Opinions - 12.11.2017

L’innovation comme cheminement vers le bien-être physique, psychologique et social

L’innovation comme cheminement vers le bien-être physique, psychologique et social

Nous devons nous interroger sur le sens véritable de la manière dont sont conduites et régentées nos existences et nos relations aux autres. Il serait certainement très pertinent de remettre en cause la façon dont nous concevons la vie en général et la vie en société en particulier. Aujourd’hui tout se gère et il faut gérer ses émotions, sa vie affective et sentimentale, sa vie familiale, sa carrière et dans les institutions sociétales, les administrations et les entreprises, on gère les relations humaines. Autrement dit, on applique, à ce qui est d’ordre qualitatif, subjectif et intersubjectif, humain, une notion empruntée à une logique comptable, à une rationalité de type mathématique et statistique, faite pour évaluer et organiser des quantités objectivement mesurables. Il est, certes, souhaitable que les administrations, les entreprises, l’État soient bien gérés, pour qu’ils puissent satisfaire les intérêts de tous, mais, cette logique gestionnaire à ses limites, car on gère des choses, pas des hommes, pas des personnes libres. On ne peut traiter les êtres humains comme un stock de marchandises parce que chaque Homme est pour les autres Hommes, un être avec qui l’on échange et non quelque chose que l’on échange, d’où le caractère profondément immoral de l’esclavage. Si l’économie n’a rien à voir avec la morale, celle-ci lui est nécessaire pour la rendre plus humaine. Les nécessités économiques ne sont en rien une excuse à l’immoralité d’un gouvernement ou d’une loi, sauf pour les esprits étroits et de mauvaise foi. Même si le capitalisme est, en tant que système économique, amoral, il n’interdit pas aux individus qui en sont les acteurs d’agir moralement, de ne pas considérer les personnes comme des choses que l’on peut utiliser puis jeter. D’ailleurs, à ce propos Kant disait : « Agis toujours de telle sorte que tu traites l’humanité, en ta personne comme en celle d’autrui, toujours également comme une fin et jamais simplement comme un moyen ». (Kant (E.), Fondements de la métaphysique des mœurs, Deuxième section, éd° Delagrave, Paris, 1967, p. 150). Selon lui, il n’est pas immoral de traiter les autres hommes comme des moyens, du moment que la vie sociale le nécessite. En revanche, il est immoral de réduire l’autre à l’état de moyen et de le déshumaniser, ce à quoi risque de nous conduire une logique purement gestionnaire appliquée aux relations humaines. En effet, créer un contexte favorable au développement des compétences psychosociales de chacun, est un enjeu cardinal de toute politique sociétale et sociale d'innovation.
L’innovation est un état d’esprit que chacun doit porter au quotidien ! Elle doit englober l’ensemble de l’organisation car elle fait partie, avec l’agilité et la souplesse, l’intimité avec les parties prenantes, la culture ouverte et l’esprit d’entreprise, des attitudes essentielles que chaque décideur sociétal doit s’approprier. Concrètement, Innover, c’est faire preuve de créativité, encourager la circulation des idées et faire que la transversalité soit de plus en plus présente, de sorte qu’un nombre croissant de personnes, de toutes filières et de tous secteurs, participent aux processus de décision. La culture de la co-innovation participative, prend une part croissante dans l’établissement de règles normatives et implique des acteurs variés, à l’intérieur et à l’extérieur des institutions appropriées.

La participation à l'évolution du pays est l'affaire de tous et surtout pas une niche d'activité au sein de la société. La curiosité, l'envie de découvrir autre chose, d'améliorer et de créer permettent d'initier le changement. Mais encore faut-il que l'environnement sociétal le permette. Mais lorsque l'initiative permet d'apporter un plus positif et bénéfique pour tous les citoyens, pour le bon fonctionnement des institutions, il faut être à l'écoute et promouvoir les bonnes idées. Il faut avoir confiance dans le potentiel de chacun car c'est la force et la richesse de l'intelligence collective qu'il faut savoir faire fructifier. Selon les déclarations du ministre des Finances aux media, le projet de loi de Finances 2018, aurait été élaboré de façon participative en coordination avec l'UGTT et l'UTICA ainsi que plusieurs autres institutions. Or ce que l’on ne nous dit pas c’est que ces instances consultées ne sont représentatives que d’elles-mêmes et se sont depuis longtemps éloignées de leur mission de promotion et de défense des intérêts socioprofessionnels pour devenir des instruments de légitimation à la solde du pouvoir. Dans ces conditions, cela ne s’appelle pas une démarche participative mais plutôt une collusion.

