plus de 28 millions de spectateurs.

Johnny Hallyday, de son vrai nom Jean-Philippe Smet est né en 1943 en Belgique, il entre en Rock N’Roll comme on entre en religion et sort en 1960 son premier  album .Mais la naissance de l’idole et d’une nouvelle culture nommée YéYé, par le sociologue Edgar Morin, aura lieu, un 22 juin 1963,place de la Nation à Paris. Un mouvement est né, un public de jeune trouve son idole et continuera à l’aduler durant 60 ans.c ‘est l’époque de Salut les Copains, du Twist, de la recherche absolue de sens face au poids de la deuxième guerre mondiale à peine finie. Une époque où la musique de Johnny libère, inspire et crée ce qu’on appelle «La culture Jeune». «L’idole des jeunes», résistera à l’âge, aux genres musicaux, à la vieillesse rampante. On ne se souviendra de lui que debout, glorieux sur une scène, guitare à la main et public en adoration. La Tunisie, l’aura furtivement connu, sur scène en 1962, avec la vague yéyé, dans un concert organisé au palais de la foire, et durant le Rallye de Tunisie en 2001 où il a concouru et arrivé 43éme.
Soixante ans de scène, de chansons de cinéma, de théatre, de rallye auto, moto…et de millions de fans en France et de par le monde.

Johnny, n’était pas seulement une figure de la culture populaire et rock française. Il existe une culture Johnny» une façon d’être» des adeptes, des imitateurs, des sosies. Le phénomène est rare et transgénérationnel.Car comme pour Tennessee, «On a tous quelque chose de Johnny».

C’est une part d’histoire française qui se fissure. Celui qui donnait «l’envie d’avoir envie» généreusement sur les scènes jusqu’à ces dernières années, et présentait cette figure de jeunesse éternelle, n’a cessé 3d ‘allumer le feu,» sacré, malgré une vie ponctuée d’excès, de faux pas, mais au Dieu de la scène tout est pardonné, sauf peut être cet ultime absence qui laisse des fans orphelins chantant inlassablement «le requiem pour un fou, un fou de vie qui s’appelait Johnny.

Amel Douja Dhaouadi