News - 11.02.2017

Palmyre/Tadmur, cette ville-monde de l'antiquité que daech a tenu à détruire

Palmyre/Tadmur

Palmyre, du grec Palmura, est la traduction du nom palmyrénien Tadmur, que la langue arabe a conservé et qui signifiait «la cité des palmiers». On en retrouve, bien entendu, la racine sémitique dans le mot arabe (dattes). Le dialecte palmyrénien, que les Syriens parlaient à l’époque romaine, appartenait à la langue araméenne occidentale, non sans quelques influences de l’araméen oriental, apportées par les liens culturels avec la Mésopotamie. Située au Nord-Est de Damas, dans le désert syrien, Palmyre était une ville-oasis, à mi-chemin entre la côte méditerranéenne et l’Euphrate. Vers l’an 200 après le Christ, alors que l’empire romain était à son apogée, elle faisait partie de la province de Syrie dont la capitale, Antiokheia (aujourd’hui Antakya), sur l’Oronte inférieur, fut avant la conquête romaine la capitale de l’Empire séleucide et un grand centre de l’Orient hellénistique.

A l’époque qui nous intéresse, l’Empire romain présidait seul aux destinées du monde antique. Il administrait directement l’Occident, du Rhin et du Danube à l’Est, à l’Ecosse, à la péninsule ibérique et au Maroc actuel à l’Ouest, et la langue de ces provinces occidentales, Afrique du Nord et Tripolitaine comprises, était le latin. Mais grecques étaient la civilisation et la culture dans l’ensemble du monde romain, et grecque était également la langue des provinces orientales, depuis la Cyrénaïque et l’Egypte, jusqu’à la Grèce, l’Asie Mineure et la Syrie. A Palmyre, la langue grecque était toujours, depuis l’époque séleucide, celle de l’administration et des élites; mais le pouvoir de l’Empire gréco-romain avait dû, au Nord de la péninsule arabique et particulièrement en Syrie, composer avec une autre puissance, celle de l’Empire perse. «Le Romain et l’Iranien se sont partagé le monde», écrivait l’historien latin Justin à cette époque.

Palmyre existait cependant quatre mille ans avant la conquête romaine, précédée de  celle d’Alexandre et la constitution, par son lieutenant Séleucos Nicator, de l’Empire séleucide. Vers l’an 1000 av. J.-C., c’est-à-dire à l’époque où les Assyriens étaient à Babylone, les Phéniciens à Tyr et Sidon et le Roi David à Jérusalem, l’Orient avait connu un grand bouleversement: un peuple nomade, dont le nom apparut alors pour la première fois, les Araméens,  envahit peu à peu la Syrie et lui donna son nom: Aram.

«» se souvient le Coran (sourate LXXXIX, 7, 8). «Vingt-huit fois, écrit un roi assyrien, j’ai combattu les Araméens, de Tadmur jusqu’aux pays de l’Ouest, et j’ai même traversé l’Euphrate deux fois en un an ». Dès lors, la Syrie et aussi la Mésopotamie ne cesseront de parler l’araméen que pour parler l’arabe, malgré leur occupation, entre 539 avant le Christ et jusqu’à la conquête arabe en 636 après J.-C., d’abord par les Perses, puis par les rois grecs héritiers d’Alexandre et enfin par les Romains devenus par la suite Byzantins. L’araméen, dix siècles durant, ne cessa d’être la langue internationale et diplomatique, depuis la Syrie jusqu’à l’Iran et l’Afghanistan, même s’il se cantonna dans l’oral, lorsque la langue écrite –celle de l’administration et des élites - devint le grec. Il fut choisi par les Juifs, qui abandonnèrent l’hébreu. Certains, parmi les derniers livres de la Bible, adoptèrent ainsi l’araméen que les Juifs parlaient au temps de Jésus. De même, les tribus arabes installées en Syrie depuis l’époque séleucide parlaient et écrivaient l’araméen. Cette langue survécut ainsi au grec, et reprit sa place dans l’écrit à l’époque chrétienne. Une riche littérature dite «syriaque» aborda alors, en araméen, les plus hauts sujets philosophiques et théologiques de la pensée grecque. Ses auteurs étaient des moines et des prêtres qui, certes, connaissaient bien le grec, mais voulaient faire œuvre de vulgarisation et de prosélytisme en mettant, en araméen, les problèmes religieux à la portée du plus grand nombre.