L’innovation ne concerne pas seulement l’aspect technologique, ou l’initiation de réformes qui restent essentiels, bien sûr, mais insuffisants s’il n’y a pas cette dimension novatrice. De plus en plus, l’innovation porte sur le service public et la chaine de valeur qui accompagne son organisation. Innover, dans un monde qui change toujours plus vite, c’est anticiper, adapter toujours plus nos politiques à la mutation de nos sociétés et aux applications des technologies, en nous appuyant sur une connaissance fine et perspicace des besoins des populations. Cela s’illustre notamment par le développement de services humains, inaliénables, universels et égalitaires. Le numérique et le digital, permet de réinventer les phénomènes sociaux et les processus de gestion des Hommes, le fonctionnement des services administratifs, la manière dont nous communiquons, mais ils ne prennent en compte que des catégories et des quantités, mais pas la dimension humaniste que doit avoir un service dans la société du fait qu’il s’adresse à des êtres humains. Innover, c’est aussi améliorer le fonctionnement quotidien du groupe social en pensant hors du cadre et des hiérarchies, rendre des décisions plus efficaces et mieux acceptées, être constamment à la recherche de ce qui peut être fait différemment et mieux. C’est élargir ses connaissances et faire preuve de curiosité. Cela vaut pour tous les secteurs de la société et toutes les institutions de l’Etat. C’est là tout l’enjeu, car si la différenciation est un enjeu majeur pour développer notre société, il faut développer nos citoyens pour qu’ils puissent innover dans leur fonction, dans leur périmètre. Le rôle des décideurs est de promouvoir ce droit à l’innovation, dans un cadre rassurant et motivant où l’échec peut être considéré comme faisant parfois partie du jeu lorsqu’il est assorti d’un repli tactique et/ou stratégique selon le cas. La compétence joue ainsi un rôle central dans tous les domaines et toutes les instances de l’Etat. C’est de cette manière que chacun peut sortir du cadre, s’ouvrir et penser différemment, oser expérimenter et dépasser la politique routinière et la démagogie politicienne et s’ouvrir à écouter sa conscience. C’est là un des leviers essentiels pour une vraie réussite sociale. De plus en plus, les gouvernements doivent évoluer dans un environnement élargi, où des synergies nouvelles se créent, où les modes de travail se transforment, où la mobilité est facilitée. Innover concerne chacun de nous et est à la portée de chacun de nous. S’intéresser, proposer, participer dans la société, c’est déjà faire sienne une démarche d’innovation.

