News - 15.02.2017

Youssef Chahed en grand oral face au patronat allemand

 Youssef Chahed en grand oral face au patronat allemand

Berlin – De l’envoyé spécial de Leaders, Taoufik Habaieb. Ils étaient douze parmi les proéminentes figures économiques allemandes, chefs d’institutions spécialisées dans le développement des affaires à l’international et dirigeants de grandes entreprises allemandes, accompagnés du Secrétaire d’Etat à l’Energie et d’un ancien ministre, député et président de la Commission de l’Energie. Ce mardi, ils avaient convié le chef du Gouvernement, Youssef Chahed et la délégation qui l’accompagne à un dîner de travail pour l’écouter sur les perspectives d’affaires en Tunisie. Particulièrement, Ouided Bouchamoui, Hichem Elloumi et Abdessalem Ben Ayed, étaient également à l’honneur, tout comme les ministres Zied Ladhari et Slim Khalbouss, ainsi que Hatem Ferjani et Raouf Khammasi.

Juste en face de, Chahed avait Peter Ullmann, CEO de Fintec Holding et vice-président de l’Initiative allemande d’Affaires pour l’Afrique du Nord et le Moyen Orient. Ce collectif est une émanation de la Fédération allemande des industries (BDI), de l’Association des Chambres de Commerce et d’industrie (DIHK), de la Fédération des ventes en gros, du Commerce et des Services (BGA), de l’Association allemande d’Affaires avec l’Afrique et de l’Association allemande des banques. Les dirigeants de ces institutions se répartissaient à ses côtés.

Plus de visibilité à long terme et pas de surprises rétroactives

Son discours sera édifiant. « L’Allemagne, commencera-t-il par dire, est le troisième grand partenaire d’affaires et d’investissement de la Tunisie où 250 de nos entreprises ont investi 350 millions d’euros et emploient directement plus de 50.000 salariés permanents. Nous avons aujourd’hui l’occasion de discuter avec vous comment développer davantage cette coopération. Nous souhaiterions connaître les nouvelles opportunités qui s’offrent. » Et de prononcer la question essentielle : « Le plus important est le cadre que vous comptez mettre en place à même de permettre à nos entreprises de travailler sur des bases fiables, avec une vision claire, et de planifier à long terme. »

Peter Ulmann terminera sur une note positive : « Nous sommes prêts pour un partenariat fort et durable avec la Tunisie et nous voulons en faire un grand succès dont nous serons tous fiers. » La courtoisie des propos ne cache pas une demande ferme : plus de clarté dans ce que vous comptez faire, visibilité sur les années à venir pour planifier, sans surprise et sans effet rétroactif.

Tour-à-tour, les autres dirigeants allemands se présentent, exposent leurs activités, posent des questions et réitèrent tous leur volonté de développer leurs affaires avec la Tunisie.

Sans rien promettre, mais tout expliquer

S’il a choisi de ne rien promettre, sauf la bonne volonté, Youssef Chahed préfèrera présenter le processus engagé pour améliorer le climat des affaires, encourager les investissements, promouvoir le partenariat public-privé, sur fond d’un pays plus stabilisé, mieux sécurisé et décidément engagé sur la voie démocratique. Ses réponses seront précises, argumentés par des décisions prises, de nouveaux textes adoptés et une mise en œuvre attentionnée. Le débat fut fécond, enrichi par des interventions de Ouided Bouchamaoui, connue et appréciée par ses pairs allemands.

Invité à clore ce dîner de travail en ce mardi soir 14 février, Youssef Chahed fera un clin d’œil à Saint-Valentin. «Je voudrais m’excuser auprès de vos épouses de vous avoir retenu avec vous, si tard, en ce soir!». Eclat de rire général.

Le lendemain matin, mercredi 15 février, la photo de Chahed recueilli avec Angela Merkel sur les lieux de l’attentat du 19 décembre dernière, est à la Une de grands journaux. La Tunisie remonte la pente. Mais, ce n’est pas facile.

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