P. Veyne2 estime que, vers 200 après le Christ, le visiteur romain venu de quelque autre province occidentale s’apercevait rapidement, en arrivant à Palmyre, qu’il avait changé de monde. Il savait, certes, qu’il se trouvait dans une province orientale de l’Empire, où le grec supplantait le latin; mais à l’exclusion des officiels de l’administration et des plus nantis parmi les palmyréniens, les gens parlaient un langage sibyllin qui lui était totalement inconnu et l’écriture, qu’il n’arrivait pas à décoder, était tout autant mystérieuse. Il pouvait rencontrer cependant, sans difficulté, quelques interlocuteurs parmi les riches commerçants de la ville; en effet ils parlaient le grec, qui était l’anglais de l’époque. Exotiques, les noms des gens aussi lui étaient étrangers, avec des consonances gutturales qu’il avait peine à prononcer; et leurs vêtements aussi lui paraissaient étranges. Dans les autres provinces de l’Empire, le drapé dans de larges pièces d’étoffe était la règle; alors que les habits des Palmyréniens, comme nos vêtements modernes, étaient cousus. Les hommes portaient de larges pantalons et ceignaient un sabre; ce qui n’était pas sans contrevenir à l’interdiction formelle du port d’arme, respectée dans les autres provinces romaines de l’Empire. Quant aux femmes, elles portaient soit d’amples pantalons bouffants, soit une tunique et un manteau, qui descendaient jusqu’aux pieds, avec quantité de parures et de bijoux. Leurs cheveux étaient toujours voilés, souvent avec un turban en torsade; mais leur visage était découvert, alors que dans les provinces grecques les femmes se couvraient la figure. Pour arriver au cœur de la ville, après avoir franchi un vaste désert, ce visiteur traversait une palmeraie parsemée de vergers, de vignes et d’oliviers. Palmeraie qui, de nos jours encore, reste impressionnante par son étendue. Parvenu au centre de la cité, il en percevait rapidement l’opulence. Des statues de bronze, beaucoup plus onéreuses que les marbres des sculptures de l’Afrique romaine, se dressaient à profusion; et les colonnes du temple principal étaient également couronnées de chapiteaux de bronze doré. C’était le temple de Bêl, une masse architecturale qui surplombait les maisons, se dressait au fond d’une longue colonnade et domine toujours les vestiges du site archéologique. Mais contrairement aux grands sanctuaires des autres cités de l’Empire, l’accès au temple de ce dieu oriental n’était pas en façade, mais s’ouvrait, chose étrange, sur le côté. Certes, il n’était pas aussi gigantesque que celui de Baâlbek, au Liban, qui est l’un des plus grands du monde antique, mais il n’en était pas moins impressionnant, avec ses huit colonnes en façade encadrées de quinze autres sur les côtés.

La longue colonnade menant au sanctuaire traverse de nos jours encore tout le site, depuis le palais de Zénobia. Cette double file de piliers, dont l’installation n’était arrivée à son terme qu’au bout de deux siècles, pointe toujours vers le ciel ses fûts galbés; mais quoique toujours dressées et couronnées de leurs chapiteaux, les colonnes ne supportent plus rien. La cella du temple, où trônait la statue du dieu, avait bizarrement des fenêtres; ouvertures sur l’extérieur qui, ailleurs, ne se voyaient nulle part. Plus étrange encore était le faîte du temple, hérissé de créneaux, ainsi que le toit qui était non pas à deux pentes, comme il se doit dans tout le monde romain, mais couvert d’une terrasse, à l’instar de la toiture de la totalité des maisons. Sur ces terrasses, on sait, grâce aux textes, que les gens s’installaient, banquetaient et priaient les dieux. On sait aussi que chaque année, à l’équinoxe du printemps, une procession empruntait entre les colonnades la voie sacrée, pour accompagner jusqu’à quelque sanctuaire de la palmeraie environnante une image de Bêl, enfermée dans un pavillon de cuir rouge, que portait un chameau. Pavillon qui n’est pas sans rappeler, c’est-à-dire cet habitacle, juché sur un dromadaire, dans lequel hier encore on enfermait, dans le sud tunisien, la mariée qui quittait la maison paternelle pour le domicile conjugal.

