News - 06.03.2017

Il est grand temps de relancer la loi sur la réconciliation

réconciliation

Les lourdes peines de prison prononcées contre des ministres de l’ancien régime dans l’affaire Mariah Carey ou celle de Sidi Dhrif sont venues nous rappeler que six ans après la révolution, la Tunisie n’arrivait pas à se réconcilier avec elle-même. Pourtant, il le faut bien un jour. Le président de la République avait bien dès l'été 2015, proposé une loi sur la réconciliation. Celle-ci a été examinée puis adoptée par le Conseil des ministres en juillet de la même année puis transmise au parlement avant d'être soigneusement rangée dans les tiroirs. Les esprits n'étaient pas suffisamment mûrs.Depuis, le temps a fait son oeuvre.

Les Tunisiens découvrent au gré des procès, les méfaits d'une loi qui prive le pays de compétences ne demandant qu'à servir. Entendons-nous bien, il ne s'agit pas d'absoudre les corrompus, les tortionnaires, ni ceux qui ont détourné l'argent public, mais de faire preuve d'empathie envers des serviteurs de l'Etat qui n'ont fait qu'obtempérer aux ordres sans chercher à en tirer des profits personnels comme les anciens ministres et PDG des chaînes de télévision publiques, mais aussi de s'intéresser à ces hommes d'affaires interdit de voyage et qui se morfondent en attendant une réhabilation qui tarde à venir.

C'est pourquoi, il est grand temps  de déterrer cette fameuse loi de réconciliation économique en y adjoignant le volet politique. On ne peut pas construire un pays en prônant constamment la haine et la rancune, ni en ostracisant une partie de la population pour faits de collaboration réels ou supposés avec l'ancien régime.