Le projet de loi de finance pour l’exercice 2018 va bientôt être soumis au parlement pour son adoption. Comme c’est l’habitude depuis un certain temps pour les projets de loi, il ne sera discuté que de manière formelle et superficielle par la chambre d’enregistrement, qui est censée représenter le peuple et veiller à ses intérêts, et verra le jour le 1er janvier 2018 pour commencer à presser les citoyen contribuables comme des citrons. C’est en effet là la philosophie générale de cette nouvelle loi de finance, qui conduira à réduire un peu plus les revenus des citoyens du fait de l'augmentation des taxes et impôts pratiquement au niveau de tous les services et produits. Nous verrons ainsi l’accroissement de la pression fiscale et un nouveau degré dans la politique d’austérité décrétée par un gouvernement indifférent à la progression de la paupérisation de la population. Le budget nouveau va arriver avec son cortège d’impôts nouvellement créés, les modifications à la hausse des taux de la TVA de 7 points, de nouvelles retenues à la source pour réduire davantage le salaire des agents de l’Etat. Une contribution supplémentaire de la fiscalité directe des personnes physiques va naître, la Contribution Sociale Généralisée, ainsi qu’un autre prélèvement sur ces mêmes contribuables pour financer la réduction du poids du déficit des caisses de sécurité sociale sur le budget de l'État. Ces impôts nouveaux accompagneront l'accroissement des cotisations sociales. Cette Contribution sociale généralisée n’est pas sans rappeler le compte 26 26 de l’ancien régime avec tout son lot de détournements et de malversations. Comme quoi le social a bon dos pour servir à chaque fois de prétexte pour extorquer de l’argent aux citoyens. Tous ces prélèvements sur les mêmes personnes, sont présentés par le gouvernement comme des solutions alors que ces mesures n’aboutiront qu’à accroitre les problèmes et enfoncer un peu plus le peuple dans la pauvreté et le dénuement. C’est d’autant plus certain que ces mesures ne sont pas nouvelles et qu’elles ont déjà été essayées et n’ont rien donné, sinon que les riches sont devenus plus riches et que le reste de la population s’est encore appauvrie et s’est endetté davantage. Ces mesures sont d’autant plus absurdes que la ponction fiscale va se faire, pour majeure partie sur les fonctionnaires et agents de l’Etat y compris du secteur de l’enseignement. Or ces contribuables sont rémunérés sur le budget de l’Etat et donc le budget de l’Etat va financer le budget de l’Etat. En d’autres termes, l’Etat va confisquer d’une main ce qu’il donne de l’autre. Les mesures figurant dans ce projet de loi donnent la dimension de l’incompétence et de la non-résilience de ceux qui en sont les auteurs et surtout du peu de considération qu’ils peuvent avoir pour les citoyens. Tout un ensemble de mesures surannées, dépassées et qui ont déjà échoué à d’autres époques et que des décideurs incompétents et sans imagination ont ressorti de vieux cartons et dépoussiéré. Il est tellement facile d’user de solutions toutes faites empruntées d’un ailleurs différent en tout point ou déjà utilisées dans d’autres contextes, de vieilles formules que l’on bricole à la va vite sans se préoccuper des conséquences. Ces solutions n’en sont pas car elles n’ont pas marché en leur temps et les reprendre à un autre moment n’y changera rien. On ne fait pas de bonne cuisine dans de vielles casseroles contrairement à ce qu’en dit le vieil adage. Le peuple n’est pas responsable de l’accumulation des effets de la mauvaise gestion et d’une gouvernance catastrophique du secteur public, et/ou encore moins de l'absence continuelle d'évaluation des politiques publiques du fait que les organes de contrôle ne font pas leur travail ou sont dirigés par des béni-oui-oui qui ne contrôlent rien. Croire par exemple que l’on va résoudre la situation économique du pays ou la faillite financière de l’Etat en accroissant la pression fiscale pesant sur les contribuables, est un calcul totalement erroné et dangereux pour la stabilité sociale et une preuve d’arbitraire inacceptable. Accroitre l’austérité lorsque les conditions de vie sont devenues intolérables est une grave injustice à l’égard des citoyens, relégués au rang de vaches à lait financières chargées d’éponger les conséquences de mauvais choix et de la mauvaise gestion de la Res Publica. Ces choix, s’ils sont adoptés, nous orienteraient vers une aggravation des inégalités structurelle des impôts et une fracture entre les contribuables qui ne seraient plus égaux ni devant l’impôt ni par l’impôt. Pourquoi n’a-t-on pas choisi d’imposer la fortune, alors que l’on sait que la Tunisie compte un nombre de milliardaires parmi les plus élevés d’Afrique ? Mais cette catégorie a toujours été intouchable dans notre pays, bien qu’elle ne contribue quasiment pas à résoudre les problèmes économiques, bien au contraire. Malgré le discours officiel, l'État semble ne pas vouloir fournir les efforts nécessaires pour combattre l’économie parallèle, l’évasion fiscale et la contrebande ou encore rattraper les fraudeurs à la contribution fiscale. Il se contente de céder à la facilité et de pressurer ceux qui, prisonniers du système, parce que salariés de l’Etat ou entreprises respectueuses de la législation, sont pris en otage par lui. Encore un projet de loi de finance marqué par une absence de vision d’une fiscalité plus équitable et qui permette de ne pas toucher au pouvoir d’achat du citoyen et à la compétitivité des entreprises économiques. Ce ne sont qu’un ensemble de solutions de facilité qui ne prennent pas en considération les répercussions sociales négatives que pourraient avoir ces mesures en termes de tensions, en raison de l’augmentation de l’imposition contre une baisse des rémunérations et une altération accentuée du pouvoir d’achat.