Les tronçons ultérieurs de la colonnade, assez loin du temple, étaient bordés de boutiques, qui s’ouvraient sous les portiques; la grande avenue se muait alors en marché et en lieu de flânerie. Elle était, en effet, interdite aux charrois et aux montures, à l’exception des brouettes de transport; alors que les autres rues, au tracé géométrique, étaient souvent encombrées par le passage des équipages et des troupeaux. Antiokheia ou Antioche, la capitale de la province, fut la première à posséder cette grande avenue à la chaussée dallée, bordée de ces centaines de colonnes, qui constituaient l’axe du plan en damier de la cité. Outre le grand temple central et le marché, une cité antique devait avoir obligatoirement une place publique, une agora comme on disait en Orient, c’est-à-dire en Occident un forum. C’était bien entendu le cas à Palmyre, qui disposait d’une place quadrangulaire, tirée au cordeau, entourée de quatre portiques et encombrée de statues et de cippes honorifiques, à l’instar des autres places publiques du monde romain. Mais les assemblées, la vie de relations bruissaient-elles dans cette agora, ou s’installaient-elles plutôt autour des portes de l’enceinte, comme dans les autres villes orientales, ou comme semble l’indiquer, en Afrique, une inscription de Dougga? Hier encore, autour des vieilles portes de l’enceinte qui enserrait la médina de Tunis, les foules se pressaient à Bab Souika, Bab Jedid et Bab Sidi Abdesselem.

Vers la fin du IIe siècle après le Christ, et grâce à son grand sanctuaire, à son avenue marchande et aux monuments civils qui, sans doute, entouraient l’agora, Palmyre était bien une cité selon la conception gréco-romaine. Alors que, comme les autres villes orientales, les cités syriennes n’avaient connu avant les époques séleucide et romaine que des édifices royaux, des sanctuaires et des monuments funéraires réservés aux prêtres et aux notables et répartis entre les habitats. Depuis cette époque, la ville était cernée de remparts. Ces derniers continuaient à l’époque romaine à ceinturer la cité, avec des portes qu’on fermait le soir, après le retour des citadins partis chaque matin pour le travail des champs dans la palmeraie.

Dans la zone nord qui seule avait été fouillée, l’habitat s’alignait le long des rues, entre la grande colonnade et la bourgade touristique actuelle. Le plan de ce quartier était à peu près géométrique, bien qu’on devine qu’on avait dû transiger avec la présence des temples et d’un habitat, préexistants et dispersés, qui avaient été tant bien que mal reliés par le réseau des rues rectilignes. Palmyre, à l’époque romaine, se voulait moderne, et son urbanisme comparable à celui des autres cités de l’Empire. Or la modernité était alors le plan géométrique généralisé à l’époque hellénistique, à partir du IVe siècle av. J.-C.; et aussitôt adopté dans notre pays, bien avant l’époque romaine, par les Carthaginois. Quant à la population palmyrénienne, elle devait s’élever à quelques dizaines de milliers d’habitants ; mais d’autres Palmyréniens vivaient dispersés dans le vaste territoire rural qui appartenait à la cité. Le nombre global ne devait pas être très important. A cette époque et jusqu’au XVIIIe siècle, une société ne pouvait survivre que si les trois quarts de ses membres travaillaient la terre pour la nourrir. Certes l’agglomération monstrueuse de la Rome antique dépassait 500.000 habitants ou même le double. Mais Rome tirait annuellement, jusqu’au IIIe siècle, les deux tiers de son ravitaillement en blé de notre province africaine et le tiers restant de la province égyptienne. Sans parler des autres fournitures comme l’huile et les viandes séchées. Rome était ainsi l’exception, comme Londres, Paris, Istanbul et Edo, la future Tokyo, le furent à leur tour au XVIIIe siècle.

