News - 03.06.2017

Leila El Houssi: L’historienne de la Tunisie en Italie

Leila El Houssi: L’historienne de la Tunisie en Italie

Son nom de famille, c’est celui de son père, Majid El Houssi, éminent écrivain, poète et universitaire tunisien, établi en Italie depuis 1962. Son prénom, Leila, y ajoute une autre réussite, celle d’une éminente historienne tuniso-italienne. Leila El Houssi fait partie de ces nouvelles icônes universitaires. Professeur à l’Université de Padoue, elle enseigne l’histoire des pays islamiques et s’intéresse de près à tout ce qui se passe dans la Méditerranée.

Leila El Houssi, spécialiste en sciences politiques, est titulaire d’un mastère spécialisé en études interculturelles obtenu à l’Université de Padoue, suivi d’un doctorat en histoire, institutions et relations internationales des pays extra-européens, soutenu à l’Université de Pise. «Mon intérêt, confie-t-elle à Leaders, se concentre sur l’histoire, la culture et les questions de genre dans la Méditerranée, dans la période contemporaine, et en particulier dans le Maghreb. Je m’intéresse également de près à l’histoire des migrations en Méditerranée et développée, sur ce sujet, une recherche approfondie sur le rôle des antifascistes italiens en Tunisie entre les deux guerres».

Outre ses nombreuses publications dans les revues spécialisées, Leila El Houssi est également l’auteur de six ouvrages. Dès 2012, elle avait publié un premier livre intitulé: Construire la liberté: la Tunisie de la modernité à la tradition. En 2013, elle traitera de la révolution démocratique: La Tunisie de l’indépendance à la transition. Son ouvrage, intitulé L’urlo contro il regime. Gli antifascisti italiani in Tunisia tra le due guerre, publié en 2014, connaîtra particulièrement un franc succès. C’est ainsi qu’il a remporté le Prix Giacomo Matteotti de la présidence du Conseil des ministres italien (2015) et le Prix international Francesco Saverio Nitti pour la Mediterranée (2016). Sans relâche, elle publiera successivemen en 2016, Le politiche culturali nella sponda sud del Mediterraneo, puis North African Societies after the Arab Spring between Democracy and Islamic Awakening.

Sur les traces de Majid El Houssi

Leila partage sa vie entre Florence, où elle habite, Padoue où elle enseigne et le reste du monde où elle participe à des rencontres internationales et donne des conférences. C’est cependant la Tunisie qui lui manque le plus. C’est dans ce terroir ancestral que plongent en effet ses racines profondes. Son père, Majid El Houssi, n’a cessé d’y bourlinguer, depuis son enfance, suivant son père, enseignant, au gré de ses affectations, du Sahel (Boumerdes) au Nord-Ouest (Aïn Drahem, Tabarka...). Décédé en 2008, il est l’auteur d’une oeuvre littéraire très riche, dont notamment Je voudrais ésotériquement te conter (1972), Imagivresse (1973), Le verger des poursuites (1991), .Des voix dans la traversée (1999) et Une journée à Palerme (2004). Il laissera des poèmes inédits qui seront publiés tout récemment sous le titre de Murmure l’aveu. Le Professeur Hédi Bouraoui, Tunisien établi au Canada, spécialiste en littérature maghrébine d’expression française, lui a consacré nombre de critiques littéraires et d’anlyses publiées en Amérique du Nord et en Europe.

Sollicitée par la Fondation Craxi, Leila El Houssi a présenté en mai dernier à Rome lors du Colloque intitulée “La Tunisie, un espoir de la Méditerranée”, une brillante communication consacrée à l’évolution significative de l’histoire contemporaine du pays. Au ministre de la Culture, Mohamed Zine El bidine, qui la félicitait, tout comme l’ambassadeur Moez Sinaoui, Ouided Bouchamaoui, Chekib Nouira et Raja Farhat, elle a promis de revenir bientôt sur les traces de son père et répondre aux invitations pour donner des conférences qui lui sont adressées.