News - 11.10.2017

Une idée géniale de Hamma : le Swak et le Harkous pour réduire le déficit de la balance commerciale

Hamma hammami : l’homme qui achève la gauche tunisienne

Que reste t-il des idéaux de la gauche en Tunisie ? Comment est-on passé d’un espoir de force démocratique militante, longtemps persécutée à une masse informe en automutilation permanente ? Hamma hammami pourrait répondre à ces questions, entre deux apparitions médiatiques rehaussées de propositions économiques « judicieuses » pour sauver le pays de la faillite. Dernier coup d’éclat du porte-parole du F.P face aux chiffres alarmants du déficit commercial : bannir l’importation des produits cosmétiques. Connaissant l'engouement de la gent féminine pour ces produits, il faut trouver un succédané. Hamma y a pensé : il prône le digne retour du Swak ou encore le Harkous qui nous permettront d'économiser 450 millions de dinars. Si l'on y ajoute les 150 millions de dinars dépensés en mayonnaise et en ketchup dont il réclame également l'arrêt des importations, Youssef Chahed pourra boucler son budget. On reste confondu par l'incompétence des experts de la Kasbah et du ministère des Finances : comment une telle solution frappée au coin du bon sens leur a-t-elle échappé ?

Juqu'où ira notre Hamma national dans son entreprise de décrédibilisation de ce qui reste de la gauche en Tunisie ? Comment peut-on encore se permettre en 2017 ces raccourcis simplistes et démagogues jouant sur des symboles identitaires ? Il est temps de remettre à jour ce genre de discours, de prendre une distance avec le populisme et les démagogie. Il est urgent d’arrêter avec ce rejet pavlovien des réalités. Critiquer le néolibéralisme sauvage du gouvernement, l’accusant d’allégeance au FMI au détriment du peuple tunisien n’est pas une vision politique ou économique de la supposée principale force d’opposition. Ceci ne fait que fragiliser le débat démocratique. Le front populaire et la Gauche devraient recouvrer en urgence leur place de force de proposition, avec une vision claire et une ouverture au dialogue. Faut il rappeler à Hamma Hammami l’impact des sit in sauvages et des mois d’arrêt de production énergétique et industrielle sur le déficit de la balance commerciale ?faut-il lui rappeler que 80 entreprises étrangères quittent la Tunisie chaque année emportant autant d’emplois et d’espoir de développement ? Faut-il lui rappeler que l’investissement étranger fond à raison de 25% par an depuis 2011, que  la position de « quémandeur » auprès du FMI n’est pas un choix, mais la solution ultime pour espérer garder la tête hors de l’eau ?

Le discours doit être à la hauteur du moment politique, grave et critique. Il est temps de changer de lexique même si le couffin de khalti Mbarka, son swak et sa henné restent des images attendrissantes. Il est temps d'en finir avec l'adolescence politique !