News - 08.10.2017

Le décès de Slim Chaker : Attention, la Santé tue aussi ! (Album Photos)

Chaker

Slim Chaker n’en était pas à son premier à son poste ministériel ayant déjà présidé aux destinées de deux départements, ceux de la Jeunesse et des Sports des Finances. Il avait eu alors affaire à des  problèmes quasi insolubles, mais grâce à son entregent et l’expérience qu’il avait acquises dans tous les postes qu'il avait occupés, il avait fini toujours par y venir à bout. Quand Youssef Chahed lui proposa le portefeuille de la Santé, il avait très vite donné son accord bien qu'il ait été conscient des difficultés qui l'attendaient, ayant eu l’occasion de prendre en charge le dossier développement national et international au sein d’un grand groupe de santé . Lorsqu'il a pris ses fonctions, le secteur de la santé était au plus mal : une infrastructure en très mauvais état, des dossiers en souffrance, les dérives générées par les abus liés à l'exercice de l'APC, le problème de la sécurité, la toute-puissance des syndicats, la question des déserts médicaux et surtout un  budget bien en deçà des besoins et des attentes.

En bonne logique cela ne pouvait que rebuter le nouveau ministre. C'était mal connaître Slim Chaker. Aussitôt installé, il prit tous ces problèmes à-bras-le-corps. Dès les premiers jours, Il sera confronté à deux affaires. La première, concernant l'échec d'une greffe rénale. Dévoilée par une chaîne de télévision, elle fera grand bruit et remettra sur le tapis le débat sur l'erreur médicale. La directrice générale de l'hôpital Charles Nicolle où a eu lieu l'opération est limogée, une décision que beaucoup considèreront comme précipitée, ce qui conduira le ministre à rectifier le tir en lui accordant...une promotion. La seconde, c'est l'agression du CHU Sahloul à Sousse. Dès qu'il en a pris connaissance, le ministre s'y était rendu. l'ampleur du désastre (des équipements médicaux et des ordinateurs mis hors d'usage, des médecins ainsi que des agents de sécurité blessés), le fera sortir de ses gonds.

Devant les journalistes, il ne mâchera pas ses mots :« Il n'y aura pas de nouvelles acquisitions d'équipements, ni de recrutements parce que l'Etat n'a plus d'argent, c'est aux citoyens qu'incombe en premier lieu, la protection des hôpitaux et leurs personnels». Des propos unanimement appréciés par l'opinion publique pour leur franchise. Ils sont en même temps révélateurs du style du nouveau ministre :  le parler-franc. Il n'est plus question de tolérer de telles pratiques, ni de faire preuve de laxisme envers les auteurs de ces actes, d'autant plus qu'ils se sont généralisés ces derniers temps. On avait compris également de la réaction du ministre, sa volonté de s'impliquer davantage en multipliant les visites impromptues dans les hôpitaux et en s'impliquant directement dans les actions menées par la société civile.

Sa participation à un marathon organisé de dimanche à Nabeul par une association de lutte contre le cancer en sera l'illustration. Malheureusement, elle lui sera fatale. Issu d'une famille de patriotes, il manquera cruellement à sa famille, à ses amis à son parti et au pays.

Lire  l'interview de Slim Chaker à Leaders quelques jours après sa nomination

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