News - 08.07.2017

Imed Hammami: Premières satisfactions, mais il reste beaucoup à faire

Premières satisfactions,  mais il reste beaucoup à faire

Lorsqu’on demande à Imed Hammami de quoi peut-il être le plus fier de ses premiers neuf mois à la tête du ministère de la Formation professionnelle et de l’Emploi, il répond sans hésitation: «Le contrat Al Karama!» «Le concept, explique-t-il, découle de la philosophie de la dignité et de l’efficacité: c’est un contrat de travail en bonne et due forme, non pas un stage, il profite aux employés (400 D par mois) et aux employeurs (200 D) et réalisera avec 25 000 contrats signés pas moins de 2 points de croissance.» Le ministre sait bien que face à plus de 650 000 chômeurs dont 240 000 diplômés, c’est une goutte dans un océan, mais il s’agit, selon lui, d’une amorce non négligeable qui s’additionne à tant d’autres actions convergentes.

Même s’il ne le dit pas à haute voix, Hammami a un autre motif de satisfaction: celui de remobiliser toutes les équipes en place sans amener avec lui un seul collaborateur venu de l’extérieur. Pour un ministre d’Ennahdha, ce doit être une exception. Loin de procéder à la moindre nomination partisane, il a réussi à composer avec la même équipe.

Rattraper le temps perdu

Au chapitre des frustrations, et outre l’épineuse problématique de l’emploi, Imed Hammami déplore l’inadéquation du cadre juridique actuel avec toutes les opportunités qui s’offrent pour l’exportation en faveur de pays subsahariens de la précieuse expérience tunisienne en matière de formation professionnelle et d’organisation de l’emploi. «Plus d’une douzaine de pays nous sollicitent dans ce domaine, mais le ministère et ses organismes sous tutelle se trouvent liés par des textes rigides, inappropriés. C’est pourquoi ne devons repenser le système actuel et il en va de même pour la coopération technique.»

Le ministre estime également qu’il est urgent d’entreprendre une refonte profonde du dispositif de la formation professionnelle. Ingénieur de formation, il est bien indiqué pour y procéder. «Ce doit être une filière de choix, de fierté et de réussite, insiste-t-il, qui ouvre droit à une brillante carrière. Nous devons créer un bac professionnel, revisiter toutes les filières et tous les modules, moderniser et donner un nouveau branding, label d’excellence.».

Taoufik Habaieb