News - 18.08.2017

Mohamed Naceur Ammar (Président d’ESPRIT), répond au Conseil de l’Ordre des ingénieurs de Tunisie

Mohamed Naceur Ammar (Président d’ESPRIT), répond au Conseil de l’Ordre des ingénieurs de Tunisie

Sa lecture de la décision du conseil de l’Ordre des ingénieurs de Tunisie de limiter l’inscription qu’aux diplômés de certaines écoles, est intéressante à recueillir, à plus d’un titre. D’abord, le professeur Mohamed Naceur Ammar est président de l’École supérieure privée d'ingénierie et de technologies (ESPRIT). De formation, il est Ingénieur diplômé de l’Ecole Polytechnique et de l’Ecole des Mines Paris-Tech. Naceur Ammar est également Docteur de l’Ecole des Mines Paris-Tech. Interview.

Le Conseil de l’Ordre des Ingénieurs vient de publier une liste d’écoles d’ingénieur privées dont il reconnaît le diplôme. Esprit n’en fait pas partie. Pourquoi?

Le COI nous a invités à nous inscrire dans un processus parallèle de reconnaissance de nos diplômes par ses soins. En tant qu’entreprise citoyenne respectueuse des lois de notre pays, nous n’avons pas donné suite à cette sollicitation. 
D’abord car cette prérogative est du ressort exclusif du Ministère de l’Enseignement supérieur, dont nous respectons scrupuleusement les exigences – et bien davantage – du cahier des charges. Et qui en conséquence habilite nos diplômes depuis 2003. 
Ensuite parce qu’Esprit est depuis 2014 la seule école d’ingénieurs tunisienne - publique ou privée – dont les diplômes sont accrédités par la Commission française des Titres d’Ingénieur (CTI) conformément au standard européen EUR-ACE (European Accreditation of Engineering Programmes). 
Enfin parce que le COI est tenu, selon la loi, d’inscrire tout ingénieur porteur d’un diplôme reconnu par l’Etat, et plus encore lorsqu’il s’agit d’un diplôme internationalement accrédité.
Esprit est, au même titre que les Grandes écoles d’ingénieurs en France, accréditée par la CTI en plus d’être membre de la Conférence des Grandes Ecoles. Nous ne voyons par conséquent au nom de quoi le COI fera une discrimination entre nos diplômes et les diplômes délivrés par des écoles étrangères.

Cette situation ne lèse-t-elle pas Esprit et ses diplômés? 

Bien entendu car, comme toute généralisation injuste, elle lèse en premier lieu ceux qui sont «dans les clous», c’est à dire ceux qui respectent la loi. Esprit en fait partie, en allant même au-delà des exigences de celle-ci en se conformant aux standards de l’accréditation européenne. Le COI, dont la mission est de protéger le métier d’ingénieur, devrait s’en réjouir au lieu de nous nuire. Comme nous nous réjouissons que d’autres écoles publiques – l’ENIT et Sup’Com - nous aient rejoint cette année dans notre souci de conformité aux standards internationaux via l’accréditation.

Qu’entendez-vous faire pour les protéger ?

Nous avons rendu publique notre position en appelant le COI à réviser cette attitude qui porte gravement préjudice à notre réputation et aux intérêts de nos diplômés. Nous espérons une issue amiable à ce différend qui n’a pas lieu d’être, dans la mesure où le COI dit partager notre souci de qualité et de conformité de nos diplômes d’ingénieur aux standards internationaux. Dans l’hypothèse contraire, notre devoir serait de protéger notre réputation et les intérêts de nos étudiants par tous les moyens que nous offre la loi."