News - 29.08.2017

"Les femmes de mon pays sont des femmes et plus"

"Les femmes de mon pays sont des femmes et plus"

"Nisaa biladi nisaa wa nosf" (Sghaier Ouled Ahmed, poète tunisien)
 
En choisissant de lancer le débat sur l'égalité de l'héritage entre les hommes et les femmes, et en accordant à la Tunisienne la liberté de choisir un époux de religion différente dans un pays où les musulmans sont majoritaires,  Beji Caid Sebsi, le Président de la République a su, lui aussi, à l’instar du leader Bourguiba, prendre rendez-vous avec l’histoire et confirmer le statut avant-gardiste de la Tunisie.
Dans son discours à l'occasion de la fête de la Femme, Beji Caid Sebsi a bousculé tous ceux qui ont un intérêt malsain à préserver ce " déséquilibre social et familial" entre les hommes et les femmes au nom d'une Charia qui n'a plus aucune raison d'être appliquée de façon intégrale dans un 21ème  siècle où la femme est désormais un pilier incontournable au sein de la famille et de la société.

Pour ceux qui n'ont pas encore compris, la Tunisienne a beaucoup lutté pour conquérir ses droits et se faire une place de choix dans son pays. Elles ont participé en masse pour faire évoluer les mentalités après l'Indépendance. Grâce au Président Bourguiba, elles ont réussi à s'imposer comme citoyennes à part entière en s'acquittant magistralement de leurs devoirs et de leurs obligations. Le Code du statut personnel (CSP) promulgué juste après l'Indépendance a gravé leurs droits  dans le cénacle des lois. Le parti islamiste tunisien a essayé en vain d'en détruire les arcanes.

Il est notoire que les lois successorales ne s'adaptent plus dans un monde où un grand nombre de femmes refusent d'être considérées comme un objet qu'on utilise quand on peut et que l'on jette quand on veut. Aussi, la Constitution Tunisienne a-t-elle mis fin à ces injustices et ces croyances archaïques en inscrivant en lettres pérennes  la citoyenneté pleine et entière de toutes et de tous confirmant ainsi l'égalité entre les sexes. Depuis l'indépendance Bourguiba n'a eu de cesse de rendre justice à la Femme tunisienne au grand dam des obscurantistes et des démolisseurs de vies et de destins. S'il l’avait pu, il l'aurait fait pour toutes les femmes arabes.

Concernant la levée de boucliers orchestrée par des Cheikhs évoluant dans des pays où la femme n'a pas droit de cité, la Tunisie souveraine n’ en fait aucun cas. Les prêcheurs et autres prédicateurs de la mort et de la torture à la solde de ce Wajdi Ghounim, ont cru un temps qu'en Tunisie ils étaient enfin en terrain conquis grâce à la complicité des islamistes d’Ennahdha, mal leur en a pris. Souvenons nous du baiser que Mourou (vice président du parti Ennahdha) a posé avec adoration sur le front de ce prédicateur indigne, qui ose menacer aujourd'hui la Tunisie sans aucune réaction de ce parti qui veut nous faire croire qu'il croit aux principes républicain.

 Ces « tartuffe » ont vu leur rêve conquérant faire «pshitt». Ne pouvant plus se hasarder à remettre les pieds sur le sol de la Tunisie moderne, ils se cantonnent à la recherche d’événements pouvant faire le buzz d’une part, et nuire à la souveraineté de la Tunisie d’autre part.

Il est vrai que l'image que diffuse la Femme tunisienne sème la panique et le désarroi dans ces sociétés archaïques hors du temps où la femme n'existe pas en tant qu'être humain mais en tant que "sous être" à la disposition de ce que font d'elles certains religieux au nom d'un islam qu'ils interprètent comme bon leur semble.

N'en déplaise à tous ces "belliqueux" qui continuent à se complaire dans leur aveuglement et leur haine des femmes, la Femme tunisienne, elle, a bousculé tout ce « beau » monde en refusant d'être écrasée par ces préceptes archaïques et inhumains  que prêchent des êtres malfaisants et dangereux.

Quant à ceux qui se sont octroyé le droit de nous donner des leçons, la Tunisie continuera à défendre, contre vents et marées, comme l'a fait le grand Bourguiba, le droit à l'égalité entre Tunisiens et Tunisiennes et la garantie des libertés.

Nous n'aimons pas jouer les enclumes mais nous savons, nous aussi, manier le marteau.

Latifa Moussa