Le territoire de Palmyre, autour du centre habité, ne se trouvait pas tout à fait au milieu du désert, mais près de sa limite et même, en grande partie, dans la zone fatidique des 200 mm de précipitations. Ce qui rendait possibles la culture et l’élevage, d’autant que l’eau étai captée et emmagasinée dans des citernes et des ouvrages hydrauliques. Les champs de la cité ne lui assuraient pas cependant l’autosuffisance. L’eau, liquide précieux, coûtait fort cher et des denrées aussi nécessaires que le blé, l’huile et le vin devaient être importées; car plutôt qu’à l’agriculture, le terroir était plus propice à l’élevage des moutons et des chèvres, à celui des chameaux pour les caravanes et des chevaux, pour les gardes armés qui les escortaient. Dans les villages d’éleveurs de ce vaste territoire vivaient des ruraux, qui ne parlaient que l’araméen et étaient restés étrangers à la civilisation gréco-romaine et à l’urbanité. Mais cette paysannerie nourrissait les grands propriétaires terriens, qui constituaient les élites urbaines des cités dans les provinces de Syrie et de Palestine, ainsi que dans l’ensemble du Proche-Orient. Ces ruraux n’en étaient pas moins décriés et méprisés si bien, note P. Veyne, qu’en Palestine, à ceux qui avaient annoncé qu’un messie, qui s’appelait Jeôshûa en hébreu (qu’on transcrit par Josué ou par Jésus) et qui ne parlait que l’araméen était né dans un village de la province, on avait rétorqué: «Que pouvait-il sortir de bon de Nazareth?»

L’originalité de Palmyre était, cependant, que les élites urbaines n’étaient pas constituées, comme dans la plupart des cités du monde romain, des seuls propriétaires terriens, mais essentiellement des acteurs du trafic caravanier. Car les Palmyréniens accaparaient une bonne partie des échanges de l’Empire romain, accessoirement avec l’Arabie, en particulier depuis le déclin de Pétra vers 106, après la campagne militaire menée par Trajan. Ils dominaient surtout les échanges avec l’Iran, l’Inde et la Chine. Rome, en effet, importait d’Arabie et d’Orient de la myrrhe et des ballots d’encens pour les sanctuaires ainsi que du poivre, de l’ivoire, des perles, de la soie et des étoffes indiennes et chinoises. Les caravanes de chameaux qui assuraient le transport de ces denrées n’accédaient pas à l’intérieur de la cité, mais stationnaient hors de la ville, vers le Nord, autour de grands entrepôts.

Toujours à l’extérieur du périmètre urbain, les monuments funéraires construits par les riches acteurs de ce trafic parsèment encore le désert, vers le Sud et l’Ouest de la cité; monuments ostentatoires qu’admirent de nos jours les visiteurs et qui sont constitués de temples funéraires, d’hypogées et de mausolées somptueusement décorés, aux sarcophages ornés de sculptures figurant le défunt campé au milieu des membres de sa famille. Quantitativement, ce commerce n’était guère important; car c’était un commerce somptuaire, qui enrichissait considérablement une poignée d’importateurs spécialisés, le prix de vente de la plupart des denrées décuplant, voire centuplant le prix d’achat. C’était notamment le cas de la soie, dont les riches faisaient, à Rome, une large consommation, à tel point que les moralistes poussaient les hauts cris à la vue des belles femmes de la noblesse arborant des robes de soie, qui les faisaient paraître plus que nues.

