News - 22.05.2017

Les mouvements sociaux de Tataouine : qui veut déstabiliser la Tunisie?

tataouine

Flambée de violence à Tataouine ce lundi. Les postes de la police et de la Garde nationale ont été incendiés suite à la mort accidentelle d’un manifestant à Kamour à une centaine de kilomètres de Tatatouine où campent depuis deux mois des protestataires. Une cinquantaine de personnes ont également été hospitalisées pour asphyxie au gaz lacrymogène ou fractures, lors de heurts entre forces de l’ordre et des manifestants. Interrogé par Mosaïquefm, le ministre de l’emploi qui avait conduit avec son collègue des Affaires sociales, les négociations avec les protestataires, a indiqué que des groupes dont les membres étaient cagoulés s’étaient infiltrés dans la ville pour se livrer à des opérations de sabotage. Il a reconnu que les mouvements de protestation n’étaient plus pacifiques et que «nous avons été trop laxistes avec eux». Selon le porte-parole de l’armée, des protestataires ont arrosé des agents de sécurité d'essence et tenté de les brûler vifs tout en soutenant qu’il n’y a pas eu des tirs à balles réelles de la part des forces de l’ordre.

Rien ne laissait prévoir cette escalade, d'autant plus que le gouvernement avait fait droit aux protestataires de la plupart de leur revendications.Dès samedi, l'armée avait procédé à des tirs de sommation pour disperser la foule à El-Kamour, pour la première fois depuis l'appel du président Essebsi aux militaires.
Le lendemain, le ministère de la Défense a prévenu que l'armée aurait recours à la force contre quiconque tenterait de pénétrer dans le complexe pétrolier.
Il a mis en garde «tous les citoyens contre des poursuites judiciaires en cas de heurts avec les unités militaires et sécuritaires, et contre les dommages physiques pouvant les atteindre dans le cas d'une gradation dans l'usage de la force».
«Il faut comprendre que la tentative d'entrer par la force dans l'installation protégée par l'armée n'est pas un acte pacifique. Cela appelle une réaction», a déclaré le porte-parole du ministère de la Défense.