News - 04.10.2017

'’Bons baisers de Casablanca’’ : Ce que les Tunisiens peuvent savoir de ce qui se passe aujourd’hui au Maroc

'’Bons baisers de Casablanca’’ : Ce que les Tunisiens peuvent savoir de ce qui se passe aujourd’hui au Maroc

Casablanca – De l’envoyé spécial de Leaders, Taoufik Habaieb. La lecture de la presse marocaine est fort instructive pour avoir une idée instantanée de ce qui se passe au jour le jour dans le royaume chérifien. Le gouvernement a-t-il bien géré les projets décidés pour le Rif et répondu aux revendications d’al Houceima ? Quels grands choix de société ont-il été adoptés par le congrès du Parti de l’Istiqal ? Comment s’intensifie la conquête des marchés africains ? Quels grands projets pour faire de Dakhla un grand hub régional pour le trafic aérien entre l’Afrique et l’Europe, et une grande zone de développement économique ? Comment se poursuit la lutte contre le trafic de drogue ? Et quelle est la situation dans les prisons. Ressemblances, dissemblances avec la Tunisie… Revue de presse.

El Houceima : 10 jours pour la Compte des Comptes

Ferme ! Des ministres sont déférés devant la Cour des Comptes qui aura à juger les retards pris dans la gestion du projet al Houceima, phare de la méditerranée, et suscité l’ire au Rif. Le Roi Mohamed VI n'a pas hésité. Prenant connaissance des rapports soumis par les ministres concernés, dans le gouvernement actuel de Saadeddine Othmani, mais aussi celui de son prédécesseur, Abdelilah Benkirane, et des résultats des inspections et audits menés par les ministères de l’Intérieur et des Finances, le souverain marocain a tout transmis à la Cour des Comptes, présidée par Driss Jettou. Et de fixer un délai de 10 jours au maximum, pour lui remettre son rapport avant ce 13 octobre au plus tard. Si aucun soupçon de malversation n’est évoqué, il s’agit de vérifier la gestion budgétaire, sa célérité et son efficience. De nombreux membres des gouvernements Benkirane et Othmani seront ainsi auditionnés par les magistrats de la Cour des comptes et invités à justifier leur gestion.

Le Parti de l’Istiqlal à la recherche d’un nouveau positionnement

S’il n’a pu élire sa nouvelle direction, renvoyant ce scrutin interne au weekend prochain, le parti de l’Istiqlal, premier parti politique du Maroc, fondé en 1934 par Allal El Fassi, a adopté une motion finale significative. « La problématique essentielle au Maroc, y lit-on, est politique, aucun développement économique n'est possible sans démocratie. Les évènements du Rif sont l’expression collective contre la marginalisation, l’appauvrissement et le mépris. C’est un soulèvement spontané contre l’asservissement. Les nouvelles manifestations publiques de non-respect du jeune, de couples du même genre et d’habits particuliers doivent être traités selon les convictions des marocains musulmans, en y apportant l’ijtihad, dans certains cas. Il est impératif de réhabilité l’école publique et de réviser le contenu des programmes éducatifs… »

Cap sur l’Afrique

  • Le Mali est prêt à donner des milliers d’hectares de terres aux investisseurs marocains, annonce Konimba Sidibé, ministre malien de la Promotion de l’investissement et du secteur privé. Bamako accueillera les 7 et 8 décembre prochain un forum « Invest in Mali ».
  • Maroc Export organise une mission B2B au Ghana, Sud-Soudan et Ethiopie, du 22 au 28 octobre.
  • L’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT) se dote d’une direction chargée du développement de son offre en Afrique et à l’international. L’Office accompagne la Fondation Mohamed VI pour le développement durable qui réalise actuellement huit centres de formation dont quatre en cours de construction au Mali, en Cote d’Ivoire, en Guinée Conakry et au Gabon.
  • Les appels d’offres pour des contrats significatifs dans nombre de pays subsahariens sont publiés chaque jour dans la presse économique.
  • Au fur et à mesure, les ambassadeurs du Maroc en Afrique sont invités par les médias pour indiquer l’état d’avancement des accords conclus et des projets lancés.

Dakhla, la nouvelle zone qui va boomer

Déjà premier port de pêche avec 1 million de tonnes en 2016, Dakhla, région stratégique du Sud du Maroc est appelée à connaître des investissements massifs. « L’eldorado économique se confirme », titre notre confrère L’Economiste. Nouvelle voie express, station de dessalement, l’aéroport sera érigé en hub entre l’Afrique et l’Europe, et lancement d’un appel d’offres pour l’octroi des autorisations d’exploitation, pendant 22 ans de lots agricoles, petits et grands, d’une future zone agricole de 5000 hectares. Des contrats de culture permettront une exportation immédiate des récoltes par avion vers les marchés européens.

Prisons et prisonniers, une problématique générale

Surencombrement de la population carcérale, sous-effectifs en gardiens et éducateurs, difficultés de réhabilitation des prisonniers et comportement agressif de certains détenus particulièrement dangereux : le Maroc aussi n’y échappe pas. Les dernières statistiques publiées par la Délégation générale à l’Administration pénitentiaire et à la Réinsertion (DGAPR), et relayées par notre confrère L’Observateur indiquent que le nombre total des détenus s’est élevé à fin 2016, à 78716 détenus, dont 1889 femmes, et 4998 mineurs. Sur le total des effectifs, 31840 sont des prévenus qui attendent d’être jugés. Le nombre de détenus impliqués dans des affaires de terrorisme est de 1051 détenus. Quant au personnel pénitenciaire, il est au nombre de 8739 agents (dont 1209 femmes) soit une moyenne générale de 1 agent pour 11 détenus.

Le Maroc compte 66 prisons locales, 6 agricoles, 4 centres de réforme et d’éducation et 2 prisons centrales. Le problème du couffin des prisonniers se pose avec acuité en raison des risques d’hygiène mais aussi de trafic de drogues : pas moins de 1.834.420 paniers ont été remis aux détenus durant l’année 2016. Une expérience d’externalisation des repas servis aux détenus est actuellement menée dans 30 prisons.

Une autre expérience intéressante à évaluer concerne la réconciliation et la réinsertion au profit de détenus extrémistes impliqués dans des affaires liées au terrorisme. Un projet intitulé «Mussalaha» a été engagé à la prison d’El Arjat, avec la participation de différents experts (religieux, juristes, psychologues, sociologues, économistes) pour établir un dialogue serein, promouvoir un discours de tolérance et lutter contre la radicalisation religieuse.

Ainsi va le Maroc, pris sur le vif à travers la presse locale...

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