Opinions - 17.04.2017

Cheikh Rached Ghannouchi, prenez un second rendez-vous avec l’histoire

Cheikh RachedGhannouchi, prenez un second rendez-vous avec l’histoire

Voici ce qu’un journal électronique écrit: «Le chef du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, a félicité, ce dimanche 16 avril 2017, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, suite à la victoire du «oui» au référendum sur le renforcement de ses pouvoirs. Un référendum qui viendra ainsi consolider considérablement  le pouvoir d’Erdogan, déjà bien assis depuis l’échec du coup d’Etat du 15 juillet 2016 et que le président turc a qualifié, ce soir, de «décision  historique».

RachedGhannouchi a adressé donc ses félicitations au chef de l’Etat turc, «pour cette réussite», souhaitant au peuple turc plus de prospérité.» Cheikh Rached qui aime prendre pour exemple la Turquie d'Erdogan pourquoi ne  suivrait-il pas son exemple, en Tunisie, tout en se gardant de verser dans ses excès?

Ennahdha nous a imposé un régime particulier à forte connotation  parlementaire inadapté à nos besoins et à la mentalité du Tunisien.

Nous constatons les limites de ce choix car l’omnipotence de l’ARP bloque pratiquement le vote des décisions vitales surtout pour l’économie tunisienne et la finalisation des institutions de la République.
Si elle ne les bloque pas elle met du temps à les voter tout en les amendant souvent à sa guise, légitimité oblige.

Au cours de l’interview accordée ce Dimanche 16 avril 2017 le chef du Gouvernement a évoqué notamment la faiblesse de l’arsenal juridique qui entrave la lutte contre la corruption. Pour combattre cette gangrène, Il a souligné le besoin d’une batterie de lois complémentaires, à savoir la loi sur la protection des lanceurs d’alerte, loi sur la nouvelle Instance de lutte contre la malversation et celle relative à la transparencedes biens acquis. Attendons encore.

Pour accélérer le rythme de réalisation des gros investissements la loi d’urgence économique dont l’édiction urgente n’échappe à personne est encore à l’étude. Prenons patience.

Beaucoup d’autres textes attendent aussi sans occulter la nécessité d’adapter nos codes à la constitution.

Les députés veulent prendre tout leur temps pour réaliser un contrôle a priori des textes proposés par l’exécutif. Ils réclament également des moyens, un bureau un ordinateur et une secrétaire, pourquoi pas?
Cependant, la rue est là et exerce sa pression sur les gouvernants.Il serait difficile  de contrôler les mouvements de foule qui dérapent sous l’impulsion de ceux qui veulent du mal à ce pays. Et ils sont nombreux tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.

Alors, que faire? La solution de bon sens est là pourtant Cheikh Rached.

Revenez sur votre choix d’imposer à ce peuple un régime parlementaire particulier qui a montré ses limites et optez pour un régime présidentiel avec ses gardes fous pour ne pas retomber dans l’excès qui prévalait avant le 14 janvier.

Nous ne voulons plus de ce régime batard, mi figue, mi raisin.

Entendez-vous avec votre ami BCE et prenez tous deux, une seconde fois, un rendez-vous avec l’histoire. Nous vous en serions reconnaissants pour votre réalisme politique.
Les députés auront toute la latitude et leur temps pour réaliser leur contrôle  a posteriori et le pays se portera beaucoup mieux.

Nous souhaitons à vous deux longue vie mais une lourde responsabilité pèse sur vos épaules pour donner à votre pays, pendant qu’il est temps, les moyens d’une bonne gouvernance car actuellement et quoique on dise il est en panne malgré les efforts de l’exécutif.

A bons entendeurs salut.

Mokhtar el khlifi