Les denrées de l’Inde et de la Chine arrivaient en Iran par deux voies: la route de la soie et la route maritime, par le golfe persique.

La part de Palmyre était de faire franchir aux marchandises les 1300 km à vol d’oiseau qui séparent les villes et les ports de la Syrie du  golfe persique et des rives de l’Euphrate. Chemin qui n’était qu’une piste de cailloux, pénible particulièrement dans la chaleur suffocante de l’été et exposée constamment aux attaques des nomades. Les chameliers palmyréniens en connaissaient tous les points d’eau. Ils sélectionnaient leurs dromadaires, appelés ainsi en raison de leur rapidité, dromas en grec signifiant coureur. Arrivés sur l’Euphrate en venant de Palmyre, et après avoir franchi le fleuve sur des bacs ou sur des radeaux, les commerçants avaient le choix entre deux pôles: en amont, vers Bagdad, où ils rejoignaient le Tigre pour atteindre la grande cité iranienne de Séleucie, qui fut la grande rivale de Babylone; là affluaient les produits iraniens et les denrées des importations orientales. Mais si on allait vers l’aval, on arrivait à Spasinou Charax, sur le golfe, que les historiens ont qualifiée de Hong-Kong de l’époque. Au retour de ce long périple, qui se situait pendant les mois d’hiver, les coups de main des nomades étaient fréquents, à l’instar des razzias menées contre les caravanes beaucoup plus modestes des Mecquois, que le grand-père du Prophète Mohamed, à la tête des Koreïch, avait réussi à prévenir  grâce au traité des «Ilaf».

«», relate le Coran. Pour franchir ce no man’s land désertique entre l’Euphrate et Palmyre, une escorte de cavaliers armés était donc nécessaire; ce qui explique les dizaines de graffitis en arabe archaïque, trouvés dans le désert jordanien, avec des invocations à la déesse guerrière Allât: «O Allât, sécurité et butin», «O Allât, vengeance», répètent à l’unisson ces inscriptions.

Les caravanes étaient ainsi de véritables entreprises annuelles, qui exigeaient des investissements importants pour recruter des hommes, acquérir des bêtes et des armes, monter toute une organisation et lui choisir des chefs. Aussi le taux des prêts caravaniers était-il très élevé, égalant celui des prêts maritimes dits ‘’ à la grosse aventure’’, c’est-à-dire des prêts à risque. Les maîtres véritables des caravanes n’étaient pas, bien entendu, les chefs qui les commandaient lors de leur périple, mais des seigneurs de l’économie caravanière, des magnats qui disposaient non seulement des capitaux, mais aussi des ressources humaines pour les organiser. Paul Veyne remarque que c’était là un type d’entrepreneurs très différents de l’homme d’affaires moderne, défini par Max Weber. Il ne s’agit pas de capitalistes occidentaux, hommes de devoir protestants, mais de cheikhs, dans le sens moyen-oriental du terme, chefs coutumiers d’une  plus ou moins sédentarisée du territoire palmyrénien. Palmyre était donc, à cet égard, un centre de pouvoir sur les tribus du désert et une ville marchande, comparable à La Mecque et à Yathrib, au temps de l’Arabie préislamique, mais à une plus grande échelle. Ainsi, ce n’était pas une cité classique de l’Empire, avec, comme les cités de la province d’Afrique, par exemple, des institutions solides et un corps civique, mais une cité constituée d’un groupe de tribus, dominées par quelques familles de princes-marchands.

Ces magnats étaient bilingues, parlaient le palmyrénien et le grec, sinon le latin, et avaient ainsi une double culture: tribale d’une part et, de l’autre, gréco-romaine. Ils pouvaient certes lever une armée privée, pour défendre l’empire de Rome et épauler les auxiliaires de l’armée romaine recrutés en Thrace (la Bulgarie actuelle) et installés à Palmyre. Comme ils pouvaient aussi réunir des troupes pour attaquer les soldats de Rome.

Ammar Mahjoubi

Professeur émérite, Université de Tunis