News - 13.08.2017

L'égalité successorale entre hommes et femmes : le nouveau défi de Béji Caïd Essebsi

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Instaurer l'égalité successorale entre hommes et femmes: c'est le nouveau défi de Béji Caïd Essebsi. Réussira-t-il là où Bourguiba a échoué dans les années 70 ? Il faut le souhaiter. Car se serait mettre un terme à une discrimination devenue insupportable. Pour y parvenir, le chef de l’Etat va recourir à la méthode gradualiste chère à Bourguiba comme il l'a annoncé ce dimanche 13 Août à l'occasion de la fête de la femme: « Le Code du statut personnel sera amendé d’une manière progressive jusqu’à atteindre une égalité effective et totale entre les citoyens et les citoyennes ».

Persuadé que « l’esprit juridique et réformateur tunisien saura trouver les formules en adéquation avec les préceptes religieux et l’esprit de la constitution de 2014, il a formulé l'espoir que les amendements projetés représenteront « un jalon décisif » sur la voie d’une égalité totale ». « Il est nécessaire aujourd’hui de faire évoluer le CSP dans les domaines où subsistent des inégalités conformément à l'article 21 de la constitution » a-t-il observé.

A cet égard, il s’est prononcé pour l’abrogation de la circulaire 73 qui  interdit à une femme tunisienne d’épouser un non musulman alors que l’homme peut épouser une non musulmane. Il a évoqué à cet égard, l'article 6 de la Constitution qui garantit la liberté de croyance, de conscience et d'exercice des cultes  à charge pour l'Etat de s'en porter garant. Pour remédier à ces formes d'inégalité. Le président de la République a fait remarquer que de plus en plus de familles tunisiennes adoptent l'égalité dans l'héritage en optant pour la donation du vivant des parents. "Il faut encourager cette orientation, a-t-il recommandé.

Il a en outre annoncé la création d'une commission des libertés individuelles et de l'égalité au sein de la présidence de la République. Présidée par Bochra Bel Haj Hamida, elle sera chargée d'élaborer un rapport sur les réformes y afférentes.

Le chef de l'Etat a regretté la persistance des inégalités entre les deux sexes et même entre la femme citadine et la femme rurale et réitéré sa volonté de combattre toutes les formes de discrimination qui sont d'autant plus injustifiées que la femme tunisienne représente la moitié de la population (50,02 %), que 60% des diplômés du supérieur sont des femmes, 60.52% de femmes dans le secteur de la médecine, 75.93% dans la médecine dentaire et la pharmacie, 50% dans l'ingénierie, 65% dans le génie agricole et le textile.

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