Par ailleurs, avant de faire fonctionner le compteur de la fiscalité, l’Etat devrait examiner la qualité de nos importations et l’utilité des produits que nous importons que l’on paye en devises et qui grève gravement la balance commerciale. Par exemple, as-t-on besoin d’importer certains fruits comme les kakis en provenance d’Asie, les bananes de France à un cout supérieur au cout du même produit si nous l’achetions du pays producteur directement. De même le chocolat de Turquie, les figues sèches du même pays et bien d’autres produits inutiles ou que l’on pourrait produire chez nous. Toutes ces dépenses sont un gaspillage de devises qui pourraient servir ailleurs. Il règne dans notre pays un défaut de rationalité et un gaspillage des deniers publics préjudiciable et qui dénotent une mauvaise gestion de tous les secteurs de la société. On pourrait citer nombre d’exemples comme ceux-là dans tous les domaines de la société. Tous révèlent un manque de vision stratégique, un défaut de planification rationnelle et une simple gestion du quotidien au jour le jour sur le court terme. Ces défaillances créent de graves inégalités sociales et une discrimination entre les catégories dans la population.
Ainsi l’impact de ces réformes sur l’accès au système de santé sera ressenti essentiellement par la classe moyenne et les catégories les plus vulnérables de la société, notamment les personnes en situation de précarité. Pourtant, l’accès à la santé des personnes précaires est une urgence sanitaire et une œuvre sociale. La déclaration d'Ottawa pour la promotion de la santé pour tous mentionnait que "La santé pour chaque femme et chaque homme, c'est avoir les moyens de tracer un cheminement personnel et original vers le bien-être physique, psychologique et social".

Alors que les projets de loi de finances et de financement des caisses de Sécurité sociale vont être prochainement examinés par les députés, nous nous inquiétons du sort réservé aux personnes les plus précaires. Attribuer quelques crédits supplémentaires, par exemple à l’aide médicale d’Etat, tout en déployant des moyens coûteux pour lutter contre la fraude, ne suffira pas à la mise en œuvre d’une politique ambitieuse de prévention et de réduction des inégalités sociales et territoriales de santé. La Tunisie, compte encore trop de personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté et qui sont exclues de la santé. La nouvelle stratégie nationale de santé et les projets de loi de finances et de financement de la Sécurité sociale, actuellement en débat, doivent prendre en compte cette situation et s’enrichir de propositions concrètes pour apporter des réponses fortes aux besoins des personnes en situation de précarité. Ces dernières, comme le souligne le dernier rapport de l’OMS sur la santé des plus précaires, sont en effet plus souvent exposées à des risques sanitaires du fait de leurs conditions de vie difficiles : logements insalubres, vie à la rue, exposition aux violences, emplois à risques, … etc. Celles-ci constituent ainsi un obstacle important à l’accès à la prévention et aux soins pour des personnes qui ont d’autres priorités plus fondamentales, se nourrir, se loger, travailler (souvent pour un salaire de misère), et qui alimentent la spirale de l’exclusion alors que les problèmes de santé menacent leur capacité à retrouver un logement décent ou un emploi. Malgré le déploiement de moyens importants, sanitaires, sociaux, professionnels ou associatifs, la santé des personnes précaires est de plus en plus compromise de nos jours en raison des politiques contradictoires. Ces personnes risquent de voir leur état se dégrader fortement et basculer dans l’exclusion irrémédiable, ou la criminalité.

Deux problèmes doivent être résolus conjointement pour améliorer l’accès de tous, y compris les exclus, à la couverture sociale : la complexité administrative des prestations ainsi que leur cout et l’existence de systèmes distincts. Pour améliorer cette situation, il nous semble indispensable de rendre réellement effectif l’accès au système de santé à toutes les personnes vivant en Tunisie par la création d’une assurance santé universelle et par l’attribution automatique des droits à la santé à toute personne en raison de leur qualité d’être humain.

Les dispositifs de protection sociale sont équivoques ; à la fois simples et complexes. Simples pour les personnes socialement favorisées, qui ont une situation administrative en règle, un emploi et des revenus supérieurs aux « minima sociaux », complexes pour peu que la situation des personnes sorte de ce cadre formaté et qu’elles connaissent la précarité (situation administrative particulière, absence de titres de séjour, mauvaise maîtrise de la langue, chômage, diminution brutale des revenus, etc.) ou l’exclusion. L’accès aux droits de santé doit, pour être réellement effectif, rompre avec les règles spécifiques et ouvrir directement l’accès à tous les droits de santé pour tous, c’est-à-dire à la protection sociale universelle et à une assurance complémentaire appropriée si nécessaire. L’accès à cette sécurité sociale universelle serait proposé à tous sans discrimination liée à un quelconque statut social. De plus, pour éviter la coexistence d’une pluralité de systèmes distincts, il apparaît primordial pour une meilleure gouvernance, d’intégrer tous les dispositifs dans un régime général de Sécurité sociale et d’unifier les caisses en une caisse unique.

Toutes les personnes résidant en Tunisie, doivent pouvoir demander accès à des soins illimités. Les personnes en situation de précarité, exposées à des risques de santé en raison de leurs conditions de vie, ne sont pas rattachées à un régime de sécurité sociale, alors qu’elles ont des besoins de soins similaires à ceux de toutes personnes en général, même si elles ne sont pas intégrées au droit commun. Cela implique l’application de règles plus simples et différentes, et donc une gestion plus cohérente de l’accès à la santé et aux droits qui se trouvent à la clé. La fusion des dispositifs spécifiques dans un régime général de Sécurité sociale permettrait ainsi un accès aux droits et à un parcours de soins simplifié, permettant une prise en charge précoce, évitant un coût plus important pour la société, ainsi que la stigmatisation des plus précaires et des étrangers en séjour durable. Les économies de gestion générées compenseraient largement l’intégration du régime général, puisque ce dispositif ne représente qu’une fraction minime du montant du cout des prestations de couverture santé dans le système actuel. L’attribution automatique des droits d’accès à la protection universelle, sur le simple constat d’un séjour durable, permettrait un accès aux services de soins et de prévention facilité, meilleurs garants pour une prise en charge sanitaire efficiente et certainement moins coûteuse sur le long terme. Et d’ailleurs, l’accès à la santé relève des droits inaliénables qui protègent la dignité de tout être humain. Aussi nous faut-il dépasser des blocages idéologiques et politiques et des calculs d’épiciers, pour redonner, sans générer de dépenses nouvelles, tout son sens à une médecine et une protection sociale, qui doit d’abord protéger l’humain. La création d’une protection sociale universelle et la simplification de l’accès aux droits élémentaires doivent constituer un élément important et une priorité de la prochaine stratégie nationale de santé et des objectifs visés par les lois de finances et de financement du système de la Sécurité sociale.

L'innovation est cette approche sociétale de l'évolution de l'humanité. Il est toujours bon de remettre en question à un moment donné des choses acceptées comme telles selon une démarche d’évolution et de révolution continue. L'innovation est un gisement important de productivité, dans un monde concurrentiel et en pleine évolution. La société doit adapter en continu ses institutions et services mais aussi ses processus et son système de gestion. L'un des moteurs de cette adaptation c'est l'innovation et l'amélioration continue, la qualité et le style de management et un personnel compétent, engagé et motivé.

Monji  Ben Raies
Universitaire,
Enseignant et chercheur en droit public et sciences politiques,
Université de Tunis El Manar

Faculté de droit et des sciences politiques de